Skip to main content

Nathon Kong : une figure innovante de la mode qui tient à l’engagement communautaire

Nathon Kong reçoit le prix Jeune Phénix

Nathon Kong (MBA 2012) est un artiste, un designer et un entrepreneur primé. Depuis neuf ans, il confectionne des costumes sur mesure portant la griffe de la Maison Nathon Kong, conjuguant sa formation universitaire et son amour de l’art. Il se sert d’une technologie de balayage corporel en 3D pour concevoir ses modèles, alliant de main de maître deux mondes a priori opposés, l’art et les affaires, pour créer des vêtements qui traduisent la personnalité des hommes qui les portent.  

En 2019, cet artiste et conférencier TedTalks renommé a exposé son œuvre aux côtés du grand couturier Thierry Mugler au Musée des Beaux-Arts de Montréal, le plus important du genre au Canada. Il a ensuite été nommé ambassadeur de la Jeune Chambre de commerce de Montréal, en 2023. Nathon Kong s’est forgé une réputation au-delà de Montréal, où il tient boutique, dans des festivals d’arts en Amérique du Nord et ailleurs dans le monde. Soucieux de redonner à la société, il collabore régulièrement avec des artistes locaux et donne une partie des bénéfices de sa marque à des initiatives sans but lucratif, notamment un programme d’art thérapeutique. Le total de ses dons dépasse les 80 000 $ à ce jour. Cette année, l’École de gestion Telfer est fière de remettre le prix Jeune Phénix à ce tailleur exceptionnel, en reconnaissance de son apport à l’art, à l’entrepreneuriat et à la communauté.  

MBA : le moment charnière 

Lorsqu’il s’est inscrit au programme de MBA de Telfer en 2011, Nathon Kong croyait avoir déjà trouvé sa voie. Après avoir obtenu son baccalauréat ès sciences de l’Université McGill en 2007, il avait entrepris une carrière dans le domaine de la recherche en soins de santé axée sur la microbiologie et la biotechnologie. Il avait choisi la médecine scientifique pour des raisons émotionnelles; il n’avait que cinq ans lorsque son père a été emporté par un cancer. Comme il n’avait plus de souvenirs de lui, il avait décidé d’honorer sa mémoire de cette façon. Pendant trois ans, il a été associé de recherche clinique au Département d’oncologie du Centre universitaire de santé McGill, avant d’entreprendre de nouveaux stages en médecine et des projets de consultation dans le cadre de son MBA. 

Maison Nathon KongIl a quitté Montréal pour s’installer à Ottawa, attiré par le programme de Telfer, qui comporte un volet sur la stratégie d’affaires et la consultation assez développé et qui, en accueillant de petites cohortes, favorise une proximité accrue entre les étudiantes et étudiants et le corps professoral. « J’avais toujours vécu au Québec, et j’avais envie de connaître l’Ontario et d’autres facettes du Canada, explique-t-il. Tout au long de mes études, je passais la semaine dans la Côte-de-Sable et mes fins de semaine à Montréal. » 

Au début de son MBA, il voulait se spécialiser en pharmaceutique. Pour avoir commencé sa carrière en pleine récession, en 2008, Nathon Kong savait qu’il faut plus que des aptitudes pour trouver un emploi. Ce programme lui donnait l’occasion de réseauter et de faire de nouvelles rencontres. D’ailleurs, il est vite devenu directeur du réseautage de l’Association des étudiantes et étudiants au MBA et l’est resté tout au long de ses études. Une fois son diplôme en poche, il a obtenu un poste à Novartis, un groupe pharmaceutique mondial. Il avait atteint son objectif et estimait qu’un travail dans cette grosse société était une preuve de sa réussite. Or, après avoir perdu son emploi au bout d’un an et demi dans le cadre d’une vague de mises à pied, il n’avait plus envie de travailler dans ce secteur. Une remise en question s’imposait.  

