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Chaque année, l’Université d’Ottawa invite ses entrepreneurs associés à se joindre à une compétition au cours de laquelle on a choisi jusqu’à cinq d’entre eux pour prendre part au voyage organisé exclusif à Silicon Valley. Les gagnants ont eu droit à une occasion phénoménale qui leur a permis de visiter Silicon Valley. Les entreprises choisies ont reçu 4 000 $ pour financer leur voyage, lequel coïncide avec celui effectué annuellement à cette destination dans le contexte du MBA pour cadres. Cette année, la compétition a eu lieu en mai 2019. Les cinq compagnies choisies cette année sont Incuvers, Thawrih, Alpha Kinetic Inc., Desk Nibbles (Hoppier) et App8.
1. Incuvers
Incuvers est une entreprise spécialisée en fabrication d’appareils et en création de logiciels. Elle produit des incubateurs biologiques équipés d’un système intégré d’imagerie en chronophotographie, lequel permet aux chercheurs de faire la culture de cellules et, par la suite, de les observer à partir d’une plate-forme mobile ou fixe. Les données sont recueillies et mémorisées, puis soumises à une comparaison analytique entre des groupes de recherche à travers le monde afin de générer des réactions en temps réel sur le résultat des expériences. Les usagers sont en mesure de partager leurs résultats, créant ainsi une bibliothèque d’expérimentation cellulaire qui peut être consultée par d’autres personnes. À ce point-ci, Incuvers a l’intention de créer son propre marché qui comprendra les systèmes d’imagerie en chronophotographie, les incubateurs et les mégadonnées scientifiques. Depuis sa création, la compagnie a conçu son système d’incubation dont elle a vendu cinq (5) unités au pays et ailleurs et a formé un partenariat à base d’actions avec une société d’ingénierie pour l’aider dans la création et le développement d’un système pouvant être mis en production. Cinq (5) cofondateurs ont participé à la création d’Incuvers : Dr Sebastian Hadjiantoniou, Dr Charles Cuerrier, Dr Andrew Pelling, Maxime Leblanc Latour, Dan Modulevski et Mark Kerskey. Au cours de leur séjour à Silicon Valley, ils ont poursuivi leurs discussions avec Indie Bio, rencontré diverses personnalités des sciences de la vie, établi des relations au sein de réseaux commerciaux aux États-Unis, fait davantage connaître leur produit et ont favorisé les rapports avec des établissements d’enseignement américains.
2. Thawrih
Thawrih, un fabricant local de turbans, de hijabs et de vêtements de sport inclusifs et modestes, a été fondé par Sarah Abood et Sami Dabliz. Thawrih est une entreprise à vocation sociale ayant pour mission de révolutionner l’industrie des vêtements de sport pour ceux et celles qui ont des devoirs religieux et culturels et ainsi mettre le sport à la portée de tous et de toutes. Tous les articles conçus pour couvrir la tête sont fabriqués à la main par des femmes nouvellement arrivées, créant ainsi des emplois et des revenus au sein de communautés défavorisées. En un peu plus d’une année, l’équipe a déjà vendu plus de 1 000 produits à 22 pays et a gagné ou obtenu une mention lors de six (6) compétitions de l’Université d’Ottawa. Au cours de leur voyage, les entrepreneurs se sont attaqués à la numérisation de la logistique et de leur chaîne d’approvisionnement. Ils ont par ailleurs rencontré des représentants des forces policières de la Californie pour leur présenter leur gamme de couvre-chefs d’uniformes. Ils ont aussi eu des discussions avec leurs clients actuels dans cet état américain, en plus de lancer une boutique éphémère à UCLA (université de la Californie à Los Angeles).
