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L’École de gestion Telfer est fière commanditaire principale d’une série de quatre événements Web organisées par The Globe and Mail Events. Chaque émission Web mettra l’accent sur l’un des quatre piliers soutenant notre vision d’un meilleur Canada, plus vert, plus en santé, plus heureux, plus riche et plus prospère, par le biais d’une entrevue avec un membre du corps professoral de l’École Telfer, suivie d’une discussion avec un groupe d’experts.
Les entreprises familiales représentent plus de 35 % du PIB réel du Canada et sont à l’origine de près de la moitié de tous les emplois du secteur privé, selon un rapport produit en 2019 par Entreprises familiales Canada et le Conference Board du Canada (en anglais). Pourtant, leur avenir n’est pas assuré. Alors que les baby-boomers quittent le marché du travail, les spécialistes croient que la prochaine génération est mal préparée à assurer la relève et à protéger cette partie cruciale de l’économie nationale. Quelles sont les compétences et connaissances nécessaires aux personnes qui prendront bientôt le relais à la tête des entreprises familiales?
Le professeur Peter Jaskiewicz, titulaire de la Chaire de recherche en Entrepreneuriat durable et premier directeur de l’Institut de l’héritage des entreprises familiales de l’École Telfer, est l’un des experts qui abordent ces questions. Au cours de l’entrevue menée par Rita Trichur, rédactrice principale et chroniqueuse affaires pour le Globe and Mail, M. Jaskiewicz traite des entreprises familiales et explique à quel point l’absence de planification mène tout droit à l’échec lorsqu’il est question de la succession d’une entreprise.
L’entreprise : une affaire de famille
Les recherches du professeur Jaskiewicz découlent de son expérience personnelle. Le fait d’avoir grandi au sein d’une entreprise familiale d’instruments de musique en Pologne l’a initié à l’entrepreneuriat à un très jeune âge. Malheureusement, à la suite du décès soudain et inattendu de son oncle, l’absence d’un plan de relève a mené à des conflits familiaux majeurs. Six mois plus tard, l’entreprise jadis bien établie dans la communauté et dotée d’une clientèle fidèle fermait définitivement ses portes.
Cette expérience a inspiré Peter Jaskiewicz à aider d’autres entreprises familiales afin de leur éviter de subir le même sort. Il a également constaté que son expertise pouvait renforcer non seulement les entreprises familiales, mais aussi l’économie mondiale. Pendant l’émission Web du Globe and Mail, il explique que le tiers des entreprises familiales européennes risquent de disparaître en l’absence de soutien et de préparation de la relève. Voilà qui représente une partie importante de l’économie européenne en matière d’emplois, de croissance et de contribution à la collectivité.
Le professeur Jaskiewicz mentionne deux erreurs courantes qui donnent lieu à des plans de relève d’entreprises familiales mal conçus :
- Les membres de la nouvelle génération ne sont pas considérés comme des partenaires dans la planification de leur intégration, mais plutôt comme des enfants dans l’entreprise familiale. Par conséquent, ces personnes ne peuvent prendre conscience de leur valeur dans l’entreprise et, surtout, de leur contribution à la collectivité.
- La communication à l’intérieur de la famille est souvent implicite. Cependant, le point de vue de la génération plus âgée ne correspond pas forcément à celui de la nouvelle génération, qui est facilement tenue pour acquise. Une communication ouverte et franche doit être encouragée dès que possible et même initiée dès la petite enfance, au du repas du soir par exemple.
Voir aussi : Smart succession planning key to future prosperity for family businesses(en anglais seulement)
Savoir accepter l’aide proposée
Patricia Saputo, cofondatrice et présidente exécutive du conseil d’administration et conseillère stratégique chez Crysalia, a pris part au groupe d’experts aux côtés de Arjan Stephens, président chez Que Pasa Mexican Foods et vice-président directeur chez Nature’s Path Foods, et de Margaret Hudson, présidente et chef de la direction de Burnbrae Farms Limited.
Mme Saputo, qui est membre du Cabinet de leadership stratégique de l’École Telfer, partage l’avis de Peter Jaskiewicz quant au besoin de communiquer. Selon elle, il peut être difficile de parler des conflits familiaux. De nombreuses familles pourraient bénéficier d’une aide extérieure; ses membres peuvent être en mesure de gérer une entreprise, mais cela ne veut pas dire qu’ils sont aussi aptes à planifier la relève. Il existe un réseau de professionnels capables de les aider, dont Crysalia, une entreprise cofondée par Patricia Saputo dans le but de soutenir les familles en affaires depuis plusieurs générations.
Margaret Hudson est également d’accord, ajoutant que sa famille a fait appel à des conseils externes au cours des vingt dernières années. La création de structures tels que des conseils de famille et d’actionnaires est avantageuse, tout comme le transfert des connaissances concernant l’entreprise à la prochaine génération.
Écoutez l’événement complet : L’avenir des entreprises familiales.
Commencer dès le plus jeune âge
Les experts conviennent que le fait d’impliquer la prochaine génération dès son plus jeune âge est essentiel pour qu’elle se joigne à l’entreprise familiale. Margaret Hudson et Arjan Stephens ont tous deux parlé de leur engagement en tant qu’enfants dans l’entreprise : la première ramassait des œufs sur la ferme familiale à l’âge de huit ans, alors que le second travaillait dans les restaurants de la famille en tant que commis débarrasseur. Non seulement ont-ils acquis une meilleure compréhension de l’entreprise, mais ils ont aussi pu voir les sacrifices, la passion et l’énergie de leurs parents et de leur famille.
Tous les spécialistes s’accordent pour dire qu’il est important de mettre en place des protocoles quant à l’entrée en poste des membres de la famille dans l’entreprise. Comme le fait remarquer Arjan Stephens, la prochaine génération doit travailler fort et démontrer sa valeur : « Les gens ne vont pas forcément vous respecter simplement parce que vous vous appelez Stephens. Vous devez le mériter et pour ça, il vous faut être un bon joueur d’équipe. »
L’Institut de l’héritage des entreprises familiales
Le professeur Jaskiewicz et ses collègues de l’Institut de l’héritage des entreprises familiales ont mis en commun leurs années de recherche internationale et d’expérience pratique afin de mettre sur pied l’Institut à l’École Telfer.
Peter Jaskiewicz publiait récemment un ouvrage qui fait déjà autorité, Enabling Next Generation Legacies: 35 Questions That Next Generation Members in Enterprising Families Ask. Avec sa coauteure et collaboratrice à l’Institut, Sabine B. Rau, ils ont réuni des universitaires, des familles entrepreneuriales ainsi que des praticiennes et praticiens mondialement reconnus afin de répondre, de manière concise et néanmoins pertinente, aux questions les plus pressantes auxquelles est confrontée la prochaine génération. Fort de l’apport de quelque 100 collaboratrices et collaborateurs issus de 27 pays, le livre présente les pratiques exemplaires, des exemples concrets ainsi que des questions visant à susciter la réflexion.
Abonnez-vous au bulletin d’information de l’Institut de l’héritage des entreprises familiales et courez la chance de gagner le livre Enabling Next Generation Legacies: 35 Questions that Next Generation Members in Enterprising Families Ask (vous devez disposer d’une adresse de livraison au Canada).
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Trouver réponse à ses questionnements : essentiel? Encore faut-il se poser les bonnes questions! Dans notre société actuelle où l’on trouve tout et son contraire, savoir formuler la bonne question, c’est aussi faire preuve d’une volonté à comprendre les besoins d’autrui.
Or, pour la relève de l’entreprise familiale, ces questions n’ont pas trouvé réponse; et pour cause, celles-ci n’ont pas encore été posées. De fait, il y a bien souvent un fossé entre les aspirations de l’ancienne génération et les préoccupations et besoins de la nouvelle. S’ajoute à ceci une recherche universitaire qui s’intéresse davantage à la génération en place, puisque c'est elle qui tient les rênes de l’entreprise. C’est cette réalité qui a conduit Peter Jaskiewicz et Sabine Rau, tous deux professeurs à Telfer, à se demander quels étaient réellement les besoins et les aspirations des membres de la nouvelle génération dans l’entreprise familiale.
Pour y répondre, les deux spécialistes ont interrogé les premières personnes intéressées, à savoir la génération montante, pour en connaître les avis, les approches et les préoccupations – une enquête qui a débouché sur une toute récente publication, disponible à présent en version papier : Enabling Next Generation Legacies: 35 Questions That Next Generation Members in Enterprising Families Ask. L’ouvrage réunit ainsi les trente-cinq questions brûlantes du moment pour de jeunes repreneuses et repreneurs du monde entier, auxquelles répondent des universitaires et des familles entrepreneuriales de renom.
D’où viennent ces questions? Le FFI Practitioner, revue en ligne du Family Firm Institute qui y a dernièrement consacré un article, en décrit la genèse : une série d’entrevues formelles et informelles réalisées sur plusieurs années avec les jeunes et anciennes générations de près de 100 entreprises familiales. De ces entrevues s’est en effet très vite dégagée une fracture entre les enjeux vécus par ces différentes générations : constatant un réel besoin de prêter davantage d’attention au point de vue de la relève, Peter Jaskiewicz et Sabina Rau ont alors recueilli toutes les questions soulevées et sollicité divers avis, aboutissant à la liste de questions que nous connaissons.
En proposant, pour chacune de ces questions, les commentaires de la jeune génération sur les réflexions menées par de célèbres universitaires et cadres, l’ouvrage vise à engager le dialogue plus qu’à livrer des réponses toutes faites. D’intérêt tant pour les universitaires que pour les cadres ou leurs entreprises, cette approche originale offre donc un regard nouveau sur le sujet de l’entreprise familiale, réunissant des quatre coins du monde les tenants de ce milieu autour des questionnements de la relève d’aujourd’hui.
