Mener des travaux de recherche sur les questions autochtones « dans le bon sens » : une philosophie à encourager
Ana Maria Peredo, professeure à Telfer et titulaire d’une chaire de recherche du Canada de niveau 1, a reçu une subvention Connexion du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada pour son projet intitulé The International Academy of Research in Indigenous Management and Organization Studies (L’Académie internationale de recherche sur la gestion et l’étude des organisations autochtones).
Son projet a pour but de stimuler la recherche et la formation à la recherche sur les questions autochtones pour les spécialistes autochtones et non autochtones dans les domaines de la gestion et de l’organisation afin de bâtir des ponts entre les savoirs traditionnels autochtones et ceux de l’Occident.
Peu de considération pour les points de vue autochtones
Métisse du Pérou et pionnière dans le domaine de la recherche sur les questions autochtones, la professeure Peredo constate un manque de prise en compte des points de vue et de reconnaissance des contributions uniques des peuples autochtones. Selon elle, « les systèmes de savoir autochtones jettent un éclairage utile sur le monde des affaires, de l’organisation communautaire, du leadership et du développement économique ».
L’Académie autochtone souhaite s’attaquer à ce problème en outillant une nouvelle génération de chercheuses et chercheurs autochtones et non autochtones en gestion qui parviendront à imbriquer les savoirs autochtones et occidentaux pour s’assurer de générer des retombées tant à l’échelle régionale que mondiale.
Elle a donc réuni une formidable équipe composée de spécialistes et de mentores et mentors universitaires autochtones – y compris des membres du corps professoral de Telfer – ayant à cœur de soutenir les chercheuses et chercheurs universitaires émergents, autochtones ou non, des quatre coins de la planète.
Ana Maria Peredo voit grimper le nombre d’entreprises autochtones partout dans le monde, ce qui suscite davantage d’études axées sur les points de vue autochtones dans les domaines de la gestion et de l’organisation. Plusieurs écoles de gestion (au Canada, aux États-Unis, en Nouvelle-Zélande et en Australie, par exemple) ont pris des mesures pour encourager les Autochtones à y étudier ou à y enseigner et ont entrepris de mettre sur pied des projets portant sur les questions autochtones. Cela dit, malgré tous ces efforts, des obstacles continuent d’empêcher les Autochtones d’accéder au milieu de l’enseignement et de la recherche en gestion.
Des avantages pour les communautés autochtones, entre autres
Un travail de collaboration avec les leaders de quatre organisations autochtones permettra de s’assurer de l’utilité des travaux d’Ana Maria Peredo pour les communautés autochtones. La professeure pense d’ailleurs que les retombées de ses recherches ne profiteront pas qu’au milieu universitaire, mais aussi aux communautés et aux entreprises autochtones, ainsi qu’à la société en général.
Le projet vient en appui à l’autodétermination autochtone et à la réconciliation économique, et il répond aux appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation du Canada. L’Académie autochtone pourrait devenir un moteur de changement dans la communauté universitaire élargie en prônant la philosophie selon laquelle la recherche doit être faite « dans le bon sens », c’est-à-dire qui rend hommage à l’esprit et aux traditions autochtones.