Une plateforme pour multiplier les contacts, stimuler l’innovation, renforcer la sécurité alimentaire et accroître la résilience économique
Une équipe de recherche de l’Université d’Ottawa et de l’Université McGill s’allie aux grandes associations agroalimentaires du Canada et à l’entreprise Bivizio pour créer une plateforme numérique. Le but? Renforcer les liens entre l’industrie et la chaîne d’approvisionnement, accroître la viabilité économique du secteur et assurer la sécurité alimentaire des Canadiens et Canadiennes.
Un partenariat entre la recherche et l’industrie
Il y a un moment déjà que l’agroalimentaire canadien cherche à se doter de technologies numériques et à repenser la façon dont il assure ses activités, sa logistique et ses communications pour mieux mettre en relation les détaillants d’aliments et de boissons et leur chaîne d’approvisionnement. Or, pour stimuler l’innovation, les contacts et les collaborations, il lui faut mettre en place une solide armature numérique conjuguant le savoir-faire de la recherche et de l’industrie.
C’est pour concrétiser cette vision qu’une équipe de recherche et des acteurs de l’industrie ont mis sur pied le projet Innovation convergente en alimentation Canada, qui a pour principale mission de créer une plateforme provinciale et régionale qui rapprochera les fabricants, les fournisseurs et les clients à l’échelle du pays. Financé par Protein Industries Canada et Mitacs, le projet de recherche combiné se chiffre à plus de trois millions de dollars.
L’Université d’Ottawa contribuera à la plateforme grâce aux recherches de pointe de Sandra Schillo, professeure agrégée en transformation numérique à l’École de gestion Telfer, qui s’intéresse à l’innovation inclusive des entreprises et des systèmes. Pour réaliser ce projet, la chercheuse dirige une équipe multidisciplinaire de 20 étudiants et étudiantes de l’Université d’Ottawa, l’Université McGill, l’UQAM, l’Université de Montréal et du Collège Dawson; ses membres colligent des données publiques en ligne pour modéliser le secteur alimentaire et créer de nouveaux indicateurs pertinents pour ces entreprises.
Le numérique, instrument de liaison d’un océan à l’autre
Pour donner corps à la plateforme numérique, l’équipe devra mettre au point les données et les fonctionnalités dont l’écosystème agroalimentaire a besoin pour mettre en dialogue ses grands acteurs – y compris les associations, les entreprises et les consommateurs – et améliorer leur accès à l’information. Par exemple, les fabricants d’aliments et de boissons pourront afficher leurs marchandises sur la plateforme, en plus de l’utiliser pour chercher des produits, des services et des partenaires dans une région donnée.
« Cette plateforme numérique contribuera à tisser des liens entre les maillons de la chaîne de valeur à l’échelle du Canada, de ceux qui transforment les ingrédients à ceux qui les utilisent pour fabriquer des aliments », affirme Bill Greuel, PDG de Protein Industries Canada. « Elle viendra aussi appuyer des changements structurels qui contribueront à la viabilité économique et à la concurrentialité de l’agroalimentaire au Canada, tout en renforçant la sécurité alimentaire des Canadiens et des Canadiennes », ajoute la professeure Schillo.
Une expérience concrète et formatrice
Le projet offre aussi à la relève en recherche, comme au doctorant Hassan Ebrahimi et à la candidate à la maîtrise en sciences Ye Zhu, une occasion en or pour relever des défis d’actualité tout en enrichissant leur bagage en science des données. Inscrits au programme d’innovation et transformation numérique de l’École de gestion Telfer, tous deux sont ravis de savoir que leurs recherches et leurs collaborations avec les associations et les conseillers du gouvernement auront un effet tangible.
Hassan Ebrahimi se plait à travailler avec une équipe de recherche multidisciplinaire et des acteurs de l’industrie avides d’en faire plus pour l’écosystème agroalimentaire. « Ces travaux m’aident à mieux comprendre les besoins et les intérêts particuliers de cette chaîne d’approvisionnement et de valeur, des fournisseurs de services alimentaires et des autres acteurs de l’écosystème dans son ensemble. » En les recensant, le doctorant veille à intégrer au projet des voix de l’ensemble de l’industrie pour qu’elles se répercutent sur la plateforme numérique.
Quant à Ye Zhu, son rôle consiste à recueillir de l’information sur les interventions des entreprises dans les médias sociaux par rapport à la COVID-19, ainsi qu’à la façon dont leurs propos ont été accueillis par le public. Pour ce faire, elle procède au « moissonnage » des données sur le Web et sur Twitter, processus qui vise à extraire des données des médias sociaux. Pour l’étudiante, cette expérience est une occasion de se démarquer :
« Ce projet me permet d’acquérir les compétences et le savoir nécessaires pour traiter des ensembles de données volumineux. Comme je veux faire carrière en science des données, ça me sera utile. »
Pour en savoir plus sur ce projet
L’équipe de recherche répertoriera les membres de l’écosystème agroalimentaire au Canada pour entrer en communication avec eux. Découvrez comment vous pouvez contribuer à ce projet.
Professeure agrégée à l’École de gestion Telfer, Sandra Schillo est responsable de l’axe de recherche sur l’innovation inclusive à l’Institut de la recherche sur la science, la société et la politique publique de l’Université d’Ottawa. Son équipe fait appel à la science des données pour obtenir de nouveaux éclairages sur l’innovation et l’entrepreneuriat, y compris dans le secteur des aliments et des boissons. Plus d’information sur les recherches de la professeure Schillo.