C’est à partir notamment de ces recherches que Peter Jaskiewicz et Sabrina Rau, membres du nouvel Institut de l’héritage des entreprises familiales de Telfer, travaillent à combler le fossé intergénérationnel au sein des entreprises familiales. Abordent également ces enjeux des programmes spécialisés tels que le Certificat en propriété responsable dont le but est de préparer les membres de la nouvelle génération à reprendre le flambeau, et de favoriser des relations saines et durables en famille comme en entreprise.
Pour en savoir davantage sur la façon dont Telfer alimente la discussion sur l’avenir de l’entrepreneuriat familial – et travaille à poser les bonnes questions! –, visitez l’Institut de l’héritage des entreprises familiales et abonnez-vous à notre bulletin électronique.
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Depuis sa reconnaissance officielle par la Chambre des communes en décembre 1995, à la suite d’une motion présentée par la première Afro-Canadienne élue au Parlement, l’honorable Jean Augustine, le Mois de l’histoire des Noirs au Canada est devenu plus qu’un simple symbole.
En février 2008, le sénateur Donald Oliver, premier homme noir nommé au Sénat, a présenté la motion visant à reconnaître les contributions des Canadiens noirs et à faire de février le Mois de l’histoire des Noirs. Cette motion a été approuvée à l’unanimité et a été adoptée le 4 mars 2008. L’adoption de cette motion a complété la position parlementaire du Canada sur le Mois de l’histoire des Noirs.
Nous, au Centre des carrières de Telfer, avons voulu mettre en lumière les contributions inestimables, les succès remarquables et les parcours inspirants des nombreux étudiants de Telfer issus de la communauté noire qui jouent un rôle clé en façonnant l’avenir de notre société alors qu’ils entreprennent leur cheminement de carrière. Voilà pourquoi nous vous présentons cette semaine trois étudiants de Telfer qui, tous à leur manière, peuvent guider notre réflexion au-delà du Mois de l’histoire des Noirs. Ils ont généreusement accepté de nous faire part de leurs pensées, de leurs espoirs et de leur fierté. Et pour conclure le Mois de l’histoire des Noirs sur une bonne note (sans mauvais jeu de mots), ils ont chacun offert leurs recommandations musicales, littéraires et cinématographiques. Écoutons ce qu’ils ont à nous dire.
Yinka Fakunle : La croissance et la perspective en action
Bien que je n’aie pas encore été confrontée au racisme à Telfer, je crois qu’en tant qu’école, qu’organisation et que communauté, nous pouvons et devons faire mieux pour promouvoir l’inclusion. Nous devons être intentionnels dans notre prise de position contre les préjugés raciaux et nous engager à prendre des mesures concrètes. Au-delà du Mois de l’histoire des Noirs, nous sommes noirs toute l’année, et les questions raciales ne s’estompent pas.
Très peu de personnes ont littéralement fait le tour du monde. Yinka Fakunle, étudiante en gestion des technologies d’affaires à Telfer, est l’une d’entre elles. Native du sud-ouest du Nigeria, où elle a grandi, Yinka a d’abord obtenu un diplôme universitaire de premier cycle en comptabilité appliquée de l’École polytechnique fédérale Ado-Ekiti, au Nigeria, avant d’entreprendre un riche parcours professionnel qui l’a conduite à Lagos, le centre économique du Nigeria, puis à Melbourne, en Australie. Forte d’une solide expérience en soutien aux opérations et en gestion des relations avec la clientèle – sans compter son intérêt marqué pour les solutions commerciales fondées sur la technologie – Yinka a décidé de poursuivre sa passion et d’obtenir un second diplôme universitaire, cette fois-ci à l’École de gestion Telfer, à Ottawa, au Canada.
Poursuivant maintenant sa deuxième année à Telfer, elle joue un rôle actif sur le campus en tant que directrice des finances de l’Association des technologies de gestion, et elle s’apprête à entreprendre son premier stage coopératif chez PwC en mai 2022.
Q : Qu’est-ce que le Mois de l’histoire des Noirs signifie pour vous, personnellement, en tant qu’étudiante et professionnelle originaire du Nigeria vivant, étudiant et travaillant au Canada ?
R : « Lorsque je vivais au Nigeria, je ne me suis jamais vue comme étant différente, car je ne faisais pas partie d’une minorité. Maintenant que je vis au Canada, je trouve rafraîchissant de célébrer le Mois de l’histoire des Noirs et d’en apprendre davantage sur les nombreux Canadiens d’origine africaine qui ont contribué à façonner ce pays. Pour moi, le Mois de l’histoire des Noirs est l’occasion de réfléchir au rôle que ces Afro-Canadiens ont joué tout au long de l’histoire, de reconnaître les luttes auxquelles ils ont été confrontés et de célébrer les obstacles que nous, les personnes noires, avons surmontés ensemble. C’est aussi pour moi le moment de m’interroger sur ce que je peux apporter comme contribution en tant que personne noire. »
Q : Je présume qu’en tant que professionnelle et étudiante d’expérience ayant vécu sur trois continents différents, vous avez été confrontée à une myriade de défis liés au racisme, mais vous avez également acquis une perspective inégalée. De quoi êtes-vous la plus fière ?
R : « Grâce à mes voyages, à mes rencontres et à mes expériences professionnelles dans divers milieux partout dans le monde, il est vrai que ma perspective a évolué au fil des ans. En tant que personne noire, j’ai toujours eu l’impression de devoir prouver mon apport personnel, plus que mes homologues non noirs. Mes valeurs et mes contributions potentielles ont été remises en question par des personnes qui ne voyaient rien au-delà de la couleur de ma peau. Cependant, en tant que personne noire, j’ai compris qu’il faut plus que de l’espoir et des souhaits pour changer le récit. Aussi me suis-je donné pour mission d’éduquer les gens autour de moi dès que l’occasion se présente. Au lieu d’annuler (cancel) les gens, pourquoi ne pas les sensibiliser ? Au lieu de présumer qu’ils devraient être au courant, pourquoi ne pas les guider dans la bonne direction ? Mon vécu m’a rendue plus empathique envers les autres, et je fais tout mon possible pour en apprendre sur la culture des gens autour de moi et pour voir ces derniers tels qu’ils sont. J’ai appris à écouter. Au cours des trois dernières années, j’ai vécu en toute authenticité. J’affiche fièrement mes cheveux (même si, à ce jour, je dois encore composer de temps à autre avec des personnes qui touchent mes cheveux sans mon consentement ou qui parlent de l’Afrique comme d’un pays !) »
Q : Votre retenue face à l’ignorance force le respect. En tant qu’étudiante noire, pouvez-vous nous parler de votre expérience à Telfer ?
R : « En raison de la pandémie, je n’ai pas encore eu l’occasion de m’immerger réellement dans la communauté de Telfer et de faire l’expérience de la vie sur le campus. Bien que je n’aie pas encore été confrontée au racisme à Telfer, je pense qu’en tant qu’école, qu’organisation et que communauté, nous pouvons et devons faire mieux pour promouvoir l’inclusion. Nous devons être intentionnels dans notre prise de position contre les préjugés raciaux et nous engager à prendre des mesures tangibles. Au-delà du Mois de l’histoire des Noirs, nous sommes noirs toute l’année, et les questions raciales ne s’estompent pas. Nous luttons toujours pour être entendus, soit parce que nous nous taisons, soit parce que nos voix sont noyées. Nous devons amener davantage d’anciens étudiants noirs de Telfer sur le devant de la scène et jeter des ponts entre eux et nous, les étudiants. C’est un rôle que j’aimerais personnellement jouer. Je peux être cette personne qui communique son point de vue et son parcours avec les autres. »
Q : À quoi aimeriez-vous que les lecteurs réfléchissent alors que le Mois de l’histoire des noirs touche à sa fin, et aussi dans le futur ?
R : « Chacun d’entre nous peut faire sa part individuellement pour influer sur nos décideurs et exiger que ces derniers agissent concrètement. Nous devons passer de l’ignorance à la croissance; nous devons reconnaître nos propres préjugés et nous demander comment nous aimerions être traités si nous étions assis de l’autre côté de la table. À mes pairs non noirs, je dis : “Soyez disposés à écouter vos pairs noirs et à apprendre de ces derniers; intéressez-vous sincèrement à eux et posez‑leur des questions pertinentes; soyez leur voix dans les salles où ils ne peuvent pas être présents afin de défendre leurs intérêts.” À mes pairs noirs, je dis : “Soyez le plus authentique possible. Ne vous excusez pas d’être noirs, et ne vous conformez pas simplement aux attentes des autres quant à la façon dont vous devriez vous présenter; enfin, apprenez à exprimer vos valeurs et ce que vous apportez comme contribution. »
Les recommandations littéraires de Yinka
« Les romans L’Autre moitié du soleil et Americanah, de même que la conférence TED The Danger of a Single Story, tous de l’auteure nigériane Chimamanda Ngozi Adichie, considérée par beaucoup comme l’une des voix les plus marquantes de la littérature africaine moderne. Elle décrit ses expériences d’une manière si impudique, sans se poser en victime, et elle incarne son identité noire avec une telle grâce. Je la trouve incroyablement inspirante. »
Chris Eliel Yao : se surpasser pour surpasser les préjugés
En milieu universitaire, on pourrait très certainement en faire davantage pour favoriser l’intégration. En tant qu’étudiant international d’Afrique francophone nouvellement arrivé à Telfer, j’ai vraiment dû me faire violence, me poser des défis et “prendre sur moi” pour m’intégrer aux activités étudiantes. Au début, c’est difficile et effrayant, et l’on se sent à la traîne. Et je suis loin d’être le seul étudiant international à penser ainsi. Il faudrait peut-être repenser les initiatives en place et créer des groupes de réflexion composés d’étudiants internationaux, notamment noirs, pour déterminer la meilleure manière de rendre cette clientèle étudiante plus à l’aise dès son arrivée sur le campus.