3. Alpha Kinetic Inc.
Le Q-Grade d’Alpha Kinetic est un outil guidé par les données pour favoriser le rétablissement à la suite d’une commotion cérébrale. La neuro-analytique de Q-Grade, son application mobile et son casque électroencéphalographique permettent aux personnes souffrant d’une commotion cérébrale de s’y retrouver dans leur processus de rétablissement et de reprendre de manière sûre et efficace leur vie normale, le sport et le travail. Alpha Kinetic a conçu un prototype de joueur virtuel mobile (MVP) et travaille actuellement à développer une version bêta du Q-Grade. Celle-ci fera l’objet d’essais au cours de l’été avec le Rouge et Noir d’Ottawa ainsi qu’avec plusieurs associations de jeunes en Ontario. La compagnie a été fondée par deux étudiants au doctorat en sciences de l’activité physique à l’Université d’Ottawa : Ashleigh Kennedy (une ancienne de l’Université de Stanford) et Coren Walters-Stewart. Ce voyage à Silicon Valley a permis aux entrepreneures de rencontrer en personne des investisseurs en capital de risque américains dans le but d’obtenir du financement d’amorçage. Elles ont aussi recruté des experts en commotion cérébrale qui siégeront sur leur comité consultatif, et ont cherché à embaucher un développeur de logiciels aguerri. Les cofondatrices d’Alpha Kinetic sont par ailleurs à la recherche de nouvelles équipes de sports professionnels pour procéder aux tests bêta de leur appareil Q-Grade.
4. Hoppier
Desk Nibbles (Renommé Hoppier) facilite la tâche des entreprises lorsque vient le temps de commander des collations, des boissons, des fruits et autres choses pour le bureau. Cassy et Emil Aite ont fondé l’entreprise à la fin de 2016 dans le but de transformer le lieu de travail en un endroit plus joyeux et plus sain. Ils ont créé des logiciels tels que le Nibbler Slackbot qui s’intègre au Slack (plate-forme de communication collaborative) d’une entreprise. Les membres du personnel peuvent soumettre une demande et transmettre leurs commentaires directement au Nibbler Slackbot. Ces données sont interprétées à l’aide d’apprentissage artificiel et transformées en un tableau de bord personnalisé de cybercommerce qui maintient une liste d’articles à être livrés au lieu de travail sur une base hebdomadaire. Il en résulte que les membres du personnel sentent qu’on les écoute, ils sont plus heureux et les budgets de l’entreprise sont utilisés de manière efficace. Hoppier est un marché qui crée des outils informatiques plus intelligents grâce auxquels les entreprises peuvent se procurer des biens. Hoppier possède actuellement plus de 100 clients au Canada parmi lesquels on trouve Trip Advisor, Uber et Indeed. Hoppier affiche un taux de croissance mensuel de 20 % et ses ventes ont récemment surpassé le cap des 100 000 $ par mois. L’équipe de Hoppier attendaient avec impatience ce voyage qui leur a permis de rencontrer en personne l’un de leurs investisseurs. Ils voulaient aussi créer une campagne de marketing associée, s’entretenir avec des clients existants dont les bureaux sont situés à Silicon Valley et discuter avec des investisseurs en capital de risque qui ont manifesté de l’intérêt envers la compagnie.
5. App8
App8 est une entreprise nouvelle spécialisée en technologie financière (« FinTech ») qui produit la prochaine génération de paradigme de paiement. App8 offre une solution clé en main aux restaurants avec service à la table, permettant aux clients de régler la note à l’aide de leur téléphone sans avoir à attendre l’impression de la facture ou l’arrivée du terminal de carte de crédit. La compagnie se concentre sur l’industrie de restauration avec service à la table. Celle-ci traite plus de 330 milliards de dollars en ventes annuelles au Canada et aux États-Unis. À court terme, App8 a ciblé quatre villes en Amérique du Nord. App8 est en activité à Ottawa depuis le mois de juillet 2018, notamment à El Camino, The Clocktower Brew Pubs et autres. Depuis qu’elle a entrepris ses efforts de ventes et de marketing en octobre 2018, l’entreprise a connu une croissance affichant plus de 1 000 usagers actifs et plus de 2 000 comptes inscrits dans plus de 10 restaurants d’Ottawa. Deux diplômes de l’Université d’Ottawa, soit Elias Hage, détenteur d’un B. Comm. en finance et Hani, diplômé de l’Université d’Ottawa en génie informatique, ont fondé la compagnie. App8 recherche actuellement un appui financier approprié pour l’accompagner dans son parcours. Le voyage à Silicon Valley a été particulièrement utile pour les cofondateurs puisqu’ils ont pu tirer des leçons du cheminement d’autres entrepreneurs ayant connu le succès dans le domaine du Logiciel en tant que Service (SaaS) et plus précisément de ceux qui ont pénétré les marchés à double vocation du cybercommerce et de la technologie financière. Ils ont de plus discuté avec des sociétés d’investissement qui ont manifesté un intérêt pour l’entreprise.
