Une diplômée de Telfer vise la croissance durable dans l’industrie minière
Katherine Arblaster (B.Com. 2011) est vice-présidente, durabilité et environnement, société et gouvernance (ESG) à l’Uranium Energy Corporation. Sa passion : promouvoir la croissance responsable à l’échelle communautaire, partout dans le monde.
Son parcours professionnel l’a menée du Nicaragua à l’Afrique de l’Est et, enfin, à Toronto. Forte de son expérience en finance, en développement international et en durabilité des entreprises dans différents pays et secteurs d’activité, elle croit aux pratiques durables et inclusives comme moteurs de croissance sociale et économique.
Ottawa, un choix politique
Née à Toronto, Katherine Arblaster a choisi d’étudier à Ottawa, l’épicentre du monde politique. « Dans la capitale nationale, on est aux premières loges pour voir les rouages des relations politiques et d’affaires du Canada avec le reste du monde », souligne-t-elle. Elle a eu la chance de commencer son B.Com. en gestion internationale à l’École de gestion Telfer l’année même où le tout nouveau pavillon Desmarais ouvrait ses portes. « J’étais très heureuse de faire mes études à Telfer. »
La vie à Telfer et ailleurs
Katherine Arblaster était très investie dans la communauté étudiante. Elle participait à toutes sortes d’activités et de programmes, notamment à la tête du club Gestionnaires sans frontières à sa dernière année. Elle accompagnait des étudiantes et étudiants internationaux, facilitait leur intégration à Telfer et leur faisait découvrir Ottawa. Ces liens qu’elle a entretenus tout au long de son parcours ont formé un réseau social qui lui a été très utile lorsqu’elle est partie à l’Université des sciences appliquées, à Amsterdam, dans le cadre d’un programme d’échange international. Elle a également parcouru l’Europe et plusieurs pays d’Afrique pour approfondir ses connaissances du commerce international.
L’étudiante a particulièrement aimé son cours sur le leadership, la stratégie et la durabilité, qui traitait de responsabilité sociale des entreprises (RSE) et de développement durable. Elle garde de bons souvenirs du cours et du professeur, David Wright, dont la recherche portait sur l’énergie solaire.
Une fois diplômée, Katherine Arblaster a travaillé durant deux ans à une banque de microfinance au Nicaragua. C’est son diplôme en gestion internationale, avec ses composantes en finance, en économie, en politique et en développement international, qui avait séduit son employeur.
Promouvoir la durabilité aux quatre coins du monde
Sa volonté d’aplanir les inégalités dans le monde l’a menée en Afrique de l’Est et en Amérique latine, où elle a participé à divers projets de développement international auprès d’organismes sans but lucratif. Elle a notamment travaillé à des initiatives d’engagement communautaire et de développement social dans des secteurs agricoles à proximité de sites miniers, et sollicité du financement de la Fondation Bill et Melinda Gates pour mettre sur pied des chaînes d’approvisionnement en semences de manioc, un aliment incontournable en Afrique de l’Est. « Pourquoi le Canada est-il si riche alors que tant de pays n’ont presque rien? », se demandait-elle. « J’ai beaucoup appris sur moi et j’ai compris comment fonctionne le monde. »
Retour au bercail
Forte de son expérience à l’étranger dans le secteur des organismes sans but lucratif, elle est revenue au pays cultiver son intérêt pour la durabilité des entreprises. « Le monde des affaires est un puissant instrument de croissance et de développement durable pour les communautés », explique-t-elle. Elle a donc pris un grand virage et trouvé un poste de première conseillère, développement durable et changements climatiques chez Deloitte. Elle y a rapidement acquis de nouvelles compétences. En travaillant auprès de têtes dirigeantes, en majorité des hommes, elle a observé comment étaient prises les décisions. « Plus on monte dans la hiérarchie, moins il y a de femmes, déplore-t-elle. Elles occupaient environ 30 % des postes de direction et représentaient seulement 10 % des associées et associés. » Quoi qu’il en soit, elle a fini par se joindre à l’équipe de stratégie et de conception opérationnelle, qui aide la clientèle à relever des défis d’ordre stratégique et à repenser leurs approches pour éclipser la concurrence, puis à accéder à un poste de gestionnaire principale à Deloitte après cinq ans en expertise-conseil.
Soucieuse de contribuer à la croissance d’une entreprise qui serait au cœur de la transition énergétique, Katherine Arblaster s’est ensuite attaquée à un nouveau défi : elle a accepté le poste de vice-présidente, durabilité et ESG à l’Uranium Energy Corp.
« Je ne pouvais trouver mieux que le secteur minier pour apporter les changements que je voulais », dit-elle. Dans ce monde largement dominé par les hommes, la nouvelle VP était convaincue de pouvoir changer les choses dans son domaine d’expertise grâce à son expérience dans des milieux de travail masculins, exigeants et au rythme accéléré. Non seulement a-t-elle réussi à intégrer la durabilité chez Uranium Energy Corp., mais elle se sert de son leadership pour encourager les femmes et les personnes de différents horizons à faire carrière dans des professions majoritairement masculines.
Renforcer sa confiance en soi
Katherine Arblaster souligne l’importance de pouvoir compter sur du mentorat par des personnes fortes – tant du côté féminin que masculin – tout au long de son parcours, quel qu’il soit. « Je pense que la relation de mentorat entre femmes est déterminante, mais je crois aussi que les mentors masculins peuvent jouer un rôle important pour aider les femmes à réussir, explique-t-elle. J’ai appris auprès d’hommes qui m’ont grandement soutenue et m’ont aidée à me sentir à l’aise en tant que seule femme au milieu d’hommes. »
Cette championne de la diversité, de l’équité et de l’inclusion (EDI) espère que les femmes seront de plus en plus nombreuses dans ce domaine à fort impact. Elle propose des stratégies pour équilibrer le ratio hommes-femmes dans les secteurs à prédominance masculine, par exemple en mettant l’accent sur l’EDI dans les pratiques d’embauche, et en veillant à ce que les informations sur les possibilités d’emploi soient diffusées à tous les groupes, sans exception. « Il faut parler des professions où les femmes sont sous-représentées et encourager celles-ci à y faire carrière », dit-elle.
Avoir de l’assurance
« Je sais, c’est plus facile à dire qu’à faire. » Katherine Arblaster insiste : c’est en repoussant ses limites qu’on gagne en assurance. « J’ai dû constamment me répéter que ma parole valait autant que celle des autres, se souvient-elle. Plus je vieillis, plus je constate que les gens apprennent tous les jours. Ça vaut aussi pour les personnes les plus aguerries. C’est normal de se tromper ou de commettre des erreurs; il faut simplement en tirer des leçons. »
Un réseau sur lequel compter
Sachant l’importance d’entretenir les liens qu’elle a tissés, Katherine Arblaster continue de participer à diverses activités de mobilisation, y compris celles de Telfer. Plusieurs de ses plus proches amies et amis faisaient partie de sa cohorte et font aujourd’hui carrière dans différents secteurs, ouvrant autant de possibilités de changement. « J’étais heureuse de voir mes camarades de Telfer évoluer à leur propre façon et choisir différentes voies professionnelles », conclut-elle.