L’analytique pour surmonter les défis en santé : rencontre avec le professeur Justin Boutilier
Le professeur adjoint Justin Boutilier a intégré l’École de gestion Telfer en tant qu’expert de l’analytique d’affaires et des systèmes d’information. Titulaire d’un doctorat de l’Université de Toronto, il a mené des recherches postdoctorales au Humanitarian Supply Chain Lab et au Center for Transportation and Logistics du prestigieux MIT et a enseigné à l’Université du Wisconsin-Madison. Ses travaux portent sur les outils d’analytique exploitables pour répondre aux enjeux humanitaires et de santé pressants. Il s’intéresse aux applications de pointe conjuguant analyses prédictives et prescriptives qui ont le potentiel d’entraîner des changements durables, plus particulièrement en ce qui concerne la santé globale et planétaire. Il repousse les limites en élaborant de nouvelles théories qui allient optimisation et apprentissage machine et ouvrent la voie à de nouvelles solutions porteuses.
Pourquoi avez-vous choisi d’étudier l’analytique d’affaires et les systèmes d’information? Votre intérêt professionnel cache-t-il un intérêt personnel pour ce domaine?
Je travaille sur l’analytique dans une optique de bien social, porté par un vif intérêt pour la transformation des soins de santé. C’est un intérêt qui vient de mon héritage familial : ma mère et ma grand-mère étaient infirmières à l’urgence, alors que mon père et mon grand-père étaient ambulanciers paramédicaux et pompiers. J’ai baigné dans le système de santé toute ma vie; j’ai appris comment utiliser un défibrillateur externe automatisé à 13 ans et j’ai travaillé comme premier répondant médical pendant mes études de premier cycle.
En quoi vos études doctorales vous ont-elles préparé à votre programme de recherche actuel?
Mon doctorat portait sur la recherche opérationnelle, un domaine technique à l’intersection des mathématiques, du génie et des affaires. Je dis aux gens que c’est le domaine le plus pertinent dont ils n’ont jamais entendu parler! Nous nous intéressons à la façon dont nous pouvons utiliser des données pour améliorer la prise de décisions, et plusieurs des défis dans le domaine des soins de santé sont de nature opérationnelle. Ma formation technique m’a permis de contribuer à l’amélioration non seulement de la qualité et de la prestation des soins dans divers contextes, mais aussi de l’accès aux soins de santé.
Aimeriez-vous nous parler de nouveaux faits saillants de vos recherches? Y a-t-il de nouveaux projets qui vous animent?
Oui! Je travaille activement sur des projets à l’intersection de la santé numérique et de la santé comportementale. Par exemple, j’utilise les données sur la santé recueillies par les technologies d’information numérique (téléphones cellulaires, montres intelligentes, etc.) pour personnaliser les interventions en santé comportementale afin d’améliorer l’état des personnes aux prises avec des maladies telles que le diabète, les maladies cardiaques ou la tuberculose.
Quelle est l’incidence de vos recherches sur le milieu des affaires au Canada?
Mes recherches visent à influencer le secteur des soins de santé, tant au Canada que dans le reste du monde. Elles aident les entreprises à s’appuyer sur leurs données pour prendre de meilleures décisions, en particulier face à l’incertitude. Par exemple, mon travail sur les opérations hospitalières aide le personnel à gérer le flux de patients et patientes à l’urgence et à optimiser les décisions relatives aux admissions et aux congés. Je suis très heureux de contribuer à l’amélioration de l’efficience et de l’efficacité du système de soins de santé au Canada et ailleurs.