Améliorer le rendement des placements en suivant les résultats de la recherche universitaire
Nous vous présentons un nouveau professeur : Fabio Moneta est entré au service de l’École de gestion Telfer à titre de professeur adjoint à l’Université d’Ottawa. Il détient un doctorat de la Carroll School of Management du Boston College. Et le Groupe de réflexion sur les placements à long terme de l’Université de Turin lui a récemment octroyé une bourse de perfectionnement en recherche par voie de concours. Nous l’avons interviewé pour en apprendre davantage sur les sujets qui l’intéressent, à savoir les placements, les investisseurs institutionnels et le comportement de placement des investisseurs.
Pourquoi avez-vous choisi d’étudier en finance ?
Vu mon nom de famille, il fallait que j’évolue en finance. En fait, je suis l’un de dix enfants et le seul qui travaille en finance. L’histoire m’a toujours intéressé, peut-être parce que je viens d’Italie, plus précisément de Pise en Toscane. Comme l’a dit le célèbre orateur romain Cicéron, « historia est magistra vitæ », ce qui signifie « l’histoire est (…) l’institutrice de la vie » en latin. La finance a joué un rôle très important tout au long de l’histoire. C’est particulièrement vrai en Italie. Nous n’aurions pas pu produire la Renaissance sans le secteur financier ni la famille Médicis, qui s’est enrichie grâce à ses activités bancaires. Parmi les plus importants protecteurs des artistes de la Renaissance aux XVe et XVIe siècles, les Médicis ont contribué de façon primordiale à poser les bases des services bancaires et financiers que nous connaissons aujourd’hui.
Vous détenez dix années d’expérience en recherche dans le secteur de la finance au Canada et à l’étranger. Qu’est-ce qui vous intéresse personnellement dans les placements, le comportement de placement des investisseurs et le rendement des fonds communs de placement ?
J’ai deux principaux domaines de recherche. Le premier se concentre sur les investisseurs institutionnels et me permet d’étudier leurs rendements ainsi que leur comportement de placement. Le second concerne l’étude de la prime de risque dans différents marchés financiers. Je suis persuadé qu’il est important de mener des travaux qui présentent un intérêt pratique. Comme la moitié des ménages investissent dans des fonds communs de placement, mes recherches dans ce domaine peuvent offrir de l’information utile aux épargnants. Mes publications sont essentiellement empiriques, mais je renvoie aux théories existantes et propose des modèles simples pour que d’autres professionnels puissent comprendre et mettre en pratique les résultats de mes travaux.
Vous avez reçu une subvention du CRSH. Quel était le sujet de ce projet et quels ont été les résultats ?
Le principal résultat du projet subventionné par le CRSH, c’est ma communication, intitulée When Anomalies Are Publicized Broadly, Do Institutions Trade Accordingly?, qui a paru récemment dans Management Science. L’importance grandissante des placements institutionnels est un phénomène important des deux dernières décennies. Actuellement, les investisseurs de ce type dominent le marché boursier américain. Dans le cadre de cette étude, mes coauteurs et moi-même avons examiné si les investisseurs institutionnels effectuent des transactions en fonction des anomalies du marché boursier et s’ils contribuent à l’efficience du marché. Nous avons montré que les investisseurs le font, mais après que les anomalies ont été documentées dans des publications universitaires.
Quelle influence vos travaux peuvent-ils avoir sur le secteur public et le milieu des affaires ?
Mon étude publiée dans Management Science montre que les investisseurs peuvent améliorer le rendement de leurs placements en suivant les résultats de la recherche universitaire. Nos résultats laissent également entendre que la recherche universitaire et la participation d’un public plus large, formé notamment des praticiens, des médias et des organismes de réglementation, peuvent entraîner des avantages sociétaux et économiques en aidant à corriger les erreurs d’évaluation et en contribuant à l’efficience des marchés. Par ricochet, l’efficience des cours peut aider les entreprises à prendre des décisions d’investissement et de financement plus judicieuses.