Faire la lumière sur l’invisibilité des personnes âgées dans le secteur philanthropique
Malgré tous les efforts déployés par les organisations philanthropiques pour faire valoir l’équité et l’inclusion, quantité de causes de justice sociale reçoivent peu d’attention. La pandémie avait pourtant mis en lumière l’urgence de s’attaquer aux inégalités de genres, raciales et de classes au Canada.
Dans ce contexte, le professeur Saouré Kouamé, qui s’intéresse aux causes de l’invisibilité des personnes âgées dans le secteur philanthropique, a reçu une subvention de développement de la recherche de Telfer pour son projet intitulé « Investigating Invisible Causes: The Case of Philanthropy for Seniors ».
Regard sur le bien-être des personnes âgées
En collaboration avec une équipe de recherche composée de membres de l’Université de la Colombie-Britannique, de l’Université Nipissing et de l’UQAM, le professeur Kouamé cherche à découvrir pourquoi le secteur philanthropique au Canada délaisse les personnes âgées vulnérables en abordant la question sous l’angle de leur bien-être. À l’heure actuelle, la recherche dans ce domaine, notamment sur les conséquences de ce délaissement, est lacunaire.
Le professeur Kouamé veut comprendre le décalage entre les politiques d’inclusion et l’indifférence du secteur philanthropique à l’égard de cette tranche de la population. Moins de ressources philanthropiques sont consacrées à la lutte contre les inégalités touchant les personnes âgées qu’à d’autres causes de justice sociale. De nombreuses personnes âgées, au Canada, font partie de groupes marginalisés et sont laissées pour compte par les organismes de financement, ce qui exacerbe les inégalités dans les programmes et les soins. Et des études ont aussi montré les écarts de plus en plus marqués entre les personnes âgées d’ici et l’ensemble de la population.
Le secteur philanthropique a mis en place des politiques pour mieux servir les groupes marginalisés. Pourtant, il continue de négliger les personnes âgées, une situation qui pousse à la réflexion sur les raisons de cette exclusion.
Retombées de la recherche
Ces travaux enrichiront les connaissances – de plus en plus nombreuses – sur le concept émergent d’invisibilité sociale. Les conclusions pourraient être publiées dans les pages d’une prestigieuse revue de gestion.
Elles pourraient également aider les organisations philanthropiques à comprendre toute l’importance de tenir compte des personnes âgées vulnérables lors de la création de subventions. Enfin, elles ont le potentiel d’inspirer un changement dans les politiques, d’influencer les décisions en matière d’octroi et de favoriser la mise en œuvre de pratiques inclusives tous azimuts.