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Mois de l’histoire des Noirs 2023

Black Bullet Train

Deux fiers représentants de Telfer nous parlent de ce qui les fait vibrer… et nous offrent de sages conseils!

En décembre 1995, par suite d’une motion présentée par la première Afro-Canadienne élue au Parlement, l’honorable Jean Augustine, la Chambre des communes reconnaissait officiellement le Mois de l’histoire des Noirs au Canada. En février 2008, le sénateur Donald Oliver, premier homme noir nommé au Sénat, présentait une motion visant à reconnaître les contributions des Canadiens et des Canadiennes noirs et à faire de février le Mois de l’histoire des Noirs. Cette motion a été approuvée à l’unanimité et a été adoptée le 4 mars 2008. L’adoption de cette motion a complété la position parlementaire du Canada sur le Mois de l’histoire des Noirs.

Depuis les étudiants de 1re année jusqu’aux plus hauts dirigeants de l’administration universitaire, en passant par les chefs de file étudiants, les membres du corps professoral et du personnel de soutien, sans compter les nombreux donateurs et la myriade d’anciens, la communauté noire fait partie intégrante de la vie à l’École de gestion Telfer et continue de façonner durablement et positivement son évolution.

L’engagement de la communauté noire à Telfer se manifeste aussi vivement au Centre des carrières. Qu’ils soient ambassadeurs, bénévoles, diplômés panélistes, employés, employeurs partenaires, étudiants ou mentors, les membres de la communauté noirs sont actifs sur tous les fronts, contribuant à faire de notre équipe un intervenant agile, sensible et à l’écoute des étudiants.

Cette année, l’équipe du Centre des carrières souhaitait mettre à l’honneur deux fiers représentants et employés de Telfer, qui, chacun à leur manière, enrichissent notre milieu de travail. C’est avec générosité qu’ils nous ont confié leurs impressions en ce Mois de l’histoire des Noirs et qu’ils nous offrent, à tous et à toutes, de précieux conseils et de sages paroles.

Arthur Nsabimbona - Ce que tu choisis de faire, fais-le bien!

"Le fait de me remémorer ces personnes noires illustres qui ont lutté et travaillé d’arrache pied pour réussir me donne la motivation voulue pour devenir un jour moi même, qui sait, un modèle pour les autres, surtout dans la communauté noire ici à l’Université d’Ottawa. Les gestes sont souvent plus porteurs que les paroles, et quand on peut voir un membre de sa communauté réussir, ça inspire."

Au-delà de son sourire, sans doute le plus radieux que l’on puisse croiser au 5e étage de Desmarais, ce qui permet à Arthur Nsabimbona de laisser une impression durable, c’est l’attention complète et soutenue qu’il accorde à son interlocuteur. Ça, et sa volonté de bien faire les choses. Nous avons appris à le connaître en tant que collègue et en tant qu’étudiant lorsqu’il a consulté notre équipe au Centre des carrières.

Arthur NsabimbonaPour ce natif du Burundi maintenant établi à Gatineau, l’adaptation au changement et la gestion du temps n’ont plus de secrets. « Je suis arrivé au Canada en plein hiver, en janvier 2016.  Il faisait moins 30. C’était quelque chose. » D’abord étudiant international au Collège algonquin, où il a obtenu son diplôme de comptabilité en juin 2017, Arthur a travaillé au Centre hospitalier pour enfants de l’Est de l’Ontario (CHEO) jusqu’en décembre 2019. En janvier 2020, il renouait avec les études, cette fois avec la Faculté des sciences sociales de l’Université d’Ottawa. C’est en 2022, le jour de la Saint-Valentin (un signe ?), qu’Arthur faisait son entrée à l’École de gestion Telfer en tant qu’agent financier principal. Depuis, il a été promu analyste financier et s’est inscrit au B.Com. (avec spécialisation en comptabilité), qu’il terminera en décembre prochain. « Je suis à la fois un étudiant et un employé de Telfer, et c’est pour moi un privilège et un honneur. »

Question : Quelle facette du monde professionnel t’a le plus marqué à ton arrivée au Canada?

Réponse : « L’une des choses qui m’a marqué le plus, c’est le fait que chaque personne doit savoir tout faire par elle même. En Afrique, même les gens de la classe moyenne comptent sur du personnel pour effectuer certaines tâches. Alors pour moi, qui devais conjuguer études et travail, ça a été toute une période d’apprentissage. Ce qui m’a marqué également, c’est l’importance du réseautage en milieu professionnel. Et quand on débarque dans un nouveau milieu sans avoir aucun réseau, il faut absolument tisser des relations. D’ailleurs, mes deux frères m’ont suivi : l’un est arrivé 8 mois après moi, et l’autre, il y a deux mois. C’est intéressant et c’est bon. »

Q : C’est un schéma que j’observe chez les étudiants internationaux que je rencontre. L’aîné(e) de la fratrie parti(e) étudier à l’étranger agit un peu comme éclaireur(se) pour ses frères et sœurs cadets. Cela se traduit-il par un sentiment de devoir réussir coûte que coûte?

