Favoriser le développement économique et la durabilité du secteur agroalimentaire en stimulant l’innovation financière: professeur Ferretti
Tommaso Ferretti s’est joint à l’équipe de l’École de gestion Telfer au cours de l’été 2022. Professeur adjoint en gestion, il mène des recherches dans le domaine de la stratégie internationale, de l’innovation durable et de la gouvernance mondiale.
Le professeur Ferretti travaillait auparavant comme consultant au Centre du commerce international des Nations Unies en Suisse, avec lequel il continue de collaborer en qualité de conseiller spécial en politiques. Nous l’avons rencontré pour en apprendre davantage sur ses domaines de recherche de prédilection.
Pourquoi avez-vous choisi d’étudier en gestion?
J’avais pour ambition de jeter un pont entre la recherche en gestion et l’étude des principes du développement socioéconomique. Avant d’entamer mon doctorat, j’ai travaillé plusieurs années aux Nations Unies, à appuyer la compétitivité et la pérennité des organisations des pays en développement. J’ai alors réalisé qu’on faisait très peu de cas du point de vue et du rôle des petites entreprises et des petites exploitations agricoles. Je m’emploie donc à faire valoir le rôle central qu’occupent les pratiques et les stratégies de gestion de ces acteurs dans la réalisation des objectifs mondiaux en matière de progrès économique, social et environnemental.
En quoi vos études doctorales vous ont-elles préparé à votre programme de recherche actuel?
Ma formation doctorale m’aide à mener mon programme de recherche sous bien des aspects. Au cours de mes études, je me suis familiarisé avec des théories fondamentales permettant de mieux comprendre le monde qui nous entoure. J’ai aussi acquis les outils méthodologiques nécessaires pour piloter des projets de recherche complexes et me pencher sur les problèmes qui me tiennent à cœur. Enfin et surtout, j’ai pu entretenir avec d’autres membres de la communauté de recherche, de la population étudiante et du milieu de la pratique qui partagent les mêmes passions des échanges intellectuels qui ont accéléré mon apprentissage et m’ont apporté de nouvelles idées.
Je suis particulièrement reconnaissant à ma directrice de thèse, la professeure Paola Perez-Aleman, et à mes directeurs de recherche, les professeurs Patrick Cohendet et Arvind Karunakaran, pour avoir fait de moi le chercheur que je suis devenu.
Quels nouveaux faits saillants de vos recherches aimeriez-vous nous présenter?
Le plus excitant concerne un projet de recherche sur la façon dont l’investissement d’impact appuie les stratégies de durabilité des entreprises qui œuvrent dans des secteurs comme la production de café ou de chocolat et la foresterie. Ces entreprises sont essentielles à bien des égards : pour la sécurité alimentaire et la biodiversité, la conservation des ressources naturelles et la création d’emploi, par exemple. Pourtant, la mentalité prédominante veut que les entreprises rurales des pays en développement ne puissent prétendre à la croissance et à la viabilité sans le soutien de multinationales étrangères.
Mes recherches montrent qu’il en va autrement. Chacune de leur côté, ces entreprises s’ingénient à trouver des stratégies pour contrer les effets des changements climatiques, augmenter leurs revenus et améliorer les conditions de vie de leurs membres. Malheureusement, leurs moyens d’action sont souvent limités par le manque de ressources financières. Par conséquent, les investissements d’impact qui allient la rentabilité financière à des résultats concrets en matière de durabilité les aident à pallier ce manque de financement et à contribuer à leur propre viabilité.
Quelle est l’incidence de vos recherches sur le milieu des affaires au Canada?
Je crois que mes recherches peuvent intéresser tous les acteurs canadiens du secteur agroalimentaire qui cherchent à améliorer la durabilité de leurs chaînes d’approvisionnement. Prenons les torréfacteurs et les détaillants de café ou les chaînes de supermarchés, par exemple. Mes résultats jettent un éclairage neuf sur la manière dont ils peuvent tirer parti des nouvelles formes de financement et de partenariat avec les fournisseurs et les parties concernées pour améliorer le rendement économique, social et environnemental de leurs chaînes d’approvisionnement.
Par ailleurs, mes recherches pourraient inspirer les responsables politiques du Canada à adopter des politiques commerciales favorisant la durabilité des entreprises canadiennes qui font affaire à l’international, grâce à l’investissement direct étranger ou à des stratégies de délocalisation.