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Obstacles ou occasions à saisir? Le perfectionnement de la main-d’œuvre en période de turbulences

Professionels dans une salle

Le monde du travail traverse actuellement de fortes turbulences. Des forces macroscopiques inévitables, comme les effets de la COVID-19 sur les marchés financiers, le vieillissement de la main-d’œuvre canadienne et les défis de gestion pendant la pandémie, font pression sur les organisations et modifient les attentes des gens face au travail. Bien que parfois déstabilisant, le changement offre l’occasion de croître par l’adoption de pratiques organisationnelles plus saines et la promotion du bien-être du personnel.

L’École de gestion Telfer a récemment accueilli Ruth Kanfer, professeure à l’Institut de technologie de Géorgie et experte de renommée mondiale en motivation au travail et gestion de la main-d’œuvre, dans le cadre de sa série de conférenciers de renom sur la prospérité organisationnelle et sociale. 

La professeure Kanfer a fait le point sur ses trente années et plus à étudier la motivation au travail et de la façon dont les organisations peuvent s’adapter au changement après la pandémie. Voici quelques éléments à retenir :  

Passer d’un modèle basé sur l’emploi à un modèle axé sur le lieu de travail peut accroître la compétitivité 

Il est important de reconnaître que les employées et employés ont constamment soif d’apprendre. Lorsqu’ils acquièrent des compétences, développent des intérêts et se donnent des buts, ils ajoutent de la valeur à une organisation et celle-ci doit adapter les emplois afin qu’ils évoluent aussi. Ce modèle axé sur le lieu de travail peut maintenir la compétitivité des organisations et leur capacité à s’adapter aux changements du marché. En revanche, le modèle basé sur l’emploi risque de les empêcher d’apprendre de leur main-d’œuvre.

Accepter la notion de carrière non linéaire contribue à la rétention des talents 

La main-d’œuvre est de nos jours hautement qualifiée, et les employées et employés potentiels souhaitent poursuivre leur apprentissage et leur développement. C’est pourquoi les trajectoires de carrière des générations plus jeunes ressemblent davantage aux branches d’un arbre qu’à une ligne droite. La création de programmes qui répondent à ce besoin, comme des congés sabbatiques, des projets spéciaux et la possibilité de mentorer des collègues moins expérimentés, peut aider à la rétention des meilleurs talents tout en entretenant et en diversifiant les compétences du personnel. 

Concevoir la formation continue comme un investissement à long terme contribue au succès d’une entreprise

Les organisations doivent considérer la formation comme un investissement essentiel à long terme afin de favoriser des carrières durables. Au lieu de faire de la formation une formalité dont on se débarrasse, les organisations doivent constamment la revoir et l’ajuster pour qu’elle réponde aux besoins et motivations en continuelle évolution du personnel. Puisque peu de carrières sont linéaires, la formation devrait ouvrir la voie à de nouveaux cheminements professionnels au sein de l’organisation. 

Le secret des organisations prospères 

L’avenir de la gestion de la main-d’œuvre passe par l’acceptation de la nature foncièrement évolutive des employées et employés et l’adoption de pratiques organisationnelles plus souples afin d’être en mesure de suivre ce dynamisme.  

Comme tout changement comporte son lot de difficultés, la professeure Kanfer croit qu’il faudra faire preuve de créativité et d’une bonne capacité à résoudre des problèmes pour s’adapter aux défis du 21e siècle. Les organisations qui arrivent à évaluer les défis afin de les surmonter non seulement gagneront un avantage concurrentiel, mais instaureront des conditions favorables à l’épanouissement de leurs employées et employés.  


À propos de la série de conférenciers de renom sur la prospérité organisationnelle et sociale

Cette série de conférences annuelle offre à la population étudiante, au corps professoral, aux professionnelles et professionnels ainsi qu’aux autres membres de la communauté l’occasion d’apprendre auprès de chercheuses et chercheurs de renommée internationale qui traitent de sujets en lien avec la création d’organisations pertinentes et de sociétés prospères.

La main-d’œuvre et la nature du travail sont en pleine transformation. Le groupe de recherche sur la prospérité organisationnelle et sociale s’intéresse aux impacts de ces changements sur la main-d’œuvre, les organisations et la société, tout en tentant de mieux comprendre la notion de prospérité, c’est-à-dire de bien-être et de rendement encore plus élevé. Les travaux de recherche menés par le groupe sur ce sujet multidisciplinaire et d’actualité vont au-delà de la productivité et du rendement financier et examinent les conditions qui favorisent ou entravent la prospérité. 


À propos des auteurs

Jane O'Reilly

Jane O’Reilly, professeure agrégée et détentrice de la bourse Telfer sur le bien-être au travail 
La professeure O’Reilly s’intéresse aux interactions et aux relations informelles en milieu de travail. Ses principaux domaines de recherche concernent les mauvais traitements et les comportements sexuels en société au sein des organisations. Ses travaux sur les mauvais traitements infligés par des tiers portent sur la manière dont les spectateurs et spectatrices aident des victimes d’intimidation et de harcèlement en milieu de travail (ou leur nuisent). Elle s’intéresse également à l’exclusion sociale au travail comme forme de mauvais traitement et aux façons dont elle peut compromettre le bien-être des employées et employés. Son programme de recherche vise à mieux comprendre le moment où un comportement à connotation sexuelle au travail se transforme en harcèlement. 

Yanhong LiYanhong Li, doctorante en gestion
Yanhong Li s’intéresse au courage en milieu de travail, au lien travail-famille et au bien-être du personnel. Rédigée sous la direction du professeur Laurent Lapierre, sa thèse de maîtrise, fondée sur la méta-analyse, portait sur les facteurs d’amélioration de la conciliation travail-famille. Elle travaille actuellement sur différents projets abordant et défendant des questions de diversité, d’inclusion, d’équité et de bien-être au travail.
 
Daniel J. Quintal-Curcic

Daniel J. Quintal-Curcic, doctorant en gestion
Daniel J. Quintal-Curcic s’intéresse notamment à la santé mentale, à l’intersectionnalité, au leadership et à la discrimination en milieu de travail. Il poursuit ses études doctorales sous la direction du professeur Laurent Lapierre. Daniel s’est récemment classé parmi les 25 finalistes du concours J’ai une histoire à raconter 2022 organisé par le Conseil de recherches en sciences humaines (CRSH).