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Apprendre à raconter sa recherche sur les soins de santé à long terme

J'ai une histoire à raconterLes étudiants et étudiantes de niveau postsecondaire qui prennent part au concours J’ai une histoire à raconter du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSH) doivent préparer une vidéo de 3 minutes ou un texte de 300 mots pour expliquer au public canadien comment la recherche courante influence nos vies et le monde. Le concours s’effectue en deux phases, et les étudiantes et étudiantes peuvent choisir de présenter leur propre recherche subventionnée par le CRSH ou celle d’un professeur ou d’une professeure dont les travaux sont financés par le CRSH.


Je m’appelle Danielle Cruise et je suis étudiante au programme de doctorat en gestion, et plus précisément en gestion des systèmes de santé, à l’École Telfer. J’étudie les principaux facteurs pouvant influencer et orienter les décisions des gestionnaires quant aux technologies à adopter dans les établissements de soins de longue durée. Dans le cadre de mes recherches, un panel de 19 gestionnaires de ce type d’établissements de partout en Ontario a participé à trois rondes de sondage, où il devait évaluer l’importance des cinq facteurs suivants dans les décisions concernant les nouvelles technologies :

  • la disponibilité du financement
  • l’effet sur la charge de travail et l’efficacité
  • la convivialité
  • la proposition de valeur
  • l’effet sur le devenir des résidents et des résidentes de l’établissement

Cette recherche servira à concevoir un outil pour les gestionnaires de foyers de soins de longue durée qui leur permettra de prendre des décisions éclairées et de choisir la technologie qui conviendra le mieux à chaque utilisateur.

Vouloir raconter ma recherche

J’ai entendu parler du concours J’ai une histoire à raconter du CRSH dans l’infolettre envoyée par la Direction de la recherche de Telfer. Ma directrice de recherche, Mirou Jaana, professeure à Telfer, m’a encouragée à poser ma candidature, car elle avait reçu une subvention du CRSH pour un projet intitulé « Information Technology Management Decision Making in Senior Care Organizations: A New Paradigm for a Post-COVID-19 Era » (Les décisions relatives à la gestion des TI au sein des organisations de soins aux personnes âgées : nouveau paradigme à l’ère post-COVID-19).

Je voulais participer au concours parce que je crois que nos recherches dans le domaine des soins de longue durée sont importantes pour faire changer les politiques et faciliter le recours à la technologie afin d’améliorer les soins prodigués aux personnes âgées. De plus, l’École de gestion Telfer offre de l’aide financière pour y participer. J’ai posé ma candidature et j’ai gagné le prix de 500 $. Je l’ai utilisé pour embaucher une graphiste qui a amélioré le style et la mise en page de mon infographie.

Résumer et diffuser le savoir

En première phase du concours, les étudiants et étudiantes doivent produire une vidéo de 3 minutes ou un texte de 300 mots illustrant la pertinence et l’influence d’un projet de recherche financé par le CRSH et mené dans leur établissement d’enseignement postsecondaire. J’ai décidé de concevoir une infographie pour présenter la recherche dont j’ai déjà parlé. J’ai d’abord rédigé le texte, puis choisi des images pour agrémenter le document. Comme j’avais collaboré, pendant mes recherches, avec Perley Health, le plus grand foyer de soins de longue durée d’Ottawa, j’ai pu aller sur place prendre des photos représentatives du milieu des soins de longue durée pour mon infographie.

Ce n’était pas simple de résumer mes recherches en si peu de mots, mais l’expérience a été très bénéfique et fructueuse. La professeure Jaana m’a aussi beaucoup aidée à l’étape de création de l’infographie en formulant des suggestions, de la rétroaction et des commentaires pour améliorer ma candidature. La création, la modification et la révision du document m’ont demandé beaucoup de temps; toutefois, j’ai l’impression d’être maintenant mieux préparée à expliquer mes recherches à un public élargi. Le compte de mots étant très restreint, je devais planifier avec soin ce que j’allais écrire de façon à faire ressortir les grandes idées que je voulais transmettre. Pour assurer la concision de mon texte, j’ai évité le jargon et simplifié le langage spécialisé que j’emploie habituellement. Quand on étudie aux cycles supérieurs, il est essentiel de savoir raconter ce qu’on fait pour mieux expliquer l’importance et les répercussions de la recherche.

Au terme de la première phase, 20 finalistes provenant d’établissements postsecondaires de partout au pays ont été sélectionnés en fonction de l’attrait, de la clarté et de la créativité de leur projet. Mon infographie a été retenue parmi les quelque 200 candidatures reçues. Les finalistes ont reçu un prix de 3 000 $ ainsi qu’une inscription gratuite au congrès de l’association Science Writers and Communicators of Canada; c’est là que devait se dérouler la deuxième phase du concours.

Le dernier tour de piste

Pour la seconde phase du concours, les 20 finalistes de la première ronde devaient présenter leurs recherches en trois minutes lors de l’événement J’ai une histoire à raconter. Celui-ci s’est déroulé à Saskatoon, en Saskatchewan, dans le cadre du congrès. 

