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Carrefour du savoir Telfer

Résoudre les dilemmes moraux en gestion : un entretien avec le nouveau professeur Francis Desjardins


groupe de personnes autour d'une table de conférence en pleine discussion

Francis Desjardins a été recruté en juillet à titre de professeur adjoint à l’École de gestion Telfer. Il a obtenu son doctorat en management, stratégie et entrepreneuriat à HEC Montréal. Nous l’avons rencontré pour en savoir plus sur ses intérêts de recherche, notamment les décisions managériales difficiles et les technologies émergentes.

Pourquoi avez-vous choisi d’étudier en gestion? Votre intérêt professionnel cache-t-il un intérêt personnel pour ce domaine?

Avant de revenir dans le milieu universitaire, j’ai travaillé en gestion d’actifs. J’aimais mon travail, mais j’étais de plus

Francis Desjardins

en plus préoccupé par les aspects plus sombres des pratiques de gestion. J’ai vu des collègues aux prises avec des systèmes qui n’avaient pas grand-chose à faire de la dignité humaine. C’est à partir de ce moment-là que j’ai voulu m’engager à former des gestionnaires responsables, critiques, capables de réfléchir aux conséquences de leurs décisions difficiles sur les gens.

En quoi vos études doctorales vous ont-elles préparées à votre programme de recherche actuel?

Pendant mon doctorat, j’ai commencé à m’intéresser énormément aux problématiques particulièrement complexes que doivent résoudre les personnes en position de pouvoir. Cet intérêt a déterminé la question qui est au cœur de mon programme de recherche : quelles sont les décisions qui vous empêchent de dormir? J’ai constaté que ce sont souvent des préoccupations morales qui sont au cœur de leurs dilemmes. J’aimais le fait qu’il était facile d’expliquer le sujet de ma recherche et qu’il trouvait un écho tant chez les professionnelles et professionnels du secteur que chez mon grand-père de 94 ans, qui est un ancien cadre supérieur.

Quels sont les faits saillants de vos recherches ou les nouveaux projets qui vous animent particulièrement?

J’ai notamment découvert que les gestionnaires doivent souvent faire face à des dilemmes qui impliquent un compromis entre l’efficacité et des valeurs comme la bienveillance, la loyauté ou la passion. Si ces gens sont à l’aise avec les questions d’efficacité et les données, ce sont ces autres dimensions qui les gardent éveillés la nuit. Cet état de tension continue d’inspirer mes travaux. Je participe actuellement à divers projets portant notamment sur l’entrepreneuriat associé au style de vie dans l’industrie de la bière artisanale, les changements identitaires chez les membres du corps policier qui accèdent à des postes de direction et le rôle des discours moraux dans la transformation urbaine.

Quelle est l’incidence de vos recherches sur les milieux d’affaires au Canada?

J’aide les milieux d’affaires en encourageant les gestionnaires et les chefs d’entreprise à se montrer responsables et à faire preuve de discernement dans leur prise de décisions. Je mets en évidence les dilemmes réels que vivent les leaders lorsqu’il leur faut trouver un compromis entre l’efficacité et des valeurs comme la loyauté ou la bienveillance. Je peux aussi aider les praticiennes et praticiens à reconnaître les dimensions humaines qui interviennent dans la gestion. Par mon enseignement à Telfer, je contribue aussi à instruire les professionnelles et professionnels de demain pour qu’ils abordent ces difficultés de manière constructive et critique. L’objectif est de former des leaders capables de bâtir des organisations à la fois concurrentielles, respectueuses, résilientes et socialement responsables.

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