Cameron Love (MGSS 1997), lauréat 2024 de la médaille R. Trudeau de l’École Telfer
Transformer notre système de santé au plus fort de la pandémie? Cameron Love (MGSS 1997) était prêt à relever ce défi. Après dix ans au poste de vice-président exécutif et de chef des opérations de L’Hôpital d’Ottawa, il est devenu président-directeur général de l’établissement en juillet 2020.
Depuis, il travaille d’arrache-pied à réaliser son ambitieux plan. Il encourage l’innovation dans les nouveaux modes de prestation des soins de santé en sensibilisant, par la recherche et la formation, les équipes cliniques et les scientifiques de L’Hôpital. Pour offrir les meilleurs soins possibles, il met aussi l’accent sur la collaboration avec les patients, les patientes et les familles de la région de Champlain.
Transformer le système de santé à Ottawa
À l’ heure actuelle, Cameron Love dirige le projet de plusieurs milliards de dollars du nouveau campus Civic de L’ Hôpital d’Ottawa sur l’avenue Carling. Ce sera l’un des centres de santé à la technologie la plus moderne au Canada. Et l’homme n’a qu’un seul et unique objectif : améliorer la vie des gens de notre ville, de notre province et de notre pays.
Son dévouement envers la santé de la population canadienne dépasse même sa journée de travail; il siége à plusieurs comités locaux et provinciaux qui se consacrent à la santé et au bien-être de nos communautés.
Il aime donner au suivant, notamment comme précepteur auprès des stagiaires du programme de maîtrise en gestion des services de santé (MGSS) de l’École Telfer. En 2013, l’École de gestion Telfer lui a d’ailleurs décerné le prix du précepteur du programme de MGSS pour son dévouement envers la formation de la relève des leaders en santé. Il est également membre du Conseil consultatif des programmes de santé de l’École Telfer.
L’École de gestion Telfer est extrêmement fière de remettre la prestigieuse médaille R. Trudeau – le plus grand honneur que puisse recevoir un diplômé ou une diplômée – à Cameron Love pour son leadership transformateur en sciences de la santé, son influence indéniable sur la communauté et son engagement si important auprès de son alma mater.
« Tout a commencé avec ma maîtrise en gestion des services de santé à l’Université d’Ottawa. »
Cameron Love a décroché un baccalauréat en biologie et psychologie à l’Université Queen’s au début des années 1990, et a été embauché dans un hôpital local à Kingston. Il a travaillé avec le chef du personnel comme analyste de données, puis s’est demandé ce qu’il allait faire ensuite.
Après un an, il aimait l’idée de faire du travail administratif dans un hôpital, mais il n’avait pas de maîtrise pour lui permettre de franchir cette nouvelle étape. Après discussion avec des collègues de confiance, il a dressé la liste des établissements où il aimerait faire une maîtrise en gestion des services de santé, soit l’Université d’Ottawa, l’Université Dalhousie et l’Université de Toronto. Sur vive recommandation d’un collègue, son choix s’est porté sur Ottawa, à cause de son programme complet offrant un cheminement de carrière clair en leadership des soins de santé.
« Ma MGSS a joué un rôle important dans ma carrière », affirme-t-il lors d’une entrevue. Les cours lui ont donné l’information, l’éducation et les connaissances en gestion nécessaires pour le préparer à des postes de direction.
« Mais le plus important, ça a été le stage, que j’ai effectué au CHEO (Centre hospitalier pour enfants de l’Est de l’Ontario). On était vraiment intégré au leadership de l’hôpital, se rappelle-t-il. L’expérience pratique et le contact avec les équipes de cadres et les conseils d’administration en faisaient partie intégrante. » Le stage est un outil qui permet de consolider les intérêts des étudiants et étudiantes; il leur enseigne à quoi ressemble le travail dans un hôpital ou dans tout autre milieu de soins de leur choix.
Le programme de MGSS est en fait un réseau étendu de leaders du secteur. « Grâce à ma MGSS et à mon stage au CHEO, j’ai trouvé mon premier emploi, raconte Cameron Love. Je suis déménagé à Toronto avec ma copine de l’époque, qui est maintenant mon épouse, après avoir obtenu mon diplôme, parce que j’avais été exposé à ce milieu dans le cadre du programme de MGSS. Ça m’a donné l’élan dont j’avais besoin. »
L’ importance du nouveau campus de L’Hôpital de l’avenue Carling pour la santé des gens d’Ottawa
Cameron Love a commencé à travailler à L’Hôpital d’Ottawa en 1998 et a participé de près à la supervision opérationnelle de la fusion, lorsque l’hôpital Civic, l’hôpital Riverside et l’hôpital général d’Ottawa ont mis en commun leurs services pour former L’Hôpital d’Ottawa. En 2006, M. Love a lancé la planification du nouvel hôpital avec l’équipe de leadership, en créant un plan d’avenir.
