Christine Kincaid (B.Com. 1984) de Mediaplus reçoit la médaille R. Trudeau 2024
Christine Kincaid (B.Com. 1984) travaillait chez Mediaplus Advertising depuis deux ans seulement lorsqu’elle en est devenue l’une des propriétaires. C’est un titre qu’elle porte fièrement depuis près de 35 ans.
Aujourd’hui, en plus de son rôle d’associée, elle est aussi vice-présidente et chef des opérations de l’agence. Tout au long de son impressionnante carrière, elle a créé et mis en œuvre des campagnes locales, nationales et internationales très réussies pour un ensemble de clientes et de clients provenant de nombreux secteurs de l’économie locale.
Elle a joué un rôle prépondérant pour faire de Mediaplus l’une des agences de publicité à services complets les plus respectées de l’Est de l’Ontario.
Au-delà de ses prouesses en affaires, Christine Kincaid est une bénévole dévouée dans sa communauté. Elle donne de son temps au Centretown Community Food Centre pour lutter contre l’insécurité alimentaire dans le centre-ville, aide les jeunes filles à acquérir les outils nécessaires pour devenir des leaders en participant aux activités des Guides du Canada, et fait du travail de rue pour Ottawa Innercity Ministries afin de venir en aide aux personnes sans-abri de la ville. Elle a également été présidente de la Société canadienne du cancer pour l’Est de l’Ontario.
Et ce n’est pas tout! L’une des valeurs chères au cœur de Christine Kincaid est l’éducation; elle redonne au suivant en jouant le rôle de cadre mentore pour la communauté étudiante de Telfer; elle offre aussi du mentorat à des entrepreneurs et entrepreneuses par l’intermédiaire d’Investir Ottawa. En 2017, elle a reçu le prix Philos du doyen pour son travail dans la communauté et son grand esprit caritatif. Récemment, elle a fait un généreux don à la 40e campagne de financement de sa promotion menée par Rob Ashe, ancien président de Cognos et cadre chez IBM, pour soutenir l’apprentissage par l’expérience. Elle a également été membre du Conseil consultatif du doyen de l'École de gestion Telfer, et elle est juge lors de concours, comme la compétition de cas en commerce international de l'École.
En reconnaissance de sa philanthropie, de son important travail communautaire et de son dévouement sans faille pour son alma mater, l’École de gestion Telfer est fière de remettre cette année à Christine Kincaid la prestigieuse médaille R. Trudeau.
Témoin de décennies de changements
Christine Kincaid est une force de la nature. Elle est diplômée de l’Université d’Ottawa, où elle a obtenu un baccalauréat en sciences commerciales spécialisé en marketing et relations industrielles. Elle a ensuite travaillé comme gestionnaire de produits dans une entreprise de technologie avant de se joindre à Mediaplus en 1988.
En 1990, elle a commencé son aventure entrepreneuriale : elle a contracté un prêt pour investir et devenir propriétaire de l’agence où elle ne travaillait que depuis peu. Elle a aidé à guider la jeune entreprise, fondée en 1984, à travers la bulle Internet, l’entrée dans le nouveau millénaire, la crise financière et l’évolution constante des technologies. Sans parler de son rôle d’associée d’une entreprise dans un secteur où les inégalités de genre existent depuis toujours.
Aujourd’hui, Christine Kincaid gère les services à la clientèle et aux médias de Mediaplus tout en conservant son rôle de stratège principale pour les comptes au cœur de l’agence. Les clientes et clients fonctionnent selon des modèles d’affaires d’entreprise à entreprise, ou d’entreprise à consommateur, dans les domaines de la technologie, du sport, de la construction domiciliaire, des communications, du tourisme, de la culture et des services professionnels. Mme Kincaid attribue à son B.Com. le succès de sa carrière, qui l’oblige à naviguer sur les eaux du changement depuis le premier jour.
« Mon diplôme m’est utile tous les jours. »
Lorsqu’elle est devenue propriétaire, elle s’est servie de toutes les facettes de sa formation en marketing. « Je suis contente que les cours de comptabilité, de finance, d’informatique et de programmation aient été obligatoires, même si je me spécialisais en marketing », dit-elle. Elle a commencé sa carrière dans le secteur de la haute technologie, et ces cours lui ont été utiles à un point qu’elle ne s’attendait pas.
