La proportion de personnes de plus de 65 ans augmente rapidement, ce qui entraîne des défis bien particuliers pour les soins de santé et les services sociaux, et accroît la demande en établissements de soins de longue durée.
Ces derniers offrent des services essentiels 24 heures par jour, mais les soins qu’on y prodigue ne sont pas toujours adéquats. Les technologies d’assistance (p. ex. robots, capteurs, technologies d’interaction sociale), qui facilitent la mobilité et l’autonomie fonctionnelle en plus de favoriser la participation sociale et le bien-être, pourraient être une solution aux difficultés que connaît le secteur.
Pour évaluer les facteurs qui influencent l’adoption des technologies d’assistance dans les établissements de soins de longue durée, la professeure Mirou Jaana a obtenu une subvention Savoir du Conseil de recherche en sciences humaines pour son projet intitulé « Assistive technology innovations in long-term care organizations: Unveiling the realities of a complex environment » (des technologies d’assistance innovantes dans les établissements de soins de longue durée : regard sur la réalité d’un environnement complexe).
Selon Statistique Canada, la proportion de personnes âgées augmentera de 68 % au cours des 20 prochaines années. Toutefois, la forte demande et le manque de ressources dans les établissements de soins de longue durée mènent souvent à de la fatigue et à de l’épuisement professionnel chez le personnel de la santé. Nous l’avons bien vu pendant la pandémie de COVID-19. Le besoin en technologies d’assistance saute aux yeux, mais elles n’ont pas été adoptées ou mises en œuvre efficacement.
« La question des soins de longue durée semble ne concerner qu’un seul groupe social, mais en réalité, elle nous touchera tous et toutes à un moment ou à un autre, directement ou indirectement par l’intermédiaire de nos relations amicales ou familiales, explique Jaana. La situation actuelle est loin d’être idéale; les listes d’attente sont longues, la demande de services augmente, il y a de plus en plus de besoins insatisfaits et d’isolation sociale, la main-d’œuvre est épuisée, les budgets sont faméliques et les ressources, limitées. Le changement ne peut se produire que par (l’acceptation) de nouvelles idées et pratiques. »
« Les innovations technologiques peuvent servir de “valve de décompression” pour aider les établissements de soins de longue durée à répondre à la demande toujours croissante », ajoute la scientifique.
Obstacles et résultats dans la mire de la recherche
Jaana étudiera les obstacles à l’adoption des technologies d’assistance dans les établissements de soins de longue durée du point de vue des principales parties prenantes, notamment des personnes âgées, des proches qui s’occupent d’elles et du personnel de la santé. Elle examinera également l’étendue du recours à ces technologies et son lien avec certains aspects organisationnels et gestionnels, ainsi qu’avec l’état de santé et la qualité de vie des résidents et résidentes. Ce faisant, elle observera aussi les facteurs holistiques qui peuvent faciliter ou entraver l’utilisation des technologies d’assistance.
Les résultats de l’étude de Jaana fourniront des données probantes au secteur des soins de longue durée pour exiger des changements dans les politiques et le financement, et pour établir des partenariats avec les fournisseurs de technologies. Les effets du vieillissement de la population se feront sentir dans tous les secteurs. Les technologies d’assistance pourraient venir atténuer ces effets.