Communicateur charismatique, collaborateur enthousiaste et travailleur acharné, Chris Eliel Yao est l’une de ces personnes qui ne manquent jamais de vous inoculer leur bonne humeur. Homme de défis, cet étudiant de 4e année en marketing et en gestion internationale ne craint pas les horaires chargés. En plus d’étudier à temps plein, ce jeune professionnel ivoirien travaille comme guide international dans le cadre du Programme de Guide pour les étudiants internationaux de l’Université d’Ottawa et comme ambassadeur du Centre des carrières de Telfer. Il s’attache en outre à perfectionner ses aptitudes en marketing numérique au sein d’une petite entreprise dont les activités font le pont entre Abidjan, la capitale économique ivoirienne, et Gatineau, au Québec.
Q : Qu’est-ce que cela représente pour vous d’être un membre de la communauté noire comme étudiant à Telfer et comme professionnel sur le marché du travail canadien ?
R : « Pour moi, être membre de la communauté noire, ça veut dire en quelque sorte relever un défi. Nous sommes les représentants d’une culture qui fait l’objet de nombreux préjugés et stéréotypes. C’est pourquoi nous devons de faire honneur à notre communauté, la faire briller. Pour y arriver, nous devons nous surpasser. Nous n’avons pas droit à l’erreur. Pour nous distinguer, nous devons exceller, et rien de moins. »
Q : C’est sans contredit un fardeau lourd à porter et une charge indue pour les personnes noires. Cette responsabilité, aussi injuste soit-elle, vous a-t-elle apporté quelque chose de positif malgré tout ?
R : « Je suis du genre à voir chaque défi comme une occasion à saisir. Plus une tâche me semble difficile, plus j’y vois une occasion de me dépasser. Cette pression-là, je la canalise pour livrer des résultats. Heureusement, Ottawa n’est pas un milieu raciste où l’on se sent mal. Je ressens la pression de performer, mais l’on reconnaît la qualité de mon travail. »
Q : Quelle signification le Mois de l’histoire des Noirs a-t-il pour vous ? Est-ce un moment de commémoration, de célébration, de dénonciation ou de réflexion ?
R : « Un peu tout ça, je dirais. C’est un peu une pause durant laquelle tous les yeux se tournent vers la communauté noire. C’est à la fois une célébration de toutes les luttes que nos ancêtres ont livrées pour nos droits et une occasion de dénoncer les injustices qui persistent. C’est un honneur. Pour un 12e de l’année, on nous donne la parole, on nous écoute. »
Q : À 18 ans, vous êtes arrivé seul dans la région d’Ottawa pour y entreprendre vos études de premier cycle. Vous êtes ainsi passé en mode autonomie à la vitesse grand V. Parlez-vous un peu de ce passage accéléré à la vie adulte.
R : « Dans la culture ivoirienne, les enfants demeurent dans le giron de leurs parents très longtemps. Au Canada, on commence à acquérir de l’autonomie beaucoup plus tôt, mais de façon progressive. Ce fut pour moi un apprentissage intensif ! Mais je me suis bien débrouillé. J’ai parfois été confronté à certains comportements racistes, mais dans des circonstances bien précises. »
Q : En tant qu’étudiant international à Telfer, pensez-vous que nous pourrions en faire plus pour combattre le racisme et pour promouvoir l’intégration ?
R : « En milieu universitaire, on pourrait très certainement en faire davantage pour favoriser l’intégration. En tant qu’étudiant international d’Afrique francophone nouvellement arrivé à Telfer, j’ai vraiment dû me faire violence, me poser des défis et “prendre sur moi” pour m’intégrer aux activités étudiantes. Au début, c’est difficile et effrayant, et l’on se sent à la traîne. Et je suis loin d’être le seul étudiant international à penser ainsi. Il faudrait peut-être repenser les initiatives en place et créer des groupes de réflexion composés d’étudiants internationaux, notamment noirs, pour déterminer la meilleure manière de rendre cette clientèle étudiante plus à l’aise dès son arrivée sur le campus. »
Q : De quelle réalisation êtes-vous le plus fier sur le plan professionnel ou académique ?
R : « En plus de m’être joint au Programme des ambassadeurs du Centre des carrières, je suis devenu guide international. Je suis pour ainsi dire “responsable” des étudiants d’Afrique francophone, qui sont plus d’une centaine ! Je me reconnais en eux, et je peux les guider dans leur cheminement. Cela me rend très fier. »
Premier petit-fils de sa famille à traverser l’Atlantique pour faire des études en Amérique, Chris est animé d’un profond désir de réussite. Cet ambassadeur du Centre des carrières est aussi, pour ainsi dire, l’ambassadeur de toute une famille qui fonde beaucoup d’espoirs en lui. Une autre lourde responsabilité, certes, mais qui, de son propre aveu, lui confère de la force. « Bien que je ressente constamment la pression de réussir, je suis conscient que l’échec est une occasion de grandir. Pour quiconque sait se relever et persévérer face à l’échec, rien n’est impossible ! »
Les recommandations littéraires et motivationnelles de Chris
« Le poème Afrique mon Afrique de l’auteur franco-sénégalais David Diop, à lire absolument, et le roman autobiographique L’enfant noir (1953) de l’auteur guinéen Camara Laye. J’aime aussi les écrits et les paroles du pasteur Michael Todd, auteur de CRAZY FAITH (succès de librairie du New York Times), qui aborde des thématiques universelles et dont les propos me donnent beaucoup de force. »
Rakina-Belle Laryea : Diriger avec le sourire
Dans le monde d’aujourd’hui, nous devons TOUS travailler d’arrache‑pied pour réussir, quelle que soit notre race. La différence est qu’en tant qu’étudiants noirs, nous portons déjà cette motivation en nous. Bien que nous puissions considérer ce devoir additionnel d’exceller comme un fardeau injuste, je choisis de le voir comme un avantage. Parce qu’en fin de compte, si vous ne travaillez pas avec ardeur, si vous ne cherchez pas à vous dépasser, si vous ne retroussez pas vos manches, la vie vous passera sous le nez.
Ce qui m’a frappée le plus lorsque j’ai rencontré Rakina-Belle pour la première fois (au-delà de son sourire communicatif), c’est son assurance, son aplomb et sa motivation hors du commun. Et lorsqu’on l’interroge sur la petite entreprise qu’elle a fondée lorsqu’elle a dû retourner dans sa ville natale d’Accra, au Ghana, en raison de la pandémie, on se rend vite compte que cette étudiante en troisième année de gestion internationale est une entrepreneuse dans l’âme. Parfaitement bilingue en français et en anglais du fait de ses origines ivoiriennes et ghanéennes, Rakina-Belle est un exemple brillant de ce que la diversité culturelle, combinée à une généreuse dose d’ingéniosité, de talent et de détermination, peut produire.
Après avoir créé au Ghana un marché de niche pour l’attiéké, un couscous de manioc ivoirien qui est aussi polyvalent que délicieux (et sans gluten !), et avoir mis sur pied sa propre entreprise d’emballage et de distribution, qu’elle a réussi à maintenir et à faire croître tout au long de la pandémie, Rakina-Belle est retournée à Ottawa pour relever un autre défi professionnel : un poste de coordonnatrice de la chaîne d’approvisionnement chez PepsiCo Canada Aliments. Chef de file naturelle douée pour la résolution de problèmes, elle a immédiatement dépassé sa description de tâches et s’est associée à d’autres étudiants coop pour s’attaquer au gaspillage alimentaire en amont de la chaîne de production. Ai-je mentionné que c’est une jeune femme motivée ?
Q : Quelle signification le Mois de l’histoire des Noirs revêt-il pour vous, personnellement ?
R : « Pour moi, le Mois de l’histoire des Noirs, c’est d’abord et avant tout une célébration de nos racines et du progrès accompli. En dépit des nombreux exemples de racisme institutionnel qui sont ancrés dans les lois et les réglementations et qui touchent le logement et l’éducation, pour ne citer que ces deux domaines, nous devons prendre du recul pour apprécier et célébrer le chemin parcouru grâce aux efforts et aux sacrifices de nos ancêtres. Ce que j’ai pu vivre lorsque j’étais étudiante de première année à Telfer, soit faire partie d’un groupe de camarades de toutes les ethnicités, n’aurait pas été possible il y a quelques décennies. Nous devons nous rappeler qu’à un certain moment dans l’histoire canadienne, les étudiants noirs n’avaient tout simplement pas les mêmes droits que les étudiants non noirs. Les occasions que je suis en mesure de saisir aujourd’hui à Telfer et les démarches que je peux prendre pour bâtir ma réussite et mon avenir constituent un legs pour lequel mes ancêtres se sont battus, et qu’ils ont souvent payé de leur vie. C’est pourquoi le Mois de l’histoire des Noirs est pour moi une célébration. Nous avons encore du travail à faire, certes, mais cela demeure néanmoins une célébration. »
Q : D’autres étudiants noirs ont parlé de la pression indue qu’ils subissent et qui les contraint à surpasser leurs homologues non noirs, simplement pour être considérés comme leurs égaux. Pouvez-vous nous faire part de votre point de vue sur la question ?
R : « En grandissant, l’une des phrases les plus populaires que j’ai entendues était qu’en tant que personne noire, il faut travailler deux fois plus, voire trois fois plus. Dans le monde d’aujourd’hui, nous devons TOUS travailler d’arrache-pied pour réussir, quelle que soit notre race. La différence, c'est que comme étudiants noirs, nous portons déjà cette motivation en nous. Bien que nous puissions considérer ce devoir additionnel d’exceller comme un fardeau injuste, je choisis de le voir comme un avantage. Parce qu’en fin de compte, si vous ne travaillez pas avec ardeur, si vous ne cherchez pas à vous dépasser, si vous ne retroussez pas vos manches, la vie vous passera sous le nez. Ce qui est génial, c’est que pour la plupart d’entre nous, étudiants noirs, ne pas réussir dans la vie n’est même pas une option. »
Q : Alors que le Mois de l’histoire des Noirs tire à sa fin, y a-t-il une chose à laquelle vous aimeriez que nous réfléchissions, en tant que membres de la communauté de Telfer, maintenant et dans le futur ?
