Doctorante à l’honneur : Boushra El-Haj Hassan
Boushra El-Haj Hassan a entrepris des études de doctorat en gestion avec spécialisation en finance à l’École de gestion Telfer en 2016. Sous la direction du professeur Shantanu Dutta, elle se penche sur les fusions et acquisitions pour mieux comprendre les processus et déterminants en cause, et leur impact sur les sociétés.
Pourquoi avez-vous choisi d’étudier la finance? Votre décision a-t-elle été motivée par des raisons personnelles?
J’ai choisi de faire un doctorat en gestion et de me spécialiser en finance après avoir réalisé que, souvent, le succès des décisions d’affaires se mesure à leurs retombées financières. De plus, la recherche en finance se situe à l’intersection de nombreux autres domaines, de sorte que les chercheuses et chercheurs ont un nombre infini de sujets à explorer. Je trouve ça passionnant.
Sur quoi vos recherches portent-elles? En quoi votre projet se démarque-t-il? Comment votre projet contribuera-t-il à votre domaine?
Ma recherche actuelle porte sur les fusions et acquisitions. Malgré l’abondante littérature dans ce domaine, il existe encore beaucoup de lacunes quand il s’agit de comprendre les dynamiques des processus en cause et les déterminants des retombées de ces accords sur les entreprises. À cette étape-ci, je veux explorer le rôle des banques d’investissement dans ce contexte, en réalisant une étude exhaustive qui vise à concilier les résultats divergents qu’on trouve dans les publications sur le sujet. Plus précisément, je m’intéresserai au rôle des conseillères et conseillers financiers des acquéreurs, et au manque de données probantes sur la valeur que peuvent apporter les banques d’investissement aux sociétés ciblées. Pour ce faire, j’utiliserai un vaste ensemble de données que j’ai moi-même recueillies, et je développerai une multitude d’indicateurs de la qualité des prestataires de services-conseils afin d’étudier l’impact de leur réputation, de leur rendement antérieur et de leurs activités sur les résultats des accords de fusion et d’acquisition.
Avez-vous récemment publié un article ou donné une conférence sur l’objet de votre thèse? Si oui, quels sont les principaux points à retenir?
J’ai à mon actif deux chapitres de livres (un sur les cryptomonnaies, et l’autre sur la manipulation d’option d’achat d’actions), en plus de deux articles. L’un des articles que j’ai corédigés, « Does Target Geographical Complexity Impact Acquisition Performance? », est lié aux fusions et acquisitions. Il a été publié dans Finance Research Letters. Nous y examinons la mesure dans laquelle la complexité de la situation géographique d’une société ciblée agit sur le rendement de l’acquisition. Nos résultats montrent qu’une telle complexité est associée à de moindres rendements anormaux pour l’acquéreur ainsi qu’à des primes d’acquisition plus élevées, de sorte qu’elle pourrait avoir des implications pour les actionnaires et les gestionnaires de l’acquéreur en cas d’acquisition prévue d’une cible complexe.
Quel impact ou quelle influence vos travaux de recherche sont-ils susceptibles d’avoir sur les politiques, l’administration publique, le secteur privé ou les communautés au Canada?
Les sociétés engagent des dépenses considérables en services-conseils, surtout lorsqu’elles font appel à des services de premier plan en fusions et acquisitions. En examinant le rôle des conseillères et conseillers financiers, et la valeur qu’ils apportent, j’espère offrir des données empiriques qui orienteront les sociétés dans leurs décisions sur le recours à une telle assistance et le niveau de services qui leur convient.