« Plus tard, comme gestionnaire, ma formation m’a permis de comprendre tous les aspects de l’entreprise, des opérations à la logistique en passant par la technologie et les finances. » Une fois devenue propriétaire, elle a tiré profit de ses connaissances exhaustives de la gestion, notamment en RH : « Je dirais aux personnes qui étudient présentement à l’École de gestion Telfer que le programme va les mettre au défi, mais qu’il est très intéressant. Un emploi vous attend à la fin du programme, et alors, tout devient possible. »
Femmes et leadership : la confiance vient de la formation
Les connaissances théoriques ne sont qu’une pièce du casse-tête que le B.Com a donné à Christine Kincaid. Une autre pièce : l’égalité.
« L’École de gestion Telfer a contribué à former la femme d’affaires que je suis. Je n’ai perçu aucun fossé entre les sexes pendant ma formation; elle était équilibrée et équitable », raconte-t-elle. Au début de sa carrière, elle s’inspirait et apprenait de toutes et de tous, sans distinction de sexe : « Tout le monde était mon mentor ou ma mentore, les personnes à qui je devais rendre des comptes au même titre que les gens sous ma supervision. J’ai toujours été ouverte à apprendre de tout le monde autour de moi, même de mes enfants, qui m’ont enseigné beaucoup de choses. »
Sa confiance vient de sa formation à l’École de gestion Telfer : son diplôme lui a donné de l’assurance et l’a préparée pour la vraie vie. Avant même qu’elle ne devienne propriétaire d’entreprise, les emplois stimulants qu’elle a occupés et les leaders qui l’ont épaulée ont nourri sa confiance.
Christine Kincaid a toujours eu le désir de relever de nouveaux défis. Pour elle, une carrière, ce n’est pas une ligne droite. Il y a toujours des détours et des embardées, conséquences des choix que l’on fait.
« Telfer m’a mise au défi, m’a encouragée à me dépasser et à ne pas abandonner », explique-t-elle. Aujourd’hui, elle relaie le message aux personnes qu’elle mentore, leur conseillant vivement d’amener au travail le même élan qu’elles ont acquis pendant leurs études : « Je suis toujours impressionnée par la motivation, l’ambition et l’enthousiasme des étudiants et étudiantes. »
Elle reconnaît que la réalité est souvent différente pour les femmes, et elle les aide, à titre de mentore, à surmonter le syndrome de l’imposteur et le manque d’estime de soi.
La publicité, d’hier à aujourd’hui
« Lorsque j’ai commencé, ce sont des artistes avec des chevalets qui créaient à la main les illustrations publicitaires et les maquettes », se rappelle Christine Kincaid. À la fin des années 1980, le processus était très manuel, et le texte était physiquement collé sur les affiches artistiques. Ça coûtait très cher de faire des changements. « Les artistes de l’époque étaient habiles de leurs mains, mais ils ont su faire la transition lorsque les ordinateurs ont remplacé les chevalets et les carnets de croquis. »
Mediaplus a toujours été parmi les premiers à adopter la technologie; l’entreprise a investi dans les nouveaux développements, ouvrant un monde de possibilités. La technologie ne fait pas nécessairement arriver les idées plus vite, mais elle en facilite l’expression. L’agence produit davantage de maquettes pour une même période, offre davantage de choix à la clientèle et, ce faisant, réalise même des économies.
Un facteur clé de son succès est son approche collaborative; l’agence travaille aux côtés des clientes et clients en s’engageant à protéger leur budget. Cet engagement signifie que Mediaplus cherche à nouer des partenariats à long terme et voit le chiffre d’affaires comme un moyen d’assurer le rendement du capital investi pour chaque dollar dépensé en publicité. « C’est une valeur fondamentale de notre agence, dit Christine Kincaid. Tout ce que nous faisons doit générer des résultats. La technologie continue de changer la donne dans notre secteur, et c’est encore plus vrai maintenant, avec les progrès de l’IA, que nous suivons de près. »
Apprentissage par l’expérience : pour apprendre les uns des autres
En 40 ans, il n’y a pas que la technologie qui a évolué : le baccalauréat en sciences commerciales a changé, lui aussi. Au fil des années, l’École de gestion Telfer a ajouté à son programme plusieurs activités d’apprentissage par l’expérience, des compétitions de cas aux projets d’équipe, aux projets d’équipe intégrateurs. Christine Kincaid accueille ce changement avec plaisir et soutient les activités par de généreux dons.