R : « J’invite tous ceux et celles qui ne font pas partie de la communauté noire à prêter une oreille attentive à une personne noire. Écoutez vos amis noirs et soyez attentifs à leurs récits. Renseignez‑vous et portez attention à ce que vivent les personnes noires autour de vous. »
Les recommandations de Rakina-Belle
« Toute œuvre du producteur, réalisateur, acteur, scénariste, dramaturge, auteur, compositeur, entrepreneur et philanthrope de renommée mondiale Tyler Perry, dont le parcours est tout simplement remarquable. Il a bâti sa carrière à partir de rien, devenant ainsi l’une des figures les plus marquantes du paysage culturel américain actuel. Et bien sûr, la formidable série Self Made: Inspired by the Life of Madam C.J. Walker (2020). À la fois philanthrope et militante sur les plans politique et social, l’entrepreneuse afro-américaine C.J. Walker est considérée comme la première femme millionnaire indépendante d’Amérique. »
Dans une volonté de poursuivre des efforts continus, l’École de gestion Telfer prend très au sérieux les initiatives en matière d’équité, de diversité et d’inclusion (EDI). L’École dispose d’ailleurs d’un comité EDI qui cherche des moyens d’améliorer l’expérience des étudiants, du personnel et du corps professoral à Telfer. On compte notamment de nouveaux cours axés sur la diversité et l’inclusion et un concours de cas EDI aux études supérieures. Des chercheurs s’efforcent en outre de se pencher sur les complexités en matière d’EDI. Il s’agit d’une question complexe qui doit être abordée au fil du temps, et nous accueillons les voix des étudiants qui veulent nous aider à aborder l’EDI en tant que communauté.
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Ce 8 mars, nous célèbrerons la Journée internationale de la femme. Cette année, du 28 février au 11 mars (et au-delà), Invest Ottawa et ses partenaires organisent la troisième Semaine internationale de la femme (IWW) avec un objectif commun : inspirer, équiper et autonomiser les femmes sur le plan professionnel. Il nous faudra tous travailler ensemble pour accélérer le changement. C'est pourquoi l'Université d'Ottawa s’associe à Invest Ottawa pour vous proposer neuf journées bien remplies d'événements virtuels. Visitez le site web de Invest Ottawa pour plus d'informations et pour vous inscrire aux autres événements dans la communauté.
Activités et événements à uOttawa
Faire une percée : Pourquoi est-ce important? >
Mardi le 8 mars de 12 h 00 à 13 h 00 (HNE) - Événement en anglais
Cet événement fait partie de la série d'apprentissage Femmes en innovation de l'Université d'Ottawa.
Vous voulez savoir comment percer ? Ces femmes leaders extraordinaires partageront comment elles réussissent à percer et à avoir un impact sur leurs communautés. Joignez-vous à nous pour une heure de réflexion au cours de laquelle trois femmes leaders exceptionnelles partageront leur parcours professionnel individuel et la façon dont elles maintiennent le cap. Apprenez leurs outils et techniques pour percer tout en partageant quelques rires ensemble. Sophia Leong (MBA pour cadres 1995) sera la modératrice de la table ronde, qui sera introduite par Martin Bernier, DPI de l'Université d'Ottawa. Ces leaders extraordinaires partageront leur parcours individuel, leurs stratégies pour s'imposer et avoir un impact sur leurs communautés, tout en partageant quelques rires :
- Jeanne Lam, Présidente, Wattpad
- Lindy Ledohowski, Vice-Présidente des opérations, Wize
- Sarah Paquet, PDG, FINTRAC
Veuillez noter que cet événement se déroulera en anglais
Propulser l'entreprenariat autochtone ›
Le jeudi 10 mars de 12 h 00 à 13 h 00 (HNE) - Événement en anglais
Joignez-vous au Conseil des diplômées et diplômés autochtones en ligne pour assister en direct à la première de la websérie Le lien avec l’entrepreneure Anishinabeg et militante pour le droit à l’eau potable Sunshine Tenasco (B.Éd. 2004; B.A. 2003), PDG de Pow Wow Pitch, fondatrice de l’entreprise Her Braids et auteure du livre « Nibi’s Water Song».
Par la suite, vous aurez l'occasion de poser quelques questions à Sunshine Tenasco lors d'une séance de questions et de réponses animée par le Conseil des diplômées et diplômés autochtones !
Veuillez noter que cet événement se déroulera en anglais et que l'épisode de la websérie Le lien sera sous-titré en français.
Partagez ses histoires : Les femmes en STIM ›
Le jeudi 10 mars de 13 h 30 à 14 h 30 (HNE) - Événement en anglais
Saviez-vous que la bibliothèque de l’Université d’Ottawa héberge les Archives canadiennes des femmes en STIM? En collaboration avec Bibliothèque et Archives Canada et l'Institut Canadien pour les femmes en ingénierie et les sciences (ICFIS), les Archives et collections spéciales de la Bibliothèque uOttawa consistent en un centre d'expertise pour documenter l’histoire de la contribution des femmes dans les quatre disciplines suivantes au Canada : science, technologie, ingénierie et mathématiques (STIM).
Joignez-vous à nous pour une discussion avec trois pionnières dans le domaine des STIM au Canada. Nos panélistes discuteront de leurs parcours et de l'importance de partager et d'archiver les histoires de femmes afin de mieux encourager la prochaine génération dans les domaines de STIM.
Veuillez noter que l’événement se déroulera en anglais, mais les questions peuvent être posées en français.
- Catégorie : Annonces Telfer
À l’occasion du Mois de l’histoire des Noirs, nous rendons hommage à toutes les personnes de couleur qui ont réalisé de grandes choses et ont contribué à l’édification d’un Canada plus prospère, plus diversifié et plus inclusif. Le thème de cette année, En février et en tout temps : Célébrons l’histoire des communautés noires aujourd’hui et tous les jours, met l’accent sur la reconnaissance des contributions quotidiennes qu’apportent les Canadiennes et Canadiens noirs à notre pays.
À l’École de gestion Telfer, l’équité, la diversité et l’inclusion sont au cœur de nos programmes, de nos initiatives et de la vie étudiante. Nous tenons donc à célébrer, tout au long de février, l’héritage des personnes noires, et nous profitons de l’occasion pour présenter quelques ressources qui leur sont destinées.
Le Mois de l’histoire des Noirs au Canada
Les communautés noires façonnent l’histoire du Canada depuis que le navigateur et interprète Mathieu Da Costa y mit pied pour la première fois, dans les années 1600. Il faudra attendre les années 1920 pour que le pays célèbre leur histoire, en y consacrant d’abord une semaine. En 1995, la Chambre des communes a officiellement adopté le Mois de l’histoire des Noirs, à l’initiative de l’honorable Jean Augustine, première femme afro-canadienne à siéger au Parlement. Ce n’est qu’en 2008 que le Sénat a approuvé à l’unanimité la Motion visant à reconnaître les contributions de la population noire canadienne et le mois de février comme le Mois de l’histoire des Noirs, présentée par Donald Oliver, premier sénateur noir.
Parmi les premiers gens d’affaires et chefs d’entreprise noirs canadiens, mentionnons Thornton Blackburn, fondateur de la première entreprise de taxi de Toronto, dans les années 1830; Mary Ann Shadd Cary, première éditrice noire, fondatrice d’un hebdomadaire anti-esclavagiste appelé The Provincial Freeman; et Carrie Best, fondatrice du premier journal appartenant à des personnes noires en Nouvelle-Écosse, The Clarion.
Des ressources pour vous aider à atteindre vos objectifs
L’École de gestion Telfer fait siennes les valeurs traditionnelles canadiennes et promeut un environnement propice à l’épanouissement professionnel et personnel de toutes et tous. Ces valeurs contribuent à tisser une communauté qui est le reflet fidèle de notre identité. L’École poursuit son évolution et s’efforce d’améliorer la vie des membres de sa communauté, dans le cadre d’initiatives et de partenariats.
L’importance des bourses d’étude
Soucieux de pouvoir accueillir en nos murs les leaders les plus prometteurs, nous offrons de l’aide financière sous diverses formes, notamment des bourses d’excellence. En effet, sans soutien extérieur, certaines personnes pourraient difficilement se payer des études supérieures. Les bénéficiaires de ces bourses ont ainsi plus de temps à consacrer à leurs études, n’étant pas obligés de prendre un emploi à temps partiel qui peut les occuper jusqu’à 15 heures par semaine et compromettre leur réussite.
Heureusement, les membres de la communauté étudiante de Telfer peuvent compter sur la générosité de donatrices et donateurs pour réduire leur endettement et le nombre de prêts nécessaires pour terminer leurs études et, ainsi, travailler sereinement à redéfinir les pratiques d’affaires. Parmi les différentes bourses offertes à notre population étudiante, vous pouvez en trouver beaucoup qui sont attribuées aux étudiants qui font partie d’une communauté noire, autochtone ou racisée. Par exemple, les bourses KPMG pour les étudiants en comptabilité, créées par KPMG LLP, sont offertes chaque année à des étudiants de deuxième année du programme de B.Com. en comptabilité qui ont fait preuve d'excellence académique. La bourse d'admission Marlene King Patrick, généreusement créée par Markene King Patrick, est une autre bourse exclusive aux étudiantes de Telfer et est attribuée à une femme issue d’une communauté noire, autochtone ou racisée qui vient d'être admise dans un programme de premier cycle.
Pour en savoir plus sur ces bourses et voir si vous êtes admissible, le moteur de recherche Bourses en ligne est un outil qui vous donne accès au répertoire des bourses d'études offertes à l'Université d'Ottawa.