R : « Personnellement, j’ai appris très tôt de mon père que peu importe ce que l’on fait dans la vie, il faut y exceller. Tout ce que tu fais, assure-toi de bien le faire. Il ne m’a jamais dit : “Tu dois faire ceci ou cela”, mais plutôt “Si tu choisis de faire quelque chose, fais-le bien.” Ça vient avec un peu de pression, c’est sûr, mais surtout avec la responsabilité d’être un chef de file ou un modèle pour les autres. Surtout quand tu viens au Canada, un pays d’opportunités. Tu veux montrer que tout ce qu’on a investi en toi en a valu la peine. Bien s’en sortir une fois ici, ça donne de l’espoir aux parents et de la motivation aux frères et sœurs qui suivront. »

Q : Qu’est-ce que signifie ou représente pour toi le Mois de l’histoire des Noirs?

R : « Le Mois de l’histoire des Noirs est très spécial à mes yeux. Pour moi, c’est vraiment l’occasion de célébrer les contributions des personnes noires, qui ont longtemps été marginalisées et sous représentées dans la culture dominante. C’est aussi l’occasion d’en apprendre davantage sur leur histoire, qu’il s’agisse de Nelson Mandela ou de Muhammad Ali, ou encore de Cynthia Marshall (première femme racisée nommée CEO dans la NBA) ou Kamala Harris (toute première femme et première femme racisée à devenir vice-présidente des États Unis). Le fait de me remémorer ces personnes noires illustres qui ont lutté et travaillé d’arrache-pied pour réussir me donne la motivation voulue pour devenir un jour moi-même, qui sait, un modèle pour les autres, surtout dans la communauté noire ici à l’Université d’Ottawa. Les gestes sont souvent plus porteurs que les paroles, et quand on peut voir un membre de sa communauté réussir, ça inspire. Mais il faut célébrer ces réussites TOUTE l’année, et non uniquement en février ! »

Q : As-tu un exemple à nous donner?

R : « Je pense notamment à l’un de mes chargés de cours à Telfer, Kevin Petit-Frère, CPA, CA, directeur général, Finances et planification ministérielle, au Bureau du Conseil privé du Canada. Pour un jeune noir comme moi, c’est vraiment une source d’inspiration. Les personnes comme lui se battent pour que la haute fonction publique canadienne soit réellement représentative de la population. Quand un immigrant noir accède à un poste très élevé, notamment au gouvernement, ça envoie un message très puissant à toute sa communauté. Ce qui est visible devient possible. »

Q : Aurais-tu quelques conseils ou stratégies pour tes confrères et consœurs de la communauté noire (et au-delà!) qui arrivent ici à Telfer et qui pourraient chercher leurs repères sur le plan professionnel?

A : « Oui !

  1. Faites du réseautage! Dans le monde des affaires, ce qui compte, ce sont les gens que tu connais et les gens qui te connaissent. Renseignez-vous sur les personnes qui œuvrent dans votre domaine d’intérêt et posez-leur des questions. Assistez aux événements de réseautage de Telfer et aux séances offertes par les employeurs, et ce, même si vous avez déjà une bonne situation. Car on ne sait jamais!
  2. Apportez une contribution unique à votre équipe/employeur à chaque étape de votre cheminement. Si vous “faites la différence”, que ce soit dans un poste d’entrée, un rôle bénévole ou une fonction plus élevée, on vous remarquera et vous pourrez toujours compter sur des références solides.
  3. Réfléchissez à vos atouts particuliers qui vous distinguent avantageusement des centaines de diplômés dans la même promotion que vous.
  4. Cherchez à élargir votre zone de confort. Recherchez l’inconfort, car sans lui, vous ne pourrez pas grandir. »

Q : Y a-t-il au sein de la communauté noire des personnes dont les enseignements te guident particulièrement dans ton cheminement?

R : « Absolument. D’abord, il y a mon père, Ildephonse. Je sais qu’il n’est pas très connu (!), mais pour mon père, s’occuper de sa famille, prendre des nouvelles de ses amis et aimer ses proches, c’est fondamental, malgré les hauts et les bas de la vie. Une autre personne, plus connue celle-là (!), dont la pensée me guide, c’est Nelson Mandela, qui a dit : “Ce qui compte dans la vie, ce n’est pas seulement d’avoir vécu. C’est la différence faite dans la vie des autres qui définit le sens de la vie que nous avons menée.” Et qui peut oublier ces paroles de Martin Luther King Jr : “L’obscurité ne peut pas chasser l’obscurité; seule la lumière le peut. La haine ne peut pas chasser la haine; seul l’amour le peut.” »

Bien qu’Arthur dise simplement « aspirer » à devenir lui-même un modèle pour les autres, force est d’admettre qu’avec une telle détermination, il offre déjà un exemple inspirant aux jeunes aspirants CPA de Telfer et d’ailleurs qui espèrent se tailler une place sur le marché du travail canadien.

