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Emballage durable : redéfinir l’expérience du repas à emporter

Megan devant une clôture de bois tenant un contenant Suppli.

Megan Takeda-Tully (B.Com. 2007) est la fondatrice et PDG de Suppli, une entreprise innovante qui offre des emballages durables pour les repas à emporter. Basée à Toronto, Suppli collabore avec des restaurants et des plateformes de commande en ligne pour offrir à la clientèle la possibilité de savourer leur repas dans des contenants réutilisables, qu’il suffit de rincer et de rapporter au point de dépôt le plus près. Un petit geste qui contribue à réduire l’imposante quantité d’emballages à usage unique jetés chaque année.

Megan portant un t-shirt de Suppli. Après l’obtention de son diplôme de finance à l’École de gestion Telfer, Megan a travaillé huit ans dans le secteur de l’investissement public torontois, avant de quitter Bay Street pour poursuivre l’un de ses rêves : utiliser des modèles d’affaires innovants pour s’attaquer aux problèmes sociaux. Pendant cinq ans, elle a bâti et dirigé, chez Grands Défis Canada, un portefeuille de 140 millions de dollars pour financer de jeunes entrepreneurs du monde entier. En 2020, elle décide d’allier compétences et passion pour combler un manque sur le marché et lance Suppli, sa propre entreprise d’économie sociale.

Le sport, école de gestion

Originaire de Toronto, Megan se révèle en grandissant une athlète douée. Elle s’intéresse à l’Université d’Ottawa pour son programme sportif et brillera, en tant que Gee-Gees, au soccer et au hockey. Durant sa carrière d’athlète, elle acquiert des compétences qui, en plus de contribuer à son succès sur le terrain et sur la patinoire, jettent les bases de sa carrière d’entrepreneure.

Selon elle, l’athlète n’a pas le choix d’apprendre l’autodiscipline, parce que personne ne s’entraînera à sa place. Le même postulat s’applique à l’entrepreneuriat : personne ne bâtira l’entreprise à notre place. « Au début, il n’y avait personne pour me motiver à me lever, à travailler et à mener le projet à terme », explique-t-elle. La pandémie n’arrange pas les choses : Megan doit continuer de travailler à temps plein sur Suppli avec deux jeunes enfants à la maison. « Mais, soutient-elle, je savais que je voulais créer cette entreprise. »Deux joueuses de hockey devant un but. Megan, la gardienne, porte un chandail des Gee-Gees.

Elle tire aussi plusieurs leçons de leadership durant sa carrière d’athlète, car « dans une équipe, on retrouve différents types de personnes, de rôles et de motivations ». Parmi ces leçons : l’importance d’ajuster son approche à diverses personnalités, de manière à motiver les gens et à les aider à réaliser leur potentiel.

Telfer, école d’entrepreneuriat social

Durant ses études, Megan se découvre un intérêt particulier pour le cours d’entrepreneuriat social, dont le contenu l’aidera à lancer Suppli. Basé sur une approche pratique et des études de cas, le cours la familiarise avec les étapes de mise en œuvre d’un projet d’entreprise sociale. « Dans ce cours, dit-elle, j’ai appris qu’avec un peu de créativité, on pouvait repousser les limites en matière de financement et de modèle d’affaires. »

Le développement durable, une affaire de famille

Le développement durable s’ancre très tôt chez Megan, alors qu’elle grandit dans une famille qui privilégie la réduction des déchets, par la réutilisation des sacs et le tri des matières recyclables, notamment. Or malgré ce mode de vie écologique, c’est en voyageant dans des pays en développement que Megan prend la mesure de la quantité de déchets aboutissant dans les océans et les dépotoirs, et des répercussions du mode de vie dans les pays riches sur les populations des pays pauvres. Une femme souriante vêtue d’un chandail à manches longues s’apprête à prendre une bouchée d’un plat Suppli à l’aide d’une fourchette.

La passion de Megan se confirme lorsqu’elle visionne, il y a plus d’une décennie, un documentaire sur les dabbawallahs en Inde – ces personnes qui livrent des repas chauds de la maison ou de restaurants au travail, dans des gamelles. Ce système sans pareil l’inspire à plancher sur un concept de livraison similaire, pour le Canada. Elle soumet l’idée à des amis lors d’un souper, sans toutefois susciter l’enthousiasme.