L’initiative Onyx
Les écoles de gestion sont depuis toujours de puissants pôles de réseautage reliant le monde universitaire au monde des affaires, unis par l’objectif de former les leaders de demain. Or, bien que le nombre de personnes noires siégeant aux conseils d’administration des 100 plus grandes sociétés cotées à la Bourse de Toronto (TSX) ait plus que triplé en un an, celui-ci ne représentait pas plus de 2,35 % de ce groupe en janvier 2021. Sur le marché du travail canadien, parmi les personnes noires de 25 à 54 ans, on recense plus de titulaires d’un baccalauréat ou d’un diplôme supérieur (42,8 %) que dans la population du même groupe d’âge n’appartenant pas à une minorité visible (33,6 %). Ironiquement, le taux d’emploi est plus faible dans le premier groupe (86,1 %) que dans le second (91,1 %).
L’écart systémique relatif à l’embauche de stagiaires et de jeunes diplômées et diplômés noirs est difficile à combler. L’initiative Onyx s’attaque à ce problème. Elle se veut un catalyseur de croissance et de développement professionnels des Noires et Noirs qui démarrent leur carrière à leur sortie de l’université, les aidant à obtenir des stages, du mentorat, de l’encadrement et du perfectionnement.
En intervenant tôt, elle facilite sensiblement l’accès des personnes noires aux stages et aux emplois dans leur domaine d’études, tout en répondant aux besoins de main-d’œuvre qualifiée et diversifiée des entreprises. Comment? D’abord, en créant un bassin de talents par le recrutement, la préparation et la mise en valeur de membres de la communauté noire, notamment en leur offrant un accompagnement professionnel et du perfectionnement en ligne et, surtout, du mentorat, afin de les munir des outils essentiels pour se faire connaître et promouvoir leurs compétences auprès d’employeurs.
Le deuxième mandat de l’initiative consiste à stimuler la demande de talents noirs de la part du monde des affaires. Onyx entretient des liens avec diverses organisations, dont l’apport dépasse le simple cadre financier. En effet, ses partenaires échangent des idées et lui offrent du soutien en nature pour favoriser sa croissance.
Si vous souhaitez intégrer ce groupe pour profiter vous aussi d’un tremplin pour votre carrière, présentez une demande de scholar 2022 avant le 1er avril.
Programme d’entrepreneuriat noir
L’École de gestion Telfer se fait un point d’honneur d’aider celles et ceux qui ont la fibre de l’entrepreneuriat à développer les aptitudes essentielles pour se lancer en affaires, participer au succès d’une entreprise à forte croissance ou stimuler l’innovation au sein d’une organisation bien établie. Nous préparons les étudiantes et étudiants à réaliser leur projet, qu’il s’agisse de créer son entreprise, de prendre la relève de l’entreprise familiale ou de gérer la croissance d’une société. Nous offrons un large éventail de programmes et de cours sur l’entrepreneuriat (notamment l’option complémentaire en entrepreneuriat, le cours Fusion entrepreneuriale, le Club d’entrepreneurs de Telfer, Enactus), de même que le Carrefour de l’entrepreneuriat de l’Université d’Ottawa, qui a pour mission de propulser les carrières des aspirantes et aspirants entrepreneurs.
Des programmes financés par le gouvernement offrent aussi des possibilités intéressantes. Dans le cadre d’un partenariat entre le gouvernement du Canada, des organisations dirigées par des personnes noires et des institutions financières, le Programme pour l’entrepreneuriat des communautés noires (PECN) aide les membres de cette communauté à faire croître leur entreprise et à réaliser leurs objectifs d’affaires. Sous la direction d’Innovation, Sciences et Développement économique Canada, ce programme a récolté 265 millions de dollars d’investissements par l’intermédiaire du Fonds de prêts pour l’entrepreneuriat des communautés noires de la Fédération africaine canadienne économique (FACE), du Fonds pour l’écosystème national et du Carrefour du savoir pour l’entrepreneuriat des communautés noires. Ces fonds aideront des milliers de gens d’affaires noirs en leur donnant accès à diverses ressources, comme du financement, du mentorat, des services de planification financière et des formations professionnelles.
Groupes de soutien en santé mentale à l’Université d’Ottawa
L’Université d’Ottawa a mis sur pied différents groupes de soutien, notamment pour les personnes autochtones, noires et de couleur (PANDC), les étudiantes et étudiants noirs et les étudiantes et étudiants internationaux, qui leur offrent un espace sûr où gagner en force, lier des amitiés et s’exprimer sans filtre devant des pairs. Chacun de ces groupes vise à créer une communauté, à discuter des problèmes de ses membres et à établir un réseau de soutien.
Groupes d’entraide
Outre ces ressources, Telfer offre l’occasion de vivre des expériences enrichissantes en dehors du cadre scolaire, au sein d’une communauté étudiante tissée serrée. Parmi les multiples associations et clubs étudiants de Telfer et de l’Université d’Ottawa, l’Association des leaders étudiants noirs (ALEN) s’intéresse aux aspects scolaires, sociaux et philanthropiques de la vie des étudiantes et étudiants noirs sur le campus. Elle représente ses membres de manière à refléter fidèlement leur identité et à stimuler leur potentiel de leaders. L’ALEN accueille à bras ouverts tous les membres de la population étudiante et du corps professoral qui partagent ses valeurs.
« Comptez-moi »
Après un long processus de recherche, de consultation et d’analyse, le Comité sur l’équité, la diversité et l’inclusion (CEDI) de l’Université d’Ottawa a déployé un volet crucial de ses efforts dans le but d’inventorier les obstacles à l’inclusion et de proposer des initiatives pour intégrer les personnes traditionnellement marginalisées aux communautés de recherche, d’enseignement et d’administration de l’Université. La devise de l’initiative, « Count me in / Comptez-moi », invite les membres de la communauté étudiante, du corps professoral et du personnel à s’auto-identifier (dans l’anonymat et en toute confidentialité) quant à leur genre, leur race, leur appartenance à des groupes autochtones, leurs limitations et les mesures d’adaptation dont ils ont besoin, leur identité LGBTQIA2S+, leur langue de préférence et leur connaissance des deux langues officielles. Leurs réponses permettront à l’Université de déceler et d’abattre les obstacles systémiques à l’équité, à l’inclusion et à la diversité. Lorsque vous demandez à être du compte, vous montrez l’exemple à d’autres qui vous emboîteront peut-être le pas.
Le questionnaire se trouve dans uoZone. Le Bureau des droits de la personne protégera la confidentialité des données et veillera à ce que seules les données ventilées servent à orienter et à hiérarchiser les initiatives d’EDI à l’échelle du campus, et à en créer de nouvelles.
S’auto-identifier, c’est aussi faire un pas vers l’inclusion. C’est pourquoi, pour chaque questionnaire rempli, le Cabinet de la provost et vice-rectrice aux affaires académiques versera 1 $ à un fonds de bourse pour les étudiantes et étudiants qui intègrent les principes d’EDI à leurs projets d’études et de recherche.
Telfer et l’Université d’Ottawa célèbrent le Mois de l’histoire des Noirs
Le Mois de l’histoire des Noirs, c’est l’occasion de prendre conscience du rôle important des personnes noires dans la colonisation, l’expansion et le développement du Canada, mais aussi dans l’histoire de l’École de gestion Telfer. Suivez-nous sur les médias sociaux pour connaître les activités virtuelles et sur le campus organisées afin de célébrer la contribution de la communauté noire, durant tout le mois de février – et tout le reste de l’année.
Si vous estimez qu’une personne à Telfer mérite de la reconnaissance pour ce qu’elle a accompli, ou si vous dirigez une initiative à l’intention des personnes noires, nous vous invitons à nous en faire part.
- Catégorie : Innovation et entrepreneuriat
Au cours des prochains mois, le Carrefour du savoir Telfer publiera des extraits du livre intitulé Enabling Next Generation Legacies: 35 Questions That Next Generation Members in Enterprising Families Ask.
Résultat de nombreuses années de recherche et d’expérience pratique à l’échelle internationale, cet ouvrage s’intéresse aux défis particuliers auxquels font face les entreprises familiales.
Peter Jaskiewicz et Sabine Rau, membres du corps professoral de l’École de gestion Telfer, ont réuni des universitaires, des familles entrepreneuriales ainsi que des praticiennes et praticiens mondialement reconnus afin de répondre, de manière brève, concise et néanmoins pertinente, aux questions les plus pressantes auxquelles est confrontée la prochaine génération.
Fort de l’apport de quelque cent collaboratrices et collaborateurs issus de 27 pays, le livre présente les pratiques exemplaires, des exemples concrets ainsi que des questions essentielles visant à susciter la réflexion. Les commentaires d’experts proviennent de membres des entreprises familiales les plus importantes du monde, dont Auchan (France), Saputo (Canada), and Sabra (Israël), ainsi que de divers spécialistes universitaires travaillant dans des écoles de gestion renommées telles que Kellogg, IMD, et INSEAD.
Vous trouverez ci-dessous la réponse à une question pressante qui se pose aux entreprises familiales.
L’article suivant (dans sa version originale anglaise) présentera le commentaire d’une personne de la prochaine génération au sein d’une entreprise familiale.
How Can I Prepare Myself to Work Effectively With My Fellow Family Owners?
Response by Peter Jaskiewicz and Elizabeth Tetzlaff, Canada
A PricewaterhouseCoopers survey of 956 Next Gens in 2019 from sixty countries and territories found that Next Gens have big plans.[i] With 70 percent of these Next Gens actively engaged in the family business, by 2025; 41 percent expect to be executive directors (i.e., owner-managers); 29 percent anticipate being majority shareholders; 15 percent plan on being involved in business governance, and the other 15 percent expect to become non-executive directors. In other words, 85 percent share the ambition of becoming owners of their families’ businesses.