La recommandation lecture d’Arthur : Nelson Mandela, Un long chemin vers la liberté (1997)

 

Gasline Deslouches - L’art de s’engager tout en faisant de soi une priorité

N’ayez pas peur de délaisser un projet qui ne correspond pas à votre personnalité ou à vos objectifs. Essayez autre chose, et vous finirez par trouver ce qui vous fait vibrer. Surtout, si vous embrassez la culture de l’agitation, ou hustle culture, choisissez des activités qui vous apportent de la joie, du réconfort et des endorphines, et non du stress négatif ! Enfin, détachez-vous du jugement d’autrui et de la peur de décevoir. Il faut penser à soi !

Gasline DeslouchesJeune professionnelle aux multiples facettes, Gasline Deslouches subjugue tant par ses redoutables stratégies de marketing et sa fine connaissance des médias sociaux que par sa fibre entrepreneuriale et ses talents de chorégraphe et d’interprète. Diplômée du B.Com. (option finance) de Telfer en 2019, Gasline a aiguisé ses compétences en événementiel et en marketing, notamment au sein du régime coop et par ses nombreux engagements communautaires et parascolaires. Depuis août 2022, le Centre des carrières de Telfer a l’honneur de la compter dans ses rangs au poste de coordonnatrice de l’engagement de carrière. Si vous vous posiez la question, l’architecte derrière notre fil Instagram, c’est elle!

Q : Est-ce que le Mois de l’histoire des Noirs revêt une signification particulière pour toi?

R : « Comme je suis née en Haïti, un pays peuplé majoritairement de personnes noires, je n’ai été exposée à ces célébrations qu’après mon arrivée au Canada en 2014. Peu importe l’endroit, que l’on ait le regard tourné vers le passé, le présent ou l’avenir, nous trouvons important de célébrer nos racines et notre culture toute l’année. Le Mois de l’histoire des Noirs, c’est en quelque sorte un rappel, un paroxysme annuel, un moment phare qui met pleinement en lumière notre communauté. »

Q : Il semble que la famille Deslouches compte quelques représentants de plus dans la grande famille uOttawa. Peux-tu nous en dire un mot?

R : « Bien sûr. Mon frère cadet a obtenu son diplôme de la Faculté des sciences sociales (FSS) l’an passé. Il poursuit actuellement sa maîtrise en communications ici même à Desmarais et entreprendra sous peu un stage à uOttawa. Et ma sœur cadette étudie en travail social à la FSS. Je les ai guidés dans tout le processus : l’inscription, les programmes, etc. C’est une histoire de famille, et je fais grandir la communauté! »

Q : Ce goût pour le communautaire, justement, à quand remonte-t-il?

R : « J’ai toujours aimé participer à la vie sociale et culturelle et jouer un rôle dans divers projets et au sein de plusieurs organisations, même au lycée. J’ai aussi été présidente de classe jusqu’en terminale. Lorsque j’ai entrepris mes études ici, dans un nouveau pays, ma tante m’a vivement conseillée de me mobiliser sur le campus. »

Q : Et tu as suivi son conseil?

R : « Oui ! J’ai participé à de nombreux événements en tant que bénévole, dont les Portes ouvertes d’uOttawa. J’ai également présidé le Club des étudiants haïtiens de l’Université d’Ottawa (CEHUO), dont j’ai été membre de 2016 à 2019. J’ai aussi participé au Régime travail-études (RTE), ce qui m’a permis de travailler comme coordonnatrice de la Maison internationale, qui relève du Syndicat étudiant de l’Université d’Ottawa. J’assurais alors toute l’organisation des événements destinés aux étudiants internationaux, en plus d’agir comme mentore auprès d’étudiants des quatre coins de la planète. En outre, je me suis jointe à une troupe de danse haïtienne, Esans Kreyòl, dont je suis ensuite devenue la chorégraphe. Je me suis également jointe à une troupe de théâtre, T-Yat Lakay, et siégé au comité qui a mené à son établissement en tant que compagnie à part entière. J’aime être incluse ! »

Q : Tu aimes être incluse, alors tu prends ta place ! Maintenant que tu es officiellement une ancienne de Telfer et une employée à temps plein du Centre des carrières, quels moyens prends-tu pour satisfaire ton appétit débordant pour les projets culturels 

R : « Je viens justement de franchir une étape clé dans mon parcours : le 10 février dernier, ici même à Desmarais, avait lieu Black Bullet Train, le tout premier événement culturel pluridisciplinaire de ma propre boîte, AnbyansA. Après avoir fait mes armes dans de nombreux événements organisés par d’autres, j’ai enfin créé et monté mon propre événement. »

Q : Le choix de lancer officiellement ta boîte d’événementiel pendant le MHN n’est sans doute pas le fruit du hasard?

