Combattre les préjugés grâce à un nouveau cadre pour l’enseignement et la formation paritaires en entrepreneuriat
En cette pandémie de COVID-19, les inégalités sont plus évidentes que jamais. Si les disparités entre les genres ont évolué depuis les premiers confinements, qui ont obligé les écoles à passer au distanciel et bon nombre de petites entreprises à fermer, les entreprises à propriété féminine continuent de subir les contrecoups de la pandémie en raison des perturbations économiques et des mesures d’isolement récurrentes.
Les professeures de l’École de gestion Telfer Barbara Orser et Catherine Elliott ont reçu une subvention Savoir du Conseil de recherches en sciences humaines pour perfectionner des outils servant à évaluer et à orienter les cours et les programmes d’études et de formation en entrepreneuriat. Elles utiliseront ce qu’elles appellent un cadre pour « Éducation et formation à l'entrepreneuriat plus sensible au genre » (GEET+). Leur but est d’accroître la pertinence des cours et des programmes tout en brisant les préjugés inconscients et les stéréotypes raciaux et professionnels qui se retrouvent dans la formation.
Titre du projet : Éducation et formation à l'entrepreneuriat plus sensible au genre
Des obstacles à l’inclusion
Selon une étude précédemment réalisée par la professeure Orser (en anglais), les nouvelles venues et les femmes racisées ou issues d’autres groupes désignés ont plus de difficulté que les autres propriétaires de petites entreprises à bénéficier de fonds de secours et de services de soutien.
« Cette étude améliorera les outils de premier plan utilisés pour évaluer l’équité, la diversité et l’inclusion dans les programmes d’études et de formation en entrepreneuriat », explique la professeure Orser, chercheuse principale. « En collaboration avec d’éminents universitaires, des agences de développement économique et des organisations œuvrant pour les petites et nouvelles entreprises partout dans le monde, nous encouragerons ainsi l’innovation dans le contenu des programmes et les pratiques d’enseignement. »
Une « récession au féminin »
Dans le discours du Trône de l’automne dernier, la crise économique actuelle a été qualifiée de « récession au féminin ». « Les résultats de notre étude feront naître des conversations difficiles sur la diversité et l’inclusion parmi les responsables des programmes d’études et de formation en entrepreneuriat », souligne Catherine Elliott. « Cette étude nous aidera à uniformiser nos façons de concevoir l’inclusion et d’en parler. »
L’étude des professeures Orser et Elliott arrive à point nommé. L’une des bonnes nouvelles annoncées dans le budget fédéral de 2021 était le plan pancanadien d’apprentissage et de garde des jeunes enfants, attendu depuis longtemps. Le budget prévoit aussi un soutien à la formation axée sur les compétences numériques, des approvisionnements en biens et services auprès de groupes en quête d’équité et un réinvestissement dans la Stratégie pour les femmes en entrepreneuriat (une stratégie fédérale qui consiste notamment à renforcer les organismes de soutien aux petites entreprises). L’inclusion figure donc au cœur du plan de relance du Canada.
Retombées de la recherche
Les deux chercheuses utiliseront des outils Web pour déceler les obstacles et suivre les progrès réalisés au chapitre de l’inclusivité des services aux petites entreprises. Le personnel d’enseignement et de formation se servira de leurs résultats pour évaluer et orienter les cours et les programmes en entrepreneuriat. Quant aux responsables des programmes, ils pourront y recourir pour déterminer si les cours et les services de consultation sont inclusifs, et pour élaborer des plans d’action en cas de lacunes. Pour en savoir plus sur les outils et les ressources du programme, veuillez consulter la page web du projet d'éducation et de formation à l'entrepreneuriat inclusif (disponible en anglais seulement).
Selon Catherine Elliott, l’étude « favorisera la diversité dans les programmes d’études et de formation en entrepreneuriat, les services, les entreprises, les postes de direction et la société en général ».
La professeure Orser est professeure titulaire. Elle est aussi professeure Deloitte en gestion des entreprises de croissance. Ses recherches, son enseignement et sa mobilisation se concentrent sur l’entrepreneuriat, la croissance des entreprises et l’autonomisation économique des femmes. En savoir plus sur son travail.
Catherine Elliott est professeure adjointe en comportement organisationnel et en ressources humaines. Ses domaines de recherche mettent l'accent sur l'amélioration du rendement organisationnel et sur la croissance des entreprises dans trois domaines : la performance humaine, la gestion du rendement dans les organisations du secteur public et la formation en gestion En savoir plus sur son travail.