L’art et les algorithmes : démystifier l’influence de l’IA sur le travail de création
L’influence de l’intelligence artificielle (IA) commence à se faire sentir dans différents secteurs et à bousculer la normalité. Le monde des arts a été frappé particulièrement fort par les progrès et la popularité de l’IA. Cette dernière a non seulement repoussé les frontières de l’expression artistique, mais aussi remis en question la définition de l’art authentique.
C’est pour étudier ce phénomène qu’une professeure de l’École de gestion Telfer, Myriam Brouard, et sa co-équipière Argiro Kliamenakis ont récemment obtenu une subvention de développement de la recherche de Telfer pour leur projet intitulé « Algorithmic Aesthetics: Exploring Consumer Reactions to AI-touch in Art ».
L’IA et la perception de l’art
La professeure Brouard cherchera à comprendre comment l’intégration de l’IA (à différents niveaux) dans la démarche artistique modifie la perception de l’art, sa valeur et son authenticité. Elle tentera aussi de mesurer l’effet (si effet il y a) des changements apportés par l’artiste à des œuvres générées par IA pour savoir si ces changements rehaussent l’authenticité des œuvres aux yeux des consommateurs et consommatrices. Enfin, elle se penchera sur le rôle de l’IA dans la création d’œuvres d’art et examinera des questions portant sur la nature même de l’art.
Dans le cadre de ses démarches, la professeure interrogera des consommateurs et consommatrices au moyen de sondages réalisés sur la plateforme en ligne Mechanical Turk d’Amazon, qui recrute des gens de divers horizons.
Si l’art généré par IA suscite différentes réactions, il est tout de même de plus en plus accepté par la communauté artistique. Exemple notable, l’œuvre de l’artiste Refik Anadol intitulée Unsupervised, produite par IA, a été exposée dans l’une des principales galeries du Musée d’art moderne de New York en 2022-2023.
Le mariage de l’art et de l’IA
Le projet de recherche pourrait, d’une part, aider les artistes à comprendre comment intégrer l’IA à leur travail de manière authentique et, d’autre part, donner des pistes aux conservateurs et conservatrices d’art qui doivent évaluer le prix et la valeur à attribuer aux œuvres générées par IA.
Outre ses implications pratiques, l’étude de la professeure Brouard pourrait orienter le discours actuel sur la place de l’IA dans les arts et la communauté artistique, voire dans d’autres domaines.