Explorer le développement des marchés émergents et de la technologie de la chaîne de blocs: rencontre avec le professeur Timothy Hannigan
En 2024, Tim Hannigan s’est joint à l’École de gestion Telfer en tant que professeur agrégé en stratégie et organisation, ainsi que titulaire de la Chaire père-Edgar-Thivierge sur le milieu canadien des affaires. Ses recherches portent sur les premiers stades des marchés, des domaines et des écosystèmes, et plus précisément leur émergence au chapitre culturel et matériel. À l’heure actuelle, il mène des projets pour étudier l’organisation et la gouvernance dans le secteur des chaînes de blocs, et pour comprendre les risques associés aux connaissances et à l’utilisation responsable de l’IA générative au sein des organisations.
Pourquoi avez-vous choisi d’étudier les organisations et la gestion? Quelles ont été vos motivations personnelles?
Mon parcours a commencé par une question fascinante : comment les organisations naviguent-elles dans des eaux inexplorées sans carte pour s’y retrouver? Ma curiosité m’a amené vers l’informatique, dans le monde complexe des théories et des stratégies organisationnelles. Ses recherches portent sur les premiers stades des marchés, des domaines et des écosystèmes, et plus précisément leur émergence au chapitre culturel et matériel. C’est comme regarder de nouveaux mondes naître en temps réel.
Comment votre formation doctorale oriente-t-elle vos recherches?
Durant mes études doctorales à Oxford, j’ai réalisé que les organisations ne sont pas insulaires; elles s’apparentent davantage à des organismes vivants, qui interagissent avec leur environnement et s’y adaptent constamment. J’ai appris que la légitimité et la réputation d’une organisation dépendent de ses contacts réguliers avec un éventail de publics et de parties prenantes. C’est particulièrement important pour les organisations dans des domaines émergents, où il n’existe peut-être pas encore de pratiques exemplaires bien établies. Ma formation interdisciplinaire continue d’orienter mes recherches actuelles, qui vont de la révolution des chaînes de blocs aux enjeux éthiques de l’IA en affaires.
Avez-vous des résultats de recherche à nous présenter? Y a-t-il des des projets qui vous enthousiasment particulièrement?
L’un des projets qui me passionnent actuellement ressemble à de la science-fiction : j’examine la naissance de l’entrepreneuriat dans les chaînes de blocs. En quelque sorte, je regarde un nouveau continent numérique émerger de l’océan des technologies en faisant des expériences dans les domaines de la gouvernance et des infrastructures institutionnelles.
Mes travaux portent sur les histoires que les organisations et les communautés se racontent pour donner un sens à l’incertitude. C’est ce que j’appelle le « savoir provisoire », un concept aussi pratique que poétique. Les leaders sont un peu comme des exploratrices et explorateurs, qui font de leurs histoires des boussoles pour naviguer dans le brouillard.
Quelle est l’incidence de vos recherches sur le milieu des affaires au Canada?
Mes travaux n’ont pas seulement un intérêt théorique. Mes connaissances sur le « savoir provisoire » et les « risques épistémiques » revêtent une importance cruciale pour les entreprises canadiennes qui doivent composer avec des technologies révolutionnaires comme l’IA générative. Comme ces innovations transforment le monde des affaires, mes recherches éclairent les organisations qui tentent de conserver leur place et leur crédibilité. Essentiellement, je travaille à comprendre comment les organisations racontent leurs histoires, envisagent leur avenir et concrétisent leurs visions. C’est un processus qui me fait explorer autant les technologies de pointe que l’art intemporel et bien humain de raconter des histoires.