La famille au cœur de tout : « Je veux être comme ma mère » 

« À ce moment, je me suis lancé dans une réflexion prospective : je me suis demandé quelle est la chose que je regretterais de n’avoir pas faite dans ma vie quand j’aurai 65 ans », raconte-t-il. Au fin fond de lui-même, il connaissait la réponse. Pendant son MBA, il avait suivi un maximum de cours d’entrepreneuriat, parallèlement à son travail dans le domaine de la santé. « J’ai toujours admiré les personnes qui créent leur propre entreprise, mais je n’avais jamais cru pouvoir le faire moi-même », avoue-t-il. Si son père lui avait inspiré une carrière dans le domaine médical, sa mère avait été pour lui un modèle d’entrepreneuriat dès son plus jeune âge, en Thaïlande. En plus d’élever seule ses quatre enfants sans aucune aide sociale, elle exploitait sa propre usine, avec une chaîne de production, du personnel et une chaîne d’approvisionnement complexe, où elle avait elle-même construit des machines et créé des systèmes avant-gardistes. Elle a fini par vendre son entreprise. « Quand on me demande ce que je veux faire dans la vie, je réponds que je veux être comme ma mère », dit-il. Il voulait, comme elle, créer son entreprise à partir de zéro pour se prouver qu’il en était capable lui aussi. Il a fini par faire le grand saut. L’artiste tailleur était né.  

La Maison Nathon Kong : l’innovation créative pour des pièces uniques 

Le style de Nathon Kong marie la création et la science, et ce, depuis le tout début de son entreprise : il aHabits et écharpes en soie commencé par confectionner des costumes à l’aide d’un appareil de balayage corporel en 3D dans un camion alimenté à l’énergie solaire, appelé Tailor2Go. « J’ai moi-même conçu la technologie, car elle n’existait pas encore, précise-t-il. Le camion m’a permis de réduire mon investissement au minimum et de lancer le produit rapidement sur le marché pour mettre mon idée à l’épreuve. » Après deux ans à bord de son Tailor2Go et beaucoup d’apprentissages sur lui-même, il a décidé de prendre de l’expansion. Il a établi une salle d’exposition privée pour ses modèles haut de gamme dans un local à la Place des Arts de Montréal.  

« La confection de vêtements sur mesure relève à la fois de l’art et de la science », note le designer. Il a besoin de voir comment la personne porte le vêtement et comment celui-ci épouse ses mouvements. Il prend donc une deuxième fois les mensurations pour s’assurer que chaque couture est parfaite. En bon scientifique, l’artiste utilise dans un premier temps le balayeur corporel 3D, qui élimine tout risque d’erreur humaine, mais il reprend les mensurations à la main sur la pièce finie, car, au bout du compte, derrière le look, le confort a bien plus d’importance. Cette touche finale personnelle donne à celui qui porte le vêtement la sensation magique de porter une seconde peau.  

La Maison Nathon Kong : faire le bien et raconter des histoires 

Photo de profil de Nathon KongGrand défenseur de la consommation raisonnable, Nathon Kong refuse de conserver des produits en stock pour des raisons environnementales. Son processus créatif est en fait à l’opposé : au lieu de produire en masse des costumes qu’il tente de vendre ensuite, il adopte une vision personnalisée. « Je prends le temps de connaître mes clients et de comprendre leurs besoins, explique-t-il. À partir de nos conversations, je crée un concept qui leur correspond, puis j’en fais un design. » Mais il ne s’agit pas de créer pour créer. S’appuyant sur sa solide expérience en recherche, Nathon Kong tient à ce que chaque pièce soit porteuse de sens. Il se souvient d’avoir vu à l’hôpital des enfants souffrant d’un cancer reprendre vie grâce à un programme de thérapie artistique. Aujourd’hui, il verse une partie de ses bénéfices aux Impatients, un groupe qui œuvre en faveur de la guérison par l’expression artistique. « Je veux faire le bien autour de moi et je veux être comme ma mère, une personne accessible, avec qui on peut avoir une conversation », déclare le jeune tailleur. Par l’entremise de son entreprise, il conjugue sa passion pour le récit, l’art et l’action communautaire, intégrant sa philosophie en filigrane dans tous ses concepts. Il affirme que c’est le programme de MBA qui lui a fait découvrir sa véritable vocation. « Quand je me suis inscrit, je ne savais pas encore que je voulais créer mon entreprise, rappelle-t-il. L’expérience m’a beaucoup apporté, parce que j’étais ouvert à tout. Tout ce que j’y ai appris, je l’applique chaque jour dans mon travail. » 

