Partenariats d’entreprises dans les pays émergents : le cas Chine-Afrique
Un nouveau professeur : L’École de gestion Telfer de l’Université d’Ottawa a récemment accueilli un nouveau professeur adjoint, Abdoulkadre Ado. Nous l’avons interviewé pour en savoir plus sur ses travaux de recherche qui portent sur les partenariats d’entreprises dans les pays émergents.
Au cours de vos études de doctorat à l’Université Laval, vous avez été chercheur invité au Bureau du Conseiller spécial pour l’Afrique (OSAA) de l’ONU. En quoi votre expérience en promotion des études sur le développement international éclaire-t-elle vos recherches?
Les travaux que j’ai menés à l’OSAA m’ont permis de mieux comprendre le mandat de ce bureau et de participer à son plaidoyer pour le développement de l’Afrique. Cette expérience a eu une influence sur la rédaction de ma thèse de doctorat primée, qui cadrait avec l’Agenda 2063 de l’Union africaine. Par exemple, j’ai écrit un document de politique au sujet de la mise à niveau de l’Afrique au sein de la chaîne de valeur mondiale par le transfert de connaissances.
Pourquoi vous intéressez-vous particulièrement aux partenariats d’entreprises entre la Chine et l’Afrique plutôt qu’à ceux d’autres pays émergents?
Depuis 2010, les exportations africaines en Chine ont dépassé les 400 milliards de dollars et les importations de la Chine se sont élevées à plus de 500 milliards. La Chine est maintenant la principale partenaire commerciale de l’Afrique, et elle investit dans des secteurs prometteurs du continent, notamment les infrastructures, les ressources naturelles, l’agriculture, les services et l’industrie manufacturière.
Il est fréquent que les sociétés chinoises investissent en Afrique à travers des partenariats d’entreprises. Mais on peut se demander en quoi les partenariats avec la Chine sont-ils bénéfiques pour les entreprises africaines? Voilà ce sur quoi je concentre mes travaux. Les chefs politiques et les dirigeants d’entreprise africains croient de plus en plus que l’essor industriel du continent repose sur le savoir tiré des partenaires de pointe, comme la Chine. Ils espèrent également que les partenariats avec des entreprises chinoises seront rentables.
Parlez-nous de vos recherches sur les alliances commerciales sino-africaines. Pouvez-vous nous donner un ou deux exemples d’alliances bien connues et en abordant leurs retombées économiques?
Ces alliances ont eu un impact significatif sur l’Afrique en transformant des pays autrefois importateurs en pays exportateurs prospères. Parmi les principaux partenariats, mentionnons ceux avec la Compagnie de développement de la zone franche de Lekki (au Nigeria), la Société de raffinage de Zinder (SORAZ, au Niger) et la Raffinerie de Djermaya (Tchad). Voilà trois entreprises qui ont permis aux Africains d’attirer des investissements étrangers, de transférer des connaissances et de raffiner du pétrole localement, ce qui a permis de réduire la dépendance de l’Afrique envers les marchandises importées.
De quelle façon vos travaux influent-ils ou se répercutent-ils sur le milieu des affaires canadien?
Les sociétés canadiennes publiques et privées cherchent de plus en plus des occasions d’affaires dans les pays africains. Mes travaux permettent de mieux comprendre le milieu des affaires africain et indiquent aux entreprises étrangères des façons stratégiques d’établir des partenariats fructueux, en particulier pour nouer des alliances mutuellement avantageuses avec les Africains.