« Ça n’existait pas quand j’étais à l’université, ce lien avec la communauté des affaires que je vois maintenant. J’aime beaucoup cette nouvelle façon de faire. On était un peu isolés à l’époque. L’ École a bâti des ponts fantastiques avec le monde des affaires, et je suis heureuse de traverser ces ponts et de travailler avec les étudiants et étudiantes », affirme Mme Kincaid.
Elle participe au Programme de mentorat par les cadres depuis sa création, ce qui lui permet d’apprendre des étudiants et étudiantes et de les aider à renforcer leur confiance. Elle a aussi travaillé récemment avec un groupe d’étudiantes et d’étudiants de l’École de gestion Telfer pendant une compétition de cas de marketing, et a été élue entraîneuse de l’année.
Travail communautaire : soutenir les femmes en position de leadership et combattre les injustices sociales
Christine Kincaid est responsable d'unité pour les Guides du Canada, et aide des jeunes femmes en position de leadership à se sentir à la hauteur. Le programme met l’accent sur le courage et la confiance, et présente aux filles des modèles positifs de femmes dès leur plus jeune âge.
En plus de son travail communautaire, elle tente aussi de combattre les injustices sociales et de faire tomber les inégalités dans notre société. Elle aide les personnes en situation de pauvreté extrême ou d’insécurité alimentaire, ici même à Ottawa. Elle a participé à l’élaboration de la stratégie de réduction de la pauvreté adoptée par la Ville d’Ottawa pour s’attaquer aux racines du problème. Elle est active dans les conseils d’administration, mais elle a également été formée au travail de rue.
« Je vivais au centre-ville quand j’étais étudiante. Je vois le triste état dans lequel se trouvent les personnes itinérantes ou sans-abri, se désole-t-elle. Encore hier, j’étais dans la rue pour les aider. C’est un travail très concret et très dur, mais tellement important. » Elle accepte les gens là où ils en sont dans leur vie, les aide à subvenir à leurs besoins de base, comme l’accès à l’eau et à la nourriture, et leur parle en toute amitié.
Après des années de travail dans des comités, Christine Kincaid voulait intervenir de façon plus directe et constater les effets immédiats des dons versés pour venir en aide à ce groupe vulnérable. Elle explique clairement que l’action caritative et l’action sur le terrain sont absolument essentielles pour assurer la justice sociale. Et il n’est pas nécessaire de faire partie d’un conseil d’administration pour changer les choses. On peut rendre le monde meilleur en servant la communauté, même minimalement.
Conseils pour la communauté étudiante à Telfer
« Adaptez-vous au fur et à mesure. Restez authentiques et ne perdez pas de vue vos objectifs. Apprenez à connaître vos forces et persévérez. Mais en fin de compte, ce qu’il faut, c’est de trouver le bonheur », affirme Christine Kincaid.
Ce conseil n’est pas uniquement destiné à la relève des leaders en affaires; elle donne ce même conseil à son équipe. À titre de gestionnaire, elle veut que les gens qui travaillent pour elle aient une vie équilibrée, qu’ils puissent rentrer chez eux à la fin de la journée et ne pas penser au travail. Et lorsqu’ils sont au travail, elle veut qu’ils aiment ce qu’ils font.
Ça n’a certainement pas toujours été ainsi dans le domaine publicitaire, habituellement caractérisé par une culture où tout va vite et où la pression est énorme.
« Jour après jour, faites vos heures et travaillez fort, mais lorsque vous rentrez chez vous, concentrez-vous sur votre bien-être et celui de votre famille, puis revenez le lendemain après avoir rechargé vos batteries. Au début de l’agence, on avait souvent l’impression de travailler sans arrêt, mais on a fini par comprendre le truc. Il faut adopter une bonne gestion et prendre de l’avance pour que notre équipe puisse avoir une vie équilibrée », explique-t-elle.
L’ École de gestion Telfer est fière de remettre à Christine Kincaid (B.Com. 1984) l’une des médailles 2024 R. Trudeau. Nous avons hâte de voir tout ce qu’elle accomplira encore à la barre de Mediaplus et dans son travail si vital auprès de notre communauté.