Mode haut de gamme et engagement communautaire : meilleurs ensemble  

 La pandémie a fait prendre conscience de certaines choses au nouvel entrepreneur. Quand la COVID-19 a mis toute l’industrie de la mode à l’arrêt, freinant sa croissance jusque-là exponentielle, Nathan Kong a fait une pause introspective. Pendant le processus de conception d’un modèle d’affaires viable pour créer des emplois durables, il a appris que personne n’a réponse à tout ou n’est parfait. Les jeunes entreprises sont entièrement axées sur l’avenir, sur la croissance, sur les résultats. Le designer préfère voir les choses sous un autre angle : « Quelle personne est-ce que je veux être, qu’est-ce qui compte pour moi? Je me dois d’être honnête envers moi-même. Je veux améliorer le monde autant que je le peux. » En réorganisant ses ressources, il rend la marque Nathon Kong plus humaine et redonne à la communauté tout en soutenant les membres de son équipe. Attaché à la cause de la santé mentale, il a collaboré avec un refuge pour femmes victimes de violence conjugale. Il a lancé en 2019 une collection limitée d’accessoires mode en soie sur lesquels sont imprimées des œuvres qui racontent l’histoire de chaque artiste et de chaque patiente et patient des Impatients qui les ont peintes. Sur chaque costume créé sur mesure est discrètement cousue une pierre précieuse symbolisant la réussite, une citrine bénie par des moines lors d’un rituel bouddhiste. Nathon Kong donne aussi de son temps à des organismes montréalais qui viennent en aide à des artistes immigrants.  

 Le pouvoir des gens et de l’éducation 

 « Je dois ma réussite au soutien de mon réseau, souligne l’entrepreneur. C’est la raison précise pour laquelle​​​​​​​ il s’est investi dans l’Association des étudiantes et étudiants au MBA de Telfer : il connaissait le pouvoir du réseautage. « Vous devez gagner la confiance et le respect des gens qui vous entourent et élargir votre réseau, conseille-t-il à la communautéNathon Kong donne une conférence à l'Université McGill étudiante de Telfer. Vous n’imaginez pas les rencontres que vous pouvez faire. Il faut du temps pour obtenir ce qu’on veut. Je tiens à exprimer toute ma gratitude à toutes les personnes qui m’ont épaulé. » L’importance de toujours redonner, de ne pas seulement prendre, est au cœur de sa philosophie. Il faut se demander : « Que puis-je faire pour aider? Que puis-je donner en retour? » Même dans son rôle de mentor auprès de jeunes et de personnes ayant immigré comme lui, il apprend beaucoup à leur contact. « On prend tout le temps, mais quand on apprend à donner, on apprécie encore plus ce qu’on reçoit », assure-t-il. 

Aujourd’hui, Nathon Kong est en pleine rénovation d’un duplex qu’il vient d’acheter pour aménager un bureau minimaliste. Il continue d’apprendre auprès de chacun de ses clients et pratique la pleine conscience. Nous sommes fiers de le compter parmi notre communauté diplômée et nous suivrons avec intérêt ses futures réalisations pour le bien commun. 

 Découvrez la Maison Nathon Kong et l’organisme Les Impatients.  

Au sujet de l'autrice ou de l'auteur

Jeune diplômée du programme de baccalauréat en sciences commerciales spécialisé à l’École de gestion Telfer, Sonya Gankina a déjà amorcé sa carrière en tant que consultante et rédactrice en marketing numérique. Ses trois années d’expérience en agence cumulées pendant ses études l’ont aidée à fonder sa propre entreprise, où elle travaille avec de petites boîtes de la région comme de vastes sociétés au Canada et aux États-Unis. On peut la lire dans plusieurs publications de renom, et dans un blogue sur les arts et la culture à Ottawa. <br><br>Sonya Gankina is a recent graduate from the Honours Bachelor of Commerce program at the Telfer School of Management and has already begun her career as a consultant and writer in digital marketing. Armed with three years of agency experience earned while completing her studies, she has established her own business working with local businesses and large enterprises in Canada and the United States. She’s been featured in numerous respectable publications and also writes for an arts and culture blog in Ottawa.

Profile Photo of Sonya Gankina