Elle reconnaît alors, après une discussion sur la commodité de l’emballage à usage unique, que le marché n’est pas prêt. « Leur objection m’a motivée, souligne-t-elle, parce qu’elle signifiait que j’étais en avance. »

Quelques années plus tard, lors d’un autre souper avec le même groupe, le sujet de l’emballage à usage unique réémerge par hasard; cette fois, le gaspillage est au cœur des récriminations. C’est le signal qu’attendait Megan.

Elle se lance alors dans les recherches, pour trouver le contenant de livraison idéal. Elle sonde 100 personnes vivant et travaillant à Toronto, et discute avec des propriétaires de restaurants et d’entreprises. « Je savais que l’emballage durable était la voie de l’avenir, qu’il y avait là une occasion à saisir », dit-elle.

Le contenant Suppli, maillon de l’économie circulaire

Suppli souscrit au principe d’économie circulaire, qui vise à garder les ressources en circulation le plus longtemps possible, par opposition au modèle traditionnel « fabriquer utiliser jeter ». « Les restaurants détestent gaspiller tout cet emballage, explique-t-elle. Ce qu’il leur faut, c’est une solution de rechange, comme la nôtre. »

Des contenants Suppli remplis de différents mets sont disposés sur une table; deux mains, l’une tenant une fourchette et l’autre, une paire de baguettes, pigent dans les plats en inox.Megan commence à travailler sur son entreprise en janvier 2020, quelques semaines avant que frappe la pandémie de COVID-19. L’entrepreneure passe les mois suivants à chercher les bons contenants et à maintenir le cap, malgré des défis aux proportions inusitées : « Disons que la hausse des retards et des coûts n’a pas été de tout repos. »

Elle finit par dénicher des contenants en acier inoxydable avec un couvercle en silicone. D’origine durable, ces contenants peuvent servir des milliers de fois, en plus de comporter une base recyclable à 100 % et un couvercle infrarecyblable. Depuis son lancement à la fin 2020, Suppli a permis d’éviter l’enfouissement de 60 000 contenants à usage unique.

« Créer Suppli m’a permis de combiner mes passions pour l’environnement et le social », affirme Megan.

Elle souligne aussi l’importance, quand on lance une entreprise, de l’à-propos : dans son cas, la pandémie s’est révélée une occasion inespérée, puisqu’elle a stimulé la demande pour les services de livraison, tout comme la production de déchets. « N’empêche que je voulais fonder quelque chose de solide, pandémie ou pas », précise-t-elle.

En mode croissance durable

Si l’expansion point à l’horizon pour l’équipe de Suppli, il faut d’abord perfectionner le modèle d’affaires dansUn bac de récupération de contenants portant l’inscription Suppli devant un mur de briques. la région du Grand Toronto. À l’heure actuelle, on trouve les points de dépôt Suppli dans des épiceries, des restaurants et certains lieux extérieurs. L’objectif est que la clientèle ait accès à l’un d’eux en moins de sept minutes de marche. « Nos opérations doivent faciliter la vie des gens », affirme Megan.

Pendant ce temps, Suppli noue un partenariat avec une appli de traiteur pour entreprises de la métropole, et négocie avec d’autres grandes applis de mets à emporter pour offrir aux restaurants et aux utilisateurs une option d’emballage réutilisable. « Le nom Suppli circule dans plusieurs collectivités, se réjouit Megan. Nous sommes une marque phare de l’emballage durable au Canada et en Amérique du Nord. Même à l’étranger, notre démarche suscite l’enthousiasme. »

Suppli a le vent dans les voiles depuis son lancement en octobre 2020, et c’est avec intérêt que Telfer suivra sa croissance dans les années à venir.

Au sujet de l'autrice ou de l'auteur

Katherine Murphy est une étudiante à l'Université d’Ottawa au B.A. spécialisé en communications. Au cours de son stage de travail dans le cadre du programme co-op, elle a occupé le poste d'adjointe aux communications et aux projets spéciaux au sein de l'équipe des diplômés et de l’engagement communautaire à l’École de gestion Telfer.<br><br>Katherine Murphy is a student at the University of Ottawa completing an Honours Bachelor of Arts in Communication. Throughout her CO-OP work term, she was a Communications and Special Projects Assistant on the Alumni and Community Engagement Team at the Telfer School of Management.