L’IA et l’avenir du travail : exploration des rôles et des relations
L’introduction de l’intelligence artificielle (IA) au travail transforme non seulement la façon dont les tâches sont effectuées, mais aussi le mode d’interaction des professionnels et professionnelles. Les relations entre les spécialistes techniques (science des données, développement d’IA, etc.), les spécialistes de domaine (milieu médical, expertise-conseil, etc.) et la clientèle (patientèle, propriétaires d’entreprise, etc.) sont devenues de plus en plus complexes. Il convient donc d’examiner de plus près la manière dont l’expertise est remodelée et dont les normes professionnelles sont maintenues.
Afin d’étudier l’impact de l’IA sur la nature du travail, le professeur Mayur Joshi a reçu une subvention de développement Savoir du CRSH pour son projet intitulé «Evolving nature of work in the era of artificial intelligence» (Évolution de la nature du travail à l’ère de l’intelligence artificielle). Le professeur Joshi étudiera comment l’IA affecte les pratiques et les relations dans divers secteurs.

« Malgré les recherches approfondies sur la manière dont les spécialistes ont exploité les technologies dans le passé dans les études sur la technologie et l’organisation, les premières données empiriques révèlent de nouveaux défis, ainsi que de nouvelles utilisations des applications d’IA, qu’il est difficile d’expliquer à l’aide de notre appareil théorique existant », déclare le professeur Joshi. «C’est la volonté de combler le fossé entre nos théories sur la technologie et l’organisation et les réalités changeantes de l’IA qui me pousse à avancer mes recherches,» ajoute-t-il.
Collaboration humain-IA : réinventer l’expertise et le travail
Au moyen d’entretiens approfondis et d’observations ethnographiques avec des spécialistes techniques et de domaine, et leur clientèle, l’étude cherche à comprendre comment l’expertise est abordée dans un monde où les modèles d’IA prédictifs et génératifs sont de plus en plus utilisés. La recherche examinera la dynamique relationnelle entre les spécialistes techniques et les spécialistes de domaine, d’une part, et entre les spécialistes de domaine et leur clientèle, d’autre part, afin d’étudier comment l’IA et l’expertise relationnelle se façonnent mutuellement.
Les résultats pourraient contribuer à élargir les conversations sur l’avenir du travail, en guidant les professionnels et professionnelles qui doivent composer avec l’évolution des attentes de leur clientèle. Ils pourraient également éclairer les programmes de formation des futurs professionnels et professionnelles, qui se préparent à un monde où l’IA sera au cœur de leur pratique quotidienne. En outre, la recherche pourrait aider les utilisateurs et utilisatrices de l’IA prédictive et générative à évaluer la qualité de l’information produite par l’IA et à comprendre dans quels cas demander l’avis d’un ou une spécialiste pour éviter la désinformation. Enfin, les décisionnaires pourraient utiliser les résultats pour s’assurer que les technologies d’IA sont déployées de manière responsable.
En conclusion, cette recherche pourrait fournir des recommandations pratiques aux professionnelles et professionnels, afin qu’ils puissent continuer à exploiter le potentiel de l’IA tout en conservant l’élément humain qui rend leur expertise inestimable.