« La qualité de l’infrastructure est un élément central de tout hôpital, explique-t-il. Nous avons reconstruit Riverside pour en faire un centre indépendant de soins ambulatoires, et nous avons élargi les soins intensifs à l’hôpital général, mais le Civic accusait son âge. Le meilleur investissement était de bâtir un nouveau campus. » Au Canada, il faut de 20 à 25 ans pour construire un nouvel hôpital, de la planification à l’ouverture. Le nouveau bâtiment est en cours de construction près du lac Dow et de la Petite Italie.
Cameron Love et l’équipe de L’Hôpital d’Ottawa sont en train de remodeler l’avenir des soins de santé dans la région. Le nouveau campus Civic est une composante fondamentale du plan de transformation du système. Ce sera le centre universitaire de soins de santé le plus moderne au Canada.
Le plan dans son ensemble prévoit la création de services de soins de longue durée et de centres de chirurgie régionaux, l’aménagement de cliniques spécialisées, l’élargissement des soins primaires, le soutien aux organisations communautaires et l’intégration de modèles de services. Le but est de créer un système de soins de santé dont pourront bénéficier les prochaines générations d’Ottaviens et d’Ottaviennes.
L’ éducation en santé : former et garder les leaders en santé à Ottawa
« Lorsqu’on travaille dans un centre universitaire pendant des années, la formation de la relève du personnel de santé est au cœur de notre mission institutionnelle », explique Cameron Love. L’Hôpital entretient des liens étroits avec l’École Telfer et collabore avec elle pour encourager les recherches transformatrices menées par les scientifiques, les professionnels et professionnelles de la médecine et les chercheurs et chercheuses universitaires.
« La réalité, c’est que pour faire face à la croissance des soins de santé, nous avons besoin de plus en plus de gens, ainsi que d’un leadership fort. J’ai fait mes premiers pas dans ce domaine parce que d’autres m’en ont donné la chance, rapporte M. Love. Je redonne au suivant pour soutenir la formation de la nouvelle génération de leaders en santé. »
Le secteur de la santé est axé sur les personnes. Le succès de L’Hôpital d’Ottawa en recherche, en éducation et en prestation de soins est dû à l’excellence de ses cliniciens et cliniciennes, de ses médecins, de son personnel de soutien et de ses leaders. Par son dévouement et son engagement, l’équipe continuera d’améliorer les soins de santé offerts à notre communauté. La reconstruction et la refonte du système dépendent de la capacité à recruter, retenir et former les professionnels et professionnelles de la santé de demain.
La recherche : la voie vers un Canada plus en santé
Selon Cameron Love, nombreux sont les gens qui perçoivent les soins de santé uniquement comme un modèle de prestation de services. C’est beaucoup plus que ça. L’Hôpital d’Ottawa est un centre universitaire à trois grands axes : les soins cliniques, la recherche et l’éducation.
« Les découvertes réalisées grâce à la recherche et à l’innovation sont extrêmement importantes, précise-t-il. Nous mettons au point de nouveaux traitements, médicaments, opérations et dispositifs qui améliorent tous la prestation des soins et, en fin de compte, la santé des gens. »
Dans le contexte actuel, on a grand besoin d’accélérer la recherche pour mettre à niveau notre système de santé afin qu’il puisse assurer la santé de la population. Le leadership, l’administration et la recherche doivent s’unir pour orienter les actions à venir.
Les universités canadiennes doivent se doter des moyens nécessaires; sinon comment peut-on enseigner les pratiques exemplaires à la relève étudiante et stimuler l’innovation? Pour changer les soins oncologiques, par exemple, il faut faire de la recherche. Pour changer la prestation des soins au Canada, il faut aussi faire de la recherche.
« C’est la raison pour laquelle nous travaillons en étroite collaboration avec les programmes en lien avec les systèmes de la santé à Telfer, ajoute Cameron Love. L’École Telfer a déjà une structure robuste et un partenariat solide avec nous et d’autres établissements, ce qui permet de générer un fort volume de recherche et d’attirer les gens pour qu’ils s’installent à Ottawa. »
Un PDG qui priorise l’équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle
Il n’est pas facile d’être à la barre de L’Hôpital d’Ottawa et de servir les populations vulnérables jour après jour, le tout au sein du système de santé canadien à bout de ressources. Toutefois, malgré les défis évidents de sa profession, Cameron Love respire l’humilité, l’optimisme et la sérénité.