R : « Évidemment. En tant que jeune entrepreneure et membre de la communauté haïtienne d’Ottawa, je voulais trouver un moyen de faire briller nos talents émergents, de mettre notre culture en valeur et de donner de la visibilité aux entreprises haïtiennes d’ici et du pays. C’est à cette fin que j’ai élaboré une formule nouvelle qui allie dialogue, danse, musique et réseautage. L’idée, c’est de se soutenir et de s’encourager les uns les autres. »

Q : Toi qui es à la fois professionnelle, créatrice et chef d’entreprise, aurais-tu quelques conseils à adresser aux étudiants de la communauté noire (et au-delà !) qui hésitent à prendre leur place sur le campus?

R : « La première étape, c’est de participer. Vous n’avez pas à lancer directement votre propre initiative : joignez-vous simplement à une initiative qui existe déjà, et essayez différentes choses. C’est comme ça que j’ai découvert mon créneau. Ensuite, n’oubliez pas que rien ne vous oblige à poursuivre sur une voie si ça ne vous plaît pas. Autrement dit, n’ayez pas peur de délaisser un projet qui ne correspond pas à votre personnalité ou à vos objectifs. Essayez autre chose, et vous finirez par trouver ce qui vous fait vibrer. Surtout, si vous embrassez la culture de l’agitation, ou hustle culture, choisissez des activités qui vous apportent de la joie, du réconfort et des endorphines, et non du stress négatif ! Enfin, détachez-vous du jugement d’autrui et de la peur de décevoir. Il faut penser à soi ! »

Q : Cette sagesse est-elle naturelle chez toi ? Ou alors vient-elle de l’expérience? Qui sont tes modèles?

R : « Je dirais que mes principaux modèles sont mes parents, tant sur le plan professionnel que sur le plan social. Je crois avoir hérité de la persévérance et la détermination de ma mère et du caractère très organisé, professionnel et social de mon père. D’ailleurs, mes parents œuvrent tous deux dans le secteur de la santé en Haïti, et nous collaborons actuellement en vue de fonder un centre socioculturel et de services de santé à Port au Prince. »

S’engager sur tous les fronts et jusqu’au bout, certains ont ça dans le sang! Pour ceux et celles qui ont eu le plaisir d’assister à l’événement vendredi dernier, il ne fait aucun doute que Gasline Deslouches a atteint son objectif et que la communauté haïtienne d’Ottawa est en pleine effervescence. Tenez-vous prêts pour le prochain événement d’AnbyansA : ça risque de vous faire bouger comme jamais.

Au nom du Centre des carrières de Telfer, merci mille fois à Arthur Nsabimbona et à Gasline Deslouches d’avoir pris le temps (en dépit de leur emploi du temps très chargé) de nous parler de leur parcours dans le cadre du Mois de l’histoire des Noirs et, surtout, de contribuer à faire de Telfer un lieu d’épanouissement si exceptionnel.
 

Au sujet de l'autrice ou de l'auteur

(Elle/She)<br><br>Coordonnatrice de développement professionnel au Centre des carrières de Telfer, Véronique Bélinge est titulaire d’un baccalauréat ès arts en traduction, d’un baccalauréat ès sciences sociales en études internationales et langues modernes, ainsi que d’une maîtrise ès arts en littératures et cultures du monde. Avec plus de 20 ans d’expérience alliant traduction, révision, édition, rédaction publicitaire, création de contenu numérique et élaboration de messages organisationnels, elle offre aux étudiants du B.Com. et du MBA des services d’encadrement en développement de carrière et d’image de marque personnelle, depuis l’adaptation du CV jusqu’aux techniques d’entrevue en passant par LinkedIn.<br><br>Véronique Bélinge is the Professional Development Coordinator at the Telfer School of Management Career Centre. She holds an Honours Bachelor of Arts with a specialization in Translation, an Honours Bachelor of Social Sciences with a specialization in International Studies and Modern Languages as well as a Master of Arts in World Literatures and Cultures. With 20+ years of combined experience in translation, revision, copywriting, copyediting, publicity writing, digital content creation, and corporate messaging, she provides B.Com. and MBA students with personal branding and career coaching services encompassing everything from resumé tailoring to LinkedIn and interview techniques.

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