As Marvel’s Uncle Ben reminds Peter Parker, “with great power comes great responsibility.”[ii] Ambition, like power, has its own counterweight—obstacles. So, it coul d be said, “with great ambition come great obstacles.” Despite their ambition, 52 percent of Next Gens have yet to be given the responsibility of a special project, and despite being “deeply engaged” in the family business, 64 percent of them admit that they are not being used as a sounding board. Worse still, 10 percent of these Next Gens feel unheard: “I make suggestions, but they are hardly ever listened to.” These statistics echo the sentiment that Next Gens shared with us: We are ambitious and want to work effectively as owners, but how can we prepare for that ourselves?
Ambition, Abilities, Approach, and Acceptance
In our experience, effective Next Gens have their “A game,” which includes four As—ambition, abilities, approach, and acceptance.[iii]
Ambition. To have ambition is to have determination and a strong desire to achieve or see something to completion.[iv] For Next Gens, this desire could speak not only to their desire to succeed as the successor, but also their determination to improve upon the advancements made in the family firm. Indeed, on one hand, we have met Next Gens who lacked ambition, stating: “I will never be as good as the incumbent.” On the other hand, we have met ambitious Next Gens who were keen to learn how to accelerate their own development and were eager to leave their mark. For instance, they talked about projects to reduce carbon emissions of the family firm, unify the family before spinning off outdated business units, or implement plans in the family office to sell investments that do not comply with environmental and social standards. Without their ambition, these behaviors might not take place. Ambition is thus the first necessary quality that Next Gens need to possess. However, in order for it to be beneficial and not destructive, ambition, like energy, needs a value-oriented direction.
Abilities. Abilities help to harness ambition and give it direction. Abilities are commonly equated with accounting degrees or strategy MBAs. However, the abilities that make effective family owners are much broader and include having good people skills, being able to motivate others on the team, having healthy coping mechanisms to deal with stress, and being able to approach conflict constructively. In his biography, Charles Bronfman—the second-generation former co-leader of Seagram—describes many effective decisions that he and his brother Edgar made, but Charles also discloses that his biggest mistake was to suppress his thoughts when his brother and his brother’s son brought forward proposals that were driven by their personal interests rather than business sense.[v] Charles says that he saw the problems of the family’s investment ideas but admitted that he did not use his veto right because he felt pressured to comply and wan ted to avoid conflicts. From Charles’s story, we learn how important it is for family owners to have an encompassing range of soft skills. We can also see that ambitions that are not properly guided can ruin the family business.
Approach. Having the right abilities equips the owner with a foundation onto which they can add an effective approach to decision-making processes in family business. In our experience, as long as all parties involved feel that their voices are heard and accounted for, family owners are able to make controversial decisions (e.g., How do we deal with an underperforming family manager?)—even if they do not fully agree with each other to start with. Otherwise stated, Next Gens need to understand what constitutes a fair process, communicate, and then implement such processes.[vi] We have witnessed, firsthand, good decisions failing because the family did not use an approach that allowed those involved to feel that they were all on equal footing in the decision-making process.
Acceptance. Finally, having the ambition and the ability together with the right approach leads Next Gens to the door, but in order to open it, a key is necessary: acceptance. It is not uncommon to experience the disheartening feeling of meeting everyone, having them congratulate you on the new board appointment, and then ignore you for the rest of the meeting (or the next five-to-ten years). This does not mean that the Next Gen will not be accepted, it simply means that Next Gens will need to accept that it is necessary to prove themselves in order to be recognized. Learning about ownership can look like attending family council meetings, being a board observer (visitor) in board meetings, and assuming formal roles in student groups, local not-for-profits, or regional family business associations. Rather than passively waiting for acceptance, Next Gens need to proactively work tow ard it. In other words, if Next Gens are able to commit to proving themselves outside and inside of the family business, then they will be more likely accepted as Next Gen leaders.
In summary, Next Gen owners’ effectiveness is an outcome of their ambition, abilities, approach, and acceptance. If the senior generation does not share influence and does not treat Next Gens as owners, the latter will be less effective. Similarly, fellow Next Gen owners can be destructive. If they are poorly prepared and immature, they can torpedo processes and push away effective Next Gens. Therefore, families and Next Gens need to do their part to ensure that none of the future owners become the Achilles heel of the family and the bottleneck of their enterprise(s). Families whose Next Gens bring their “A game” are more likely to make a difference for their families, enterprises, and communities.
Premier directeur de l’Institut de l’héritage des entreprises familiales, le professeur Peter Jaskiewicz a coécrit le livre Enabling Next Generation Legacies: 35 Questions that Next Generation Members in Enterprising Families Ask. Il est professeur titulaire en entreprises familiales à l’École de gestion Telfer, où il dirige la Chaire de recherche en Entrepreneuriat durable.
Elizabeth Tetzlaff est candidate au doctorat à l’École de gestion Telfer. Ses recherches portent sur les questions de santé mentale au sein des familles d’entrepreneures et d’entrepreneurs, de même que leurs effets sur la santé et la vitalité des entreprises familiales. Elle travaille en parallèle à une étude financée par le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSH) sur l’influence qu’exercent les différences au sein des familles sur la réussite et la pérennité de l’entreprise familiale.
L’ouvrage intitulé Next Generation Legacies est offert en version numérique dès maintenant. La sortie de l’exemplaire imprimé est prévue en février 2022. Visitez le site www.35questions.com pour plus de détails.
Pour en savoir davantage sur la façon dont Telfer alimente la discussion sur l’avenir de l’entrepreneuriat familial, visitez le site de l’Institut de l’héritage des entreprises familiales.
Références
[i]« Agents of change: Earning your licence to operate », PwC’s Global NextGen Survey (Allemagne : PwC, 2019), 1-26.
[ii] Spider-Man, film de Sam Raimi (2002; Culver City, CA : Columbia TriStar Home Entertainment), DVD.
[iii] Mira Bloemen-Bekx, Enriching the Early Phases of the Succession Process: An Explanation of the Role of Social Mechanisms in Business Families (thèse de doctorat, Hasselt University, 2019). Note de l’auteure et de l’auteur : Mira Bloemen-Bekx parle d’ambition, d’aptitudes et d’acceptation.
[iv] Définition en anglais : Oxford English Dictionary, 3rd ed. (2001), s.v. « ambition ».
[v] Charles Bronfman et Howard Green, Distilled: A Memoir of Family, Seagram, Baseball, and Philanthropy (New York : HarperCollins, 2017).
[vi] Ludo Van der Heyden, Christine Blondel et Randel S. Carlock, « Fair Process: Striving for Justice in Family Business », Family Business Review 18, no 1 (mars 2005), 1-21.
- Catégorie : Innovation et entrepreneuriat
La relève d’une entreprise familiale, c’est plus qu’un transfert de propriété : c’est aussi l’héritage d’une tradition. Or, la difficulté de trouver le juste équilibre entre la nécessité de moderniser l’entreprise et le désir de rester fidèle à la vision de celles et ceux qui l’ont créée est source de tensions au sein des familles.
Des études ont révélé que le poids de l’histoire et de la tradition de ces entreprises entravait le changement. En effet, quand le respect strict de la tradition prime sur tout le reste, il laisse peu de place à la prise de risques et à l’innovation.
Cela dit, comme l’explique le professeur Peter Jaskiewicz, titulaire de la Chaire de recherche universitaire en entrepreneuriat durable de l’École de gestion Telfer et coauteur d’un article récemment publié dans The Conversation, il faut résister à la tentation d’abandonner la tradition. Pour illustrer son importance, l’article puise dans la philosophie grecque, évoquant le fameux bateau de Thésée et l’Œdipe de Sophocle, et établit un parallèle avec la populaire série Succession, de HBO, dans laquelle la tradition est à la fois un avantage et un handicap.
D’après cet article, adapté d’une publication antérieure dans la revue Family Business Review, la relève ne doit ni rejeter la tradition, ni s’y accrocher, mais plutôt la réinterpréter sous un jour nouveau. La mémoire collective y contribue grandement : la nouvelle génération a beaucoup à apprendre des générations qui l’ont précédée, des réalisations qu’elles ont accomplies et de leur résonance dans le monde d’aujourd’hui. Il en va de même des rituels, qui confèrent une structure à la tradition, mais qui doivent évoluer avec leur temps.
Le renouvellement de la tradition forme le ciment qui unit l’ancienne et la nouvelle génération et contribue à la prospérité de l’entreprise. Le nouvel Institut de l’héritage des entreprises familiales de Telfer, dont le professeur Jaskiewicz est le premier directeur, aide les membres d’entreprises familiales à resserrer leurs liens et à stimuler l’innovation sans pour autant renier l’identité et la tradition fondatrices de l’entreprise. L’acquisition et l’application de connaissances facilitent la transmission des entreprises familiales d’une génération à l’autre, un facteur crucial pour la santé de l’économie canadienne.
Pour en savoir davantage sur la façon dont Telfer alimente la discussion sur l’avenir de l’entrepreneuriat familial, visitez le site de l’Institut de l’héritage des entreprises familiales et abonnez-vous à notre bulletin électronique.
Peter Jaskiewicz, premier directeur de l’Institut de l’héritage des entreprises familiales, est également professeur titulaire en entreprises familiales à l’École de gestion Telfer de l’Université d’Ottawa, où il dirige la Chaire de recherche en entrepreneuriat durable. Il a également coécrit le livre Enabling Next Generation Legacies: 35 Questions That Next Generation Members in Enterprising Families Ask.
Ses travaux lui ont valu de nombreux prix et ont été reconnus parmi les plus influents au monde en 2013, en 2015 et en 2017. Le professeur a présenté les résultats de ses recherches aux députées et députés du Parlement européen, à la Commission européenne et au personnel de l’Organisation des Nations Unies. Par ailleurs, il a également travaillé avec l’administration fédérale au Canada. Actuellement, ses recherches mettent l’accent sur les antécédents d’entrepreneuriat transgénérationnel et la réputation d’entreprise dans les entreprises familiales et les entreprises fondées par le premier dirigeant. De plus, il mène des recherches sur l’héritage organisationnel des patrimoines entrepreneuriaux, la répartition de la rémunération des gestionnaires et la dynamique familiale dans ces entreprises.