« Ce qui me motive, ce sont les gens avec qui je travaille. Notre main-d’œuvre est exceptionnellement dévouée, des médecins aux infirmières et infirmiers en passant par les cliniciens et cliniciennes, le personnel de soutien et les équipes administratives, déclare-t-il. Le fait de pouvoir améliorer la santé des gens de notre communauté génère un immense sentiment de fierté et d’accomplissement. »
Par nature, le secteur de la santé existe pour aider la population. À titre de président de l’établissement, il trouve enrichissant de pouvoir accroître directement l’accès aux soins ou de construire de nouvelles infrastructures. Les effets tangibles de son métier, ainsi que le soutien qu’il reçoit à tous les échelons de l’hôpital, le motivent à venir travailler, jour après jour.
Cameron Love insiste sur l’importance de l’équilibre entre la vie personnelle et professionnelle. À ses yeux, c’est la clé pour réussir dans le domaine de la santé, qu’on occupe un poste à la présidence, à la direction de l’unité de chirurgie ou aux soins infirmiers de première ligne. Il pratique donc plusieurs sports, passe du temps avec ses trois fils et aime aller au chalet avec sa famille. « Il faut décider consciemment de ne pas négliger un aspect au profit de l’autre. Il est impossible de trouver un bon équilibre si on se concentre uniquement sur le travail », conclut-il.
L’ École Telfer et L’ Hôpital d’Ottawa : pour un avenir meilleur
Cameron Love n’est pas le seul lien entre L’Hôpital d’Ottawa et l’École Telfer. Rob Ashe, un des membres du Cabinet de leadership stratégique de Telfer, dirige la campagne de 500 millions de dollars « Créons des lendemains » pour financer le nouvel hôpital. M. Ashe et son épouse, Sandra, ont personnellement fait un don de 10 millions de dollars à la campagne. Ancien président-directeur général de Cognos et cadre chez IBM, il soutient également le programme d’entrepreneur en résidence Dom-Herrick de l’École Telfer.
Et ce n’est pas tout! Cameron Love travaille en étroite collaboration avec Roger Greenberg, président du conseil d’administration du groupe Minto et lauréat 2023 du prix Philos du doyen. La famille Greenberg a fait don de la somme record de 25 millions de dollars à la campagne. Cameron Love reprend les sages paroles de Roger Greenberg : « Toute grande ville possède quatre piliers, à savoir les arts et la culture, les sports et les loisirs, l’éducation et les soins de santé. » Il est essentiel d’assurer l’avenir des soins de santé à Ottawa si l’on veut que la ville continue d’être reconnue, à l’échelle nationale et internationale, comme un milieu où il fait bon vivre.
« Il y a aussi des points positifs dans notre système de santé. »
Depuis 10 à 20 ans, la pression sur le système de santé s’est accrue et la pandémie a exacerbé les difficultés. À Ottawa, nous avons la chance unique de construire un nouvel hôpital, de revitaliser notre système de santé et de renforcer l’éducation et la recherche.
« Il y a réellement matière à se réjouir, affirme Cameron Love. Bien qu’il existe actuellement de nombreux problèmes dans l’accès aux soins, il y a aussi plusieurs éléments positifs (comme la construction du nouvel hôpital) qui sont source d’espoir et d’optimisme pour l’avenir. »
C’est là que l’École Telfer peut jouer un rôle actif : en formant les leaders en santé de demain pour tirer profit de cette occasion unique à Ottawa.
Telfer : pour un Canada plus en santé
L’un des points clés de l’ambition de l’École Telfer pour un meilleur Canada est la force du système de santé. Nous collaborons avec des hôpitaux comme L’Hôpital d’Ottawa, le monde de la recherche, les professionnelles et professionnels de la santé, les administrateurs et administratrices et les groupes communautaires pour trouver des solutions transformatrices.
Par exemple, l’équipe du Carrefour pour la transformation des systèmes de santé TelferEX travaille avec des universitaires en gestion, des leaders du secteur et des spécialistes de l’innovation clinique pour résoudre les problèmes actuels de la prestation des soins dans la région d’Ottawa-Gatineau.
Nous collaborons avec l’Institut de cardiologie de l’Université d’Ottawa et contribuons à des recherches importantes qui combinent l’analytique de gestion, les données et l’IA à la gestion des systèmes de santé. Nous avons aussi formé un conseil consultatif sur les programmes de santé, nous menons des recherches aux retombées locales et nous offrons des occasions d’apprentissage à la communauté étudiante qui participe à nos programmes.
C’est avec fierté que l’École Telfer remet à Cameron Love (MSGG 1997) la médaille R. Trudeau 2024. Son leadership visionnaire continue de façonner l’avenir des soins de santé à Ottawa et au-delà. Nous avons hâte de poursuivre la collaboration entre L’Hôpital et l’Université d’Ottawa afin d’inspirer et de former la prochaine génération de cadres en santé grâce à des recherches qui lui fourniront les outils dont elle aura besoin.