Doctorante à l’honneur – Yanhong Li
Yanhong Li s’est inscrite au programme de doctorat en gestion à Telfer en 2017, après y avoir obtenu une maîtrise en gestion. Elle est dirigée par le professeur Laurent Lapierre et se spécialise en comportement organisationnel et gestion des ressources humaines. Nous nous sommes entretenus avec elle pour en apprendre davantage sur son intérêt pour le courage en milieu de travail et le bien-être du personnel.
Pourquoi avoir choisi de vous spécialiser en comportements organisationnels et ressources humaines?
J’ai toujours été fascinée par les interactions entre les gens, la structure et le milieu, et c’est exactement ce que couvrent le comportement organisationnel et les ressources humaines, mais en milieu de travail, lequel est au cœur de la vie de la majorité d’entre nous. Je m’intéresse plus particulièrement à ce qui arrive quand les membres du personnel refusent de se conformer, perturbent les attentes en lien avec les rôles de chacun et défient l’autorité pour le bien commun.
Sur quoi porte votre recherche et comment contribuera-t-elle au domaine?
Je me concentre, dans ma thèse, sur les réactions des membres de l’organisation aux manifestations de courage moral. Ce que suggèrent les recherches ainsi que les praticiennes et praticiens en gestion, c’est que le courage moral au travail est quelque chose qui est partout désiré, admiré et encouragé.
Paradoxalement, de nombreux travaux de recherche révèlent que les employées et employés courageux (p. ex. les dénonciateurs) subissent d’importants contrecoups à la suite de leurs actes. Il faut donc mieux comprendre les mécanismes qui font que les gens réagissent favorablement ou défavorablement aux actes de courage de leurs collègues avant d’inciter les comportements courageux. Ma thèse vise à trouver cette pièce manquante du casse-tête.
Vous présenterez votre travail lors de l’assemblée annuelle de l’Academy of Management cette année. Quelles en sont les grandes lignes?
Dans l’étude que je présenterai, je montre que l’orientation à la dominance sociale est un facteur déterminant qui a influencé les réactions individuelles à l’égard d’un acteur qui a fait preuve de courage moral. L’orientation à la dominance sociale reflète la préférence individuelle à l’égard de la hiérarchie de groupe et de la dominance au sein des systèmes sociaux. Les personnes ayant obtenu un résultat élevé sur l’échelle d’orientation à la dominance sociale ont accordé moins d’importance aux actes de courage moral que celles qui ont eu des résultats plus faibles.
Quelles seront les retombées de votre recherche au sein des organisation au Canada?
Ma thèse donnera les moyens aux employées et employés courageux de mieux déterminer quelle réaction, positive ou négative, provoquera chez leurs collègues un acte donné de courage moral.
En plus de l’orientation à la dominance sociale, je m’intéresse à l’influence que peut avoir le genre de la personne qui agit courageusement sur les réactions des autres. Les processus sociorelationnels des croyances liées au genre (p. ex. les stéréotypes de genre qui décrivent comment les hommes et les femmes doivent se comporter) sont probablement une bonne source de discrimination implicite au sein des organisations, et ont vraisemblablement des répercussions sur les carrières des femmes. J’espère qu’en mettant en lumière ces processus, ma thèse contribuera à favoriser la parité au sein des organisations.