Cette année, huit étudiants partageant un intérêt en matière de politique scientifique et technologique ont été choisis pour participer au Bromley Memorial Lecture series tenu à Washington D.C.
Ce colloque interdisciplinaire a été rendu possible grâce à une collaboration entre la Georges Washington University (GWU) et l'Université d'Ottawa. L’hôte conjoint, M. Jonathan Linton, ainsi qu'un membre du comité de sélection, M. Scott Findlay, se sont joints aux étudiants pour ces événements visant à enrichir les recherches des étudiants de cycles supérieurs provenant de toutes les facultés par des échanges avec des gens qui travaillent à l’élaboration de politiques scientifiques et technologiques. Bien que l’horaire était chargé, les étudiants ont tout de même eu l'occasion de visiter la ville lors de leur séjour.
L'événement Bromley s’est entamé par une rencontre avec l'assistant directeur responsable de la recherche et du développement pour l'Office of Science and Technology Policy (OSTP) à la Maison-Blanche. Kei Koizumi a discuté des obstacles que doit franchir le nouveau gouvernement américain.
Certains de ces obstacles sont externes tandis que d'autres sont internes, comme l'apprentissage des mécanismes gouvernementaux par les nouveaux membres de l’OSTP qui ne sont pas appuyés par une équipe de fonctionnaires . Koizumi a indiqué qu'une des difficultés souvent rencontrées dans ce domaine est l'évaluation formelle de politiques scientifiques et technologiques puisque celles-ci sont souvent comparées à des modèles qui sont plus ou moins représentatifs du processus réel de recherche scientifique (ex., le modèle linéaire de l'innovation).
L'invité d'honneur, John Marburger, ancien membre du Cabinet et directeur de l’OSTP, a présenté un des projets qu'il avait entrepris avec le gouvernement Bush traitant de la science de la politique scientifique (Science of Science Policy). Cette approche vise à aider les membres de la communauté qui participent à l’élaboration de politiques scientifiques et technologiques à fonder leurs décisions sur des preuves mesurables et quantifiables. Selon lui, ces politiques devraient être traitées comme des hypothèses qui peuvent être annulées si elles ne répondent pas à des critères préétablis et mesurés tout au long de leur mise en œuvre. Marburger a précisé que la lacune la plus importante du gouvernement Bush quant à la politique scientifique et technologique était le manque d'attention portée aux problèmes liés à l'éducation en sciences, en technologie, en génie et en mathématiques.
D'après lui, les États-Unis se doivent d'augmenter leurs normes en matière d’éducation afin de former une prochaine génération à l'aise avec la science.
Au cours des deux prochains jours, les étudiants ont eu la chance d'assister au forum annuel en politique scientifique et technologique organisé par l'American Association for the Advancement of Science (AAAS). C'est à l'occasion de ce forum qu’ils ont eu l'honneur de discuter avec le nouveau directeur de l’OSTP, John Holdren, qui a parlé de la vision d'Obama pour la promotion de la science et de la technologie. Holdren a décrit le président Obama comme une personne très intéressée par les découvertes scientifiques et qui comprend bien l’importance de la science et de la technologie pour ce qui est de l’atteinte d’objectifs nationaux. Les étudiants ont aussi eu la chance d'assister à de nombreuses présentations de la part de distingués membres de la communauté des politiques scientifiques et technologiques, notamment le secrétaire à l’Énergie des États-Unis, Steven Chu, ainsi que le ministre d’État canadien responsable de la science et de la technologie, Gary Goodyear.
D'après le professeur Vonortas de la GWU, la contribution la plus importante que peut faire un président en matière de politique scientifique et technologique est d'afficher un intérêt important en recherche. Sur ce point seul, il est clair que les États-Unis sont voués à de grandes découvertes scientifiques qui vont sûrement contribuer au progrès des générations à venir.