Pour se préparer, les finalistes ont eu l’occasion de participer à un atelier de communication. Pendant l’atelier, on nous a donné des trucs et des conseils pour présenter notre projet à un public non initié et on nous a montré comment rendre notre présentation intéressante et efficace. Par exemple, la personne qui animait l’atelier nous a suggéré de n’utiliser que des images affichées en plein écran, étant donné que les gens n’arriveraient pas à lire le texte dans le court laps de temps alloué à la présentation. On nous a aussi appris à interagir avec ce public, par exemple en racontant une histoire au début de la présentation ou en demandant à l’auditoire d’imaginer un scénario particulier.

Danielle Cruise, candidate au doctorat à Telfer, sur scène lors du concours J'ai une histoire à raconter du CRSH

Nous avons ensuite pu assister à des séances de pratique, où nous recevions des conseils et de la rétroaction pour améliorer notre présentation avant l’événement. On nous a donné plusieurs stratégies et astuces : maintenir le contact visuel avec l’auditoire, sourire au bon moment, utiliser des gestes et des expressions faciales pour retenir l’attention du public et limiter le nombre de diapositives. Cette rétroaction m’a été extrêmement précieuse et utile pour améliorer ma présentation.

Avant la tenue de l’événement, plusieurs activités sociales avaient été organisées pour les finalistes, notamment la réception du recteur, dont les hôtes étaient Peter Stoicheff, Ph.D., recteur de l’Université de la Saskatchewan, et son épouse Kathryn Warden, réception qui s’est tenue à leur résidence sur le campus de l’Université de la Saskatchewan. C’était une merveilleuse occasion de célébrer et de créer des liens avec les autres finalistes.

Une répétition a eu lieu la veille de l’événement, ce qui m’a aidée à calmer l’anxiété que je ressentais avant le concours. On nous a expliqué le déroulement des activités du lendemain et ce à quoi nous devions nous attendre. Nous avons aussi pu pratiquer notre présentation devant les autres finalistes. C’était rassurant, car tout le monde s’encourageait et soutenait le travail des autres. 

Le jour venu, chaque finaliste disposait de trois minutes pour présenter son projet devant un public d’une centaine de personnes de différents horizons (p. ex. journalistes, spécialistes en communications, communauté professionnelle, grand public, etc.). Un jury notait les projets et choisissait les cinq meilleurs. Le mien n’a pas été retenu, mais j’ai tout même trouvé l’expérience enrichissante, car j’ai pu apprendre à expliquer l’importance de mes recherches à un public de profanes. C’était également intéressant d’entendre parler de la recherche menée dans d’autres domaines que le mien et de ses applications et de ses influences dans nos vies.

Apprendre ensemble

L’une des leçons que je retiens de cette phase du concours est l’importance de la collaboration en recherche. Nous débordons d’expertise et de connaissances à échanger, et des événements comme le concours J’ai une histoire à raconter sont l’occasion de découvrir des approches de recherche nouvelles et complémentaires. Le parcours des études doctorales peut être solitaire; la majeure partie de notre travail se fait de façon indépendante. La participation au concours m’a permis de rencontrer des étudiants et des étudiants de diverses disciplines et je n’oublierai jamais cette expérience. Les amitiés et les souvenirs que j’en rapporte me soutiendront pendant le reste de mon doctorat.

Les finalistes au concours 2024 J'ai une histoire à raconter du CRSH

Dans l’ensemble, le concours J’ai une histoire à raconter du CRSH m’a fait prendre conscience des répercussions de mes propres recherches et de la manière dont elles contribuent aux soins prodigués aux personnes âgées et au travail des professionnels et professionnelles de la santé. À ceux et celles qui envisagent d’y participer, je ne peux que vous encourager fortement à le faire : cette expérience a enrichi mon passage au doctorat. Souvent, les étudiants et étudiantes des cycles supérieurs ont l’impression d’avoir trop de travail pour y prendre part. Néanmoins, je veux souligner toute la valeur qu’apporte cette expérience. Elle m’a aidée à faire connaître mes recherches et à raffiner le contenu que je présentais grâce aux commentaires reçus tout au long du processus. Dans l’avenir, j’espère que plus d’étudiants et d’étudiantes y participeront et en récolteront les bénéfices.

Enfin, je veux remercier le CRSH d’organiser ce concours et de permettre à des gens de tout le pays d’y participer et de présenter leurs recherches. Je remercie également l’École de gestion Telfer d’avoir financé mon voyage à Saskatoon et mon hébergement une fois sur place. Le projet que j’ai présenté dans mon infographie faisait aussi partie de mon mémoire de maîtrise, effectué sous la supervision de Mirou Jaana de l’École de gestion Telfer, de Linda Garcia, professeure émérite et directrice fondatrice de l’Institut de recherche LIFE, et de Danielle Sinden, directrice du Centre of Excellence in Frailty-Informed Care, Perley Health.


Danielle CruiseDanielle Cruise est candidate au doctorat en gestion (spécialisation en systèmes de santé) à l’École de gestion Telfer de l’Université d’Ottawa; elle est dirigée par la professeure Mirou Jaana. Ses recherches sont consacrées à l’adoption et à la mise en œuvre de technologies de l’information en santé dans les établissements de soins de longue durée. Elle espère utiliser ses résultats pour concevoir des initiatives qui faciliteront la transformation numérique de ce secteur.