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En matière de développement durable, les petites et moyennes entreprises innovent de façon multiple et subtile, observe Martine Spence. (Photo : Andrea Campbell / Université d'Ottawa)
Qu'il s'agisse de mode, d'alimentation ou de services, les consommateurs privilégient de plus en plus le local, le responsable, le bio et le réutilisable… Le développement durable n'est plus un concept abstrait : il trouve sa place dans toutes les sphères du quotidien.
Effet de mode ou réelle prise de conscience? Quoi qu'il en soit, les entreprises n'y échappent pas. C'est ce que constate Martine Spence, professeure de marketing et d'entrepreneuriat à l'École de gestion Telfer de l'Université d'Ottawa.
Depuis 10 ans, elle étudie les pratiques de développement durable et l'engagement social des petites et moyennes entreprises (PME). « Les PME contribuent de manière importante à l'économie des pays, elles y créent la majorité des emplois. Leur impact sur l'environnement et la société n'est pas négligeable, explique la chercheuse, qui s'intéresse à ces structures depuis longtemps. J'ai grandi dans le Sud de la France, où il y avait beaucoup de petits entrepreneurs. Pendant mes études de commerce, les grandes entreprises me paraissaient trop abstraites, trop politiques… Les PME, au contraire, sont menées par des gens qui adorent leur métier. Cela m'a toujours intriguée. »
Comment les PME embrassent-elles les pratiques de développement durable? Quelles sont leurs motivations et quels obstacles doivent-elles surmonter? Martine Spence analyse leurs comportements sur trois axes : respect de l'environnement, respect des personnes et respect de la communauté.
« Ce que nous avons constaté, c'est que le degré d'engagement dépend de la volonté de l'entrepreneur. Ce sont les citoyens sensibles à ces questions dans la sphère privée qui mènent leur entreprise le plus loin en termes de responsabilité sociale et environnementale », résume-t-elle.
Qu'il s'agisse d'éteindre les ordinateurs le soir, d'installer des thermostats éconergétiques, de favoriser les transports actifs ou d'investir dans des technologies moins énergivores, les PME n'hésitent pas à implanter des pratiques « vertes ». « Ces entreprises sont particulièrement innovantes; elles sont flexibles, n'ont pas d'actionnaires et peuvent ainsi rapidement réorienter leur stratégie », observe Mme Spence.
Les investissements ne les effraient pas, au contraire. « Quand les PME embarquent, elles innovent beaucoup : elles savent qu'il va y avoir un retour positif », ajoute-t-elle, soulignant que, pour la plupart des entrepreneurs, l'objectif premier n'est pas de faire de l'argent, mais plutôt d'être actifs dans la communauté et de nourrir leur passion.
Qu'en est-il ailleurs dans le monde? Les défis sont-ils les mêmes partout? La chercheuse, qui travaille sur l'internationalisation de ces entreprises et fait partie de l'Observatoire international du développement durable en PME rattaché à l'Université de Montpellier, en France, a récemment comparé des PME situées au Canada, au Cameroun et en Tunisie. Son constat? « Le développement durable n'est pas encore incrusté dans les mentalités du Sud, même si certains entrepreneurs tunisiens y voient des possibilités commerciales. Ces pratiques peuvent les aider à faire affaire avec l'Europe. »
Les entreprises n'y sont pas moins engagées dans la communauté pour autant. « Certaines donnent par exemple un mouton à la communauté pour l'Aïd, dit-elle. Leur engagement social est inné, plutôt mû par la religion. » À l'heure de la mondialisation, ces observations montrent que la généralisation du développement durable ne se fera qu'en tenant compte du contexte socioculturel. Et que l'inspiration peut venir de partout, du Nord comme du Sud.
par Marine Corniou
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