Entreprises sociales : derrière chaque réussite, un écosystème
Ces dix dernières années, tant le milieu universitaire que celui de la pratique se sont intéressés au phénomène des entreprises sociales.
D’après le Conseil des entreprises sociales du Canada, ces entreprises communautaires proposent des biens ou des services à vocation sociale, culturelle et/ou environnementale, et en réinvestissent le fruit pour réaliser pleinement leur mission sociale.
La formule suscite de plus en plus d’intérêt, nommément comme moteur de croissance inclusive et de progrès social. Pour comprendre les facteurs qui contribuent à leur réussite (ou à leur échec) dans un tel cadre, on braque désormais les projecteurs sur leur écosystème.
Une multitude d’acteurs
Grâce à une subvention de recherche de l’École de gestion Telfer, la professeure Madeline Toubiana étudiera, en compagnie de la doctorante Natalie Eng, le rôle de ces écosystèmes et des acteurs qui les composent. Car même si l’on saisit l’importance des écosystèmes pour les entreprises sociales, on en sait très peu sur la façon dont les parties peuvent s’y prendre pour les mettre sur pied, souligne la professeure.
La dépendance envers les autres est une source non négligeable de défis pour les entrepreneures et entrepreneurs sociaux. Pour mieux leur venir en aide, il est donc utile de les associer à leurs écosystèmes. Dans un écosystème, tout est plus grand que la somme de ses parties, et chacun de ses multiples acteurs – entrepreneures et entrepreneurs, établissements d’enseignement, entreprises, fonction publique, philanthropes – travaille à un but commun.
La professeure Toubiana souhaite aider les entreprises sociales à se défaire de l’image des projets entrepreneuriaux « héroïques » menés en vase clos. Son équipe et elle se pencheront sur le cheminement d’ECOSO, un organisme servant à développer des écosystèmes d’économie sociale et dont le mandat premier consiste à « créer un écosystème d’économie sociale robuste » dans une province canadienne. Regroupant à la fois des organismes de financement social, des fonds communautaires, des incubateurs d’entreprises sociales et des organisations de soutien, ECOSO permet d’étudier sur plusieurs années les efforts déployés pour créer ce type d’écosystème.
Retombées de la recherche
La professeure espère qu’au-delà de leur contribution au monde de la recherche, ses travaux aideront les acteurs des écosystèmes à se faire une meilleure idée de leur rôle dans la création et la pérennité d’un tel milieu, ainsi qu’à décortiquer les dynamiques de collaboration si particulières aux entreprises sociales.