- Catégorie : Diplômés aux commandes
La réussite de Brennan Loh, diplômé de l’École de gestion Telfer, l’inspire à soutenir et à guider la nouvelle génération d’entrepreneures et d’entrepreneurs.
Il n’y a pas deux chemins semblables qui mènent à la réussite, mais certains sont plus sûrs que d’autres. Celui qu’a tracé Brennan Loh est une bonne voie à suivre pour les entrepreneures et entrepreneurs en herbe. Aujourd’hui membre de la haute direction de Shopify, ce diplômé de l’École de gestion Telfer s’est lancé tôt dans l’aventure, s’est constitué un réseau et a su saisir les occasions. Son parcours l’ayant mené dans les hautes sphères du monde des affaires canadien l’inspire à soutenir la jeune génération à Telfer par de généreux dons, son investissement personnel et des activités bénévoles.
Se lancer tôt
Brennan a toujours eu un lien étroit avec l’entrepreneuriat. Enfant, il rêvait de démarrer une entreprise, de bâtir quelque chose à partir de rien. Son penchant naturel pour l’entrepreneuriat n’y est pas étranger, mais il a aussi trouvé l’inspiration auprès de son père, un Singapourien qui a immigré au Canada.
Après avoir perdu son emploi, cet homme a pris le risque de créer son entreprise pour subvenir aux besoins de sa famille. Fier de son père, Brennan a également compris l’importance de cultiver l’esprit d’entreprise chez les personnes qui y aspirent, mais aussi chez celles qui y sont contraintes financièrement. Il s’est inscrit à Telfer en 2007, déterminé à développer ses qualités d’entrepreneur. Impatient de s’y mettre, il a adhéré au Club des entrepreneurs avant même le début des cours. Un tel enthousiasme promettait beaucoup pour son avenir.
Le Club a été pour Brennan un lieu de rencontre accueillant et stimulant, où il a fait la connaissance de personnes partageant sa passion. Il y a beaucoup appris et, dans ce milieu rassurant, il a pu faire des tentatives audacieuses, sans succès, mais sans crainte d’en subir les conséquences personnelles ou financières. Très attaché au Club, il a fait partie de sa direction pendant quatre ans, dont deux à la présidence.
« Le Club des entrepreneurs était un terrain idéal pour Brennan, affirme le professeur Stephen Daze, entrepreneur en résidence Dom Herrick à l’École de gestion Telfer. Il sait depuis toujours comment créer de la valeur pour les commanditaires et motiver les autres. C’était déjà un entrepreneur obstiné, et il l’est encore aujourd’hui! »
Se constituer un réseau pour multiplier les possibilités
En entrepreneuriat, il ne faut jamais faire cavalier seul. Là encore, Brennan en est la preuve incarnée. Dans le cadre d’un cours de troisième année, il a créé, avec deux amis de la Faculté de génie de l’Université d’Ottawa, une jeune entreprise de technologie nommée Avitu. À la fin de l’année scolaire, tous trois ont décidé de maintenir les activités de leur jeune pousse.
Cet été-là, ils travaillaient avec acharnement au projet Avitu dans un appartement surchauffé jusqu’à ce qu’un autre ancien étudiant de l’Université leur offre de partager les locaux de Shopify. Cet homme, c’est Harley Finkelstein, diplômé du programme conjoint de licence en droit et de maîtrise en administration des affaires, alors principal responsable de plateforme chez Shopify. Brennan a profité de la proximité avec Shopify pour discuter chaque semaine de pratiques éprouvées et de stratégies d’affaires avec Harley. En fait, le dévouement et les efforts acharnés des trois associés de Avitu ont tellement impressionné Harley et la haute direction de Shopify que l’entreprise leur a offert des emplois.
Saisir les occasions et en récolter les fruits
Brennan travaillait plus de 40 heures par semaine chez Shopify lorsqu’il a obtenu, en 2011, son baccalauréat en sciences commerciales spécialisé en marketing. Malgré les efforts énormes qu’il a dû déployer pour terminer ses études en travaillant à temps plein, l’expérience qu’il a acquise a renforcé sa confiance en lui et l’a incité à s’attaquer à de plus grands défis au sein de l’entreprise.
En une dizaine d’années, Brennan a contribué à faire de Shopify le géant du commerce électronique qu’il est aujourd’hui. Son ascension au sein de l’entreprise a de quoi impressionner : de responsable du développement des affaires, il est passé au poste de directeur du développement des affaires, puis à celui de directeur des marchés internationaux. Il a pris part à des projets variés, notamment des productions média et Shopify Rebellion, la branche de sports électroniques de l’entreprise.
Aujourd’hui directeur de la marque et des partenariats de marketing, Brennan confie que sa motivation vient en partie de sa fierté d’avoir réussi des projets qu’il croyait voués à l’échec. Malgré son parcours et ses réalisations remarquables, il reste modeste et n’aime pas attirer l’attention sur lui. D’ailleurs, à l’époque où il voyageait fréquemment pour son travail, il s’amusait du fait que peu de gens au siège social de Shopify savaient qui il était.
Un parcours inspirant au profit de la jeune génération
De nature humble, Brennan est prompt à louanger les personnes qui l’ont généreusement aidé à lancer et à propulser sa carrière. Il est reconnaissant à ses professeures et professeurs, à ses camarades et à ses collègues à Shopify de leur confiance et de leurs encouragements.
À son tour, Brennan s’inspire de sa réussite pour soutenir et guider les entrepreneures et entrepreneurs en devenir à Telfer. En tant que mentor officieux auprès de ces jeunes, il les encourage à chercher dès maintenant les occasions qui pourraient façonner leur avenir. Pour les aider à étendre leur réseau, il reste actif au sein du conseil d’administration du Club des entrepreneurs, à titre de conseiller. Enfin, pour les motiver et les soutenir, il agit comme mentor au Garage Démarrage du Carrefour de l’entrepreneuriat. Il est également investisseur providentiel dans le domaine des technologies.
Brennan a établi la Bourse Loh pour l’expérience entrepreneuriale, en appui aux initiatives audacieuses. Cette bourse offre aux étudiantes et étudiants de n’importe quelle faculté de l’Université d’Ottawa du soutien financier et du mentorat pendant leur cheminement entrepreneurial. « Il faut donner aux entrepreneures et entrepreneurs en herbe la possibilité d’échouer sans risque, soutient Brennan. Une des façons de le faire, c’est de leur fournir un filet de sécurité financière qui leur permettra de se consacrer à leur projet entrepreneurial pendant quatre mois, avec un coût minimal de renonciation à leurs études (en d’autres mots, en obtenant des crédits). J’aimerais que les universités fassent le pari de favoriser l’innovation entrepreneuriale de la population étudiante. »
En reconnaissance de sa contribution généreuse et intelligente, l’École de gestion Telfer a décerné à Brennan le Prix du jeune donateur de l’année 2021. Cet honneur pose un autre jalon dans sa carrière remarquable.
Si vous souhaitez soutenir l'expérience des étudiants à l'École de gestion Telfer, cliquez ici pour faire un don au Fond Telfer Nation. Pour plus d'informations, n'hésitez pas à contacter un membre de notre équipe.
- Catégorie : Innovation et entrepreneuriat
Lancer son entreprise tout en poursuivant ses études est un tour de force qui exige beaucoup de temps, mais qui procure en revanche une grande satisfaction. Karim Alibhai, diplômé de l’Université d’Ottawa, et Alina Jahani, diplômée de l’École de gestion Telfer, en savent long à ce sujet.
Les deux acolytes ont lancé leur entreprise en recrutement, HireFast, tout en poursuivant leurs études de premier cycle en sciences et au programme de système d’information de gestion, respectivement. Une grande société américaine a décidé de l’acquérir pour des centaines de milliers de dollars.
Les premiers pas
Karim, ingénieur de logiciels, raconte comment l’idée a germé dans son esprit : « J’étais dans un autobus à Ottawa avec un ami. Il m’expliquait qu’au cours de leurs entrevues, les employeurs demandaient aux personnes postulant aux postes d’ingénieure ou ingénieur en logiciels de résoudre divers problèmes. Ces problèmes portaient sur des algorithmes, ce qui est assez éloigné du travail d’une ingénieure ou d’un ingénieur en logiciels. »
C’est ainsi qu’est né HireFast, un outil d’évaluation qui mesure avec plus d’exactitude les aptitudes des personnes candidates aux postes d’ingénieure ou ingénieur en logiciels. Karim a ensuite rallié Alina pour la gestion du projet et le développement de l’entreprise. Aujourd’hui, HireFast s’appuie sur des connaissances et des données afin d’accélérer le processus d’embauche et de rehausser la qualité des candidatures et des emplois.
Concilier la vie étudiante et l'entrepreneuriat
Après avoir clairement défini leur idée d’entreprise, Karim et Alina ont demandé l’aide de Stephen Daze, professeur d’entrepreneuriat en troisième et quatrième années à Telfer, qui s’est avéré une ressource essentielle.
« Le professeur Daze a joué un rôle crucial pour notre entreprise, reconnaît Karim. Il a été extraordinaire! Il n’a jamais hésité à nous dire, avec une franchise parfois brutale, que [nous faisions fausse route]. »
Lorsque leur entreprise a commencé à prendre de l’expansion, Alina et Karim ont constaté à quel point il est éprouvant de concilier le travail à temps plein et les études. Le duo a dû s’attaquer à deux grands problèmes : la gestion du temps et le financement.
« La gestion du temps a été un véritable casse-tête, poursuit Karim. C’était très difficile de trouver un juste équilibre entre l’entreprise et les études. Nos résultats [scolaires] en ont souffert. De plus, les contraintes financières nous ont obligés à faire des économies de bouts de chandelle sur des choses que d’autres pouvaient aisément se permettre. »
Cela dit, étant à la fois aux études et en création d’entreprise, Karim et Alina ont pu bénéficier de possibilités et de concours offerts par l’Université d’Ottawa, comme le Garage Démarrage.
Les programmes d’entrepreneuriat et accélérateurs d’entreprises de l’Université d’Ottawa
HireFast a participé au programme Garage Démarrage du Carrefour de l’entrepreneuriat de l’Université d’Ottawa avec la cohorte de 2019. Karim et Alina ont choisi de s’inscrire à ce programme, car il leur permettait de mettre leurs études entre parenthèses pendant huit mois pour se consacrer à temps plein à l’entreprise.
« Le programme nous a donné bien plus que ça, affirme Karim. Nous avons travaillé au sein d’une communauté de personnes qui partagent nos points de vue, et ça a été très enrichissant. On peut se sentir dévasté après un échec, et dans ces moments, le soutien de personnes qui ont vécu la même situation est précieux. »
Karim voit un autre avantage au programme : la possibilité de consulter des spécialistes dans son domaine. « Nous avons pris contact avec Nolan Beanlands, un ancien responsable du Garage Démarrage. Il nous a beaucoup aidés. »
Les deux partenaires soulignent que leur entreprise a bénéficié du soutien financier de l’Université par l’intermédiaire de ses programmes et concours, outre le Garage Démarrage.
Quelques conseils sur la création d’entreprise
Karim a quelques conseils à donner à celles et ceux qui souhaitent donner vie à leur projet d’entreprise : « Prenez appui sur des spécialistes du domaine, des diplômées et des diplômés, et quiconque qui peut vous aider, dit-il. L’apport de gens formidables comme Stephen Daze et Nolan Beanlands a été crucial pour notre réussite. Nous entretenons toujours des liens avec eux. J’avais souvent une vision trop étroite des choses, et ils m’ont éclairé de leurs conseils. »
Pour Alina, ce qui compte le plus, c’est de ne jamais renoncer : « Quelle que soit l’ampleur du problème, la dernière chose à faire, c’est de s’enfermer dans une pièce pour trouver soi-même la solution, soutient-elle. Faites appel à vos ressources – utilisatrices et utilisateurs bêta, clientèle, spécialistes – pour vous aider à trouver la solution. Menez des expériences, petites mais efficaces, pour valider vos hypothèses et itérer ensuite. »
L’acquisition
Une société-conseil en recrutement de New York a fait l’acquisition de HireFast récemment.
Karim raconte les circonstances de la transaction : « Nous cherchions l’entreprise qui correspondait parfaitement à la nôtre, explique-t-il. Nous avons trouvé cette société-conseil en recrutement new-yorkaise, qui souhaitait justement étendre ses activités. HireFast est pour elle, en quelque sorte, un tremplin vers les logiciels de recrutement. »
Le nouvel acquéreur prévoit de lancer le logiciel en 2022.
Karim et Alina poursuivent maintenant leurs carrières respectives au sein de deux jeunes entreprises; Karim travaille à New York dans le secteur des services dentaires, tandis qu’Anita occupe le poste d’analyste de produits dans le domaine des régimes de retraite.
L’Université d’Ottawa et l’École de gestion Telfer savent à quel point il est difficile de concilier études et entrepreneuriat, et soutiennent les étudiantes et les étudiants qui se lancent à la poursuite de leur rêve.
Renseignez-vous sur le programme Garage Démarrage et les autres ressources d’aide à l’entrepreneuriat offertes par l’Université.
Crédit photos: Mélanie Provencher, photographer
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Le Canada a besoin d’un catalyseur d’innovation et d’entrepreneuriat dans l’industrie spatiale, estime le président de Télésat.
La course à l’espace, ça vous dit quelque chose? Elle a débuté le 4 octobre 1957, lorsque l’Union soviétique a lancé en orbite autour de la terre le premier satellite artificiel, Spoutnik 1. Pendant douze ans, Soviétiques et Américains se sont livré une féroce concurrence pour la conquête de l’espace, à coups de surenchères technologiques, et au prix de nombreuses vies. Cette course a culminé en 1969, année où les astronautes américains ont fait les premiers pas sur la lune avant de rentrer sains et saufs au bercail.
Daniel Goldberg, président et chef de la direction de Télésat, principale société de télécommunications par satellite au Canada, affirme qu’une nouvelle course à l’espace se déroule en ce moment, et qu’elle s’engage dans une voie bien différente. Selon ses propos, que nous avons récemment recueillis, il s’agit d’une voie toute commerciale, dont le but ultime est la suprématie de l’orbite terrestre basse à renfort de satellites, synonyme d’emplois bien rémunérés, d’énormes revenus et de forte croissance économique.
Autrement dit, les acteurs des secteurs public et privé travaillent maintenant main dans la main. Tandis que les grandes sociétés perfectionnent les satellites de télécommunications, l’État surveille, réglemente et soutient le développement de technologies de plus en plus élaborées. Or, l’interaction complexe et évolutive entre les deux secteurs a créé des conditions extraordinaires pour l’essor de l’industrie.
Le Canada, un redoutable concurrent
Wadid Lamine, Ph.D. et professeur agrégé d’entrepreneuriat à l’École de gestion Telfer, s’intéresse de très près à l’innovation et à l’entrepreneuriat dans l’industrie spatiale. Son dernier article attire d’ailleurs l’attention sur des barrières érigées par certaines politiques européennes, lesquelles ont favorisé la domination de deux géants français : Airbus et Thales. Ce milieu fermé et contraignant décourage les jeunes entreprises de tenter une percée dans le marché aérospatial.
M. Goldberg, et Télesat, connaissent bien les conditions décrites par le professeur Lamine. Avec sa constellation Lightspeed, composée de 298 satellites en orbite terrestre basse à la fine pointe de la technologie, l’entreprise livre une concurrence sérieuse à SpaceX et à Amazon, les deux géants américains. « Le marché spatial est sans pitié, déclare le président de la société canadienne. La plupart de nos concurrents peuvent compter sur des ressources financières astronomiques, dont une grande partie provient de leurs gouvernements. »
SpaceX en est un bel exemple. Selon l’entrepreneur, la société doit principalement son succès fulgurant à ses étroites relations avec Washington, son grand pourvoyeur de fonds de développement. Il en va de même pour les autres concurrents de Télésat partout dans le monde. En Russie et en Chine, par exemple, les grandes sociétés spatiales sont soit des organismes d’État, soit généreusement soutenues par leurs gouvernements sous forme de fonds ou d’achats. « Pour maximiser ses chances de réussite, le Canada doit rallier le milieu et saisir les occasions les plus prometteuses », poursuit M. Goldberg.
Collaboration, innovation et entrepreneuriat
Le président de Télésat voit une solution. Il croit fermement que l’industrie spatiale canadienne a besoin d’un catalyseur ou d’une structure rassembleuse afin d’unir les forces gouvernementales, entrepreneuriales et universitaires vers un objectif commun. C’est la seule façon d’obtenir une vision claire des occasions qui méritent d’importants investissements, le point de vue éclairé des chercheuses et chercheurs et les innovations technologiques émanant du milieu universitaire dans son ensemble.
L’idée d’un catalyseur de l’industrie spatiale n’a rien de nouveau. Reconnaissant l’importance stratégique de la collaboration des secteurs public et privé, nos voisins du sud ont établi le Conseil national de l’espace, présidé par le vice-président des États-Unis. Le Royaume-Uni leur a emboîté le pas. Quant au Canada, il applique lui déjà cette approche dans divers autres secteurs d’activité. En témoignent nos Supergrappes d’innovation, qui agissent comme des créateurs d’écosystèmes d’innovation dans plusieurs industries, notamment les technologies numériques et la fabrication de pointe.
Le cri de ralliement lancé par M. Golberg fait écho aux dernières constatations du professeur Lamine. En effet, ce dernier estime que l’innovation et l’entrepreneuriat dans l’industrie spatiale ne décolleront réellement que lorsque les responsables politiques, les entrepreneuses et entrepreneurs, les entreprises établies et les équipes de recherche universitaires tisseront de solides alliances. « Le monde politique doit créer des espaces de collaboration régionaux réunissant les acteurs universitaires, industriels et politiques, pour stimuler la circulation des savoirs, les échanges et le transfert de connaissances », écrit-il.
L’apport crucial de la recherche universitaire dans les partenariats avec l’industrie spatiale
Le professeur Lamine et M. Goldberg s’entendent pour dire que les universitaires doivent être intégrés à toute relation de partenariat dans l’industrie spatiale. Le président de Télésat y voit deux grands avantages en particulier. D’abord, et par-dessus tout, les milieux de recherche apportent un nouvel éclairage.
« Bon nombre de chercheuses et de chercheurs font d’importantes percées dans les domaines des télécommunications spatiales et des technologies de batteries, explique-t-il. Le secteur privé et les universités ont donc tout intérêt à engager et à nourrir un dialogue sur leurs activités et leurs observations. »
Ce dernier entrevoit également un avantage pour le marché du travail. « Nous engageons un grand nombre d’étudiantes et d’étudiants coop, ou qui viennent d’obtenir leur diplôme, explique-t-il. Il est important que cette nouvelle main-d’œuvre acquière les compétences requises. » Le professeur Lamine abonde dans le même sens. Selon lui, la création de partenariats étroits et multidimensionnels que prône M. Golberg se traduirait par une « relation à triple hélice » entre les universités, les sociétés et les responsables et institutions politiques.
Ainsi, deux figures de premier plan, l’une dans le secteur privé et l’autre dans le milieu universitaire, réclament d’une même voix un dialogue permanent et des partenariats fructueux au profit de l’industrie spatiale canadienne. Voilà peut-être les catalyseurs dont nous avons tant besoin pour accélérer notre course à l’espace!
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L'article suivant a été écrit par un membre de notre communauté étudiante. Les points de vue et opinions exprimés dans ce blog sont ceux des auteurs et ne reflètent pas nécessairement la politique ou la position officielle de l'École de gestion Telfer. Pour plus d'informations ou pour signaler un contenu inapproprié, veuillez