Comprendre l’importance pratique des théories : entretien avec le nouveau professeur Lance Ferris
Lance Ferris a été embauché cet été à titre de professeur en gestion des ressources humaines et comportements organisationnels (GRHCO) à l’École de gestion Telfer. Avant d’occuper ce poste, il a été professeur agrégé au Smeal College of Business de l’Université d’État de Pennsylvanie et à la Lee Kong Chian School of Business de l’Université de gestion à Singapour, puis au Eli Broad College of Business de l’Université d’État du Michigan. Il siège actuellement au comité éditorial de l’Academy of Management Review et a récemment terminé un mandat à titre de rédacteur adjoint de la publication Organizational Behavior and Human Decision Processes. Nous l’avons rencontré pour en savoir plus sur ses champs de recherche.
Question 1 : Pourquoi avez-vous choisi d’étudier la GRHCO? Votre intérêt professionnel cache-t-il un intérêt personnel pour ce domaine?
Je crains que ce ne soit pas l’histoire la plus fascinante qui soit. J’ai découvert la GRHCO en discutant avec quelqu’un des Ressources humaines à l’usine où j’ai travaillé après avoir obtenu mon diplôme de premier cycle en psychologie. La personne m’a demandé si j’avais déjà suivi des cours en psychologie du travail (c.-à-d. en GRHCO). Je n’avais jamais entendu parler de cette discipline. Mais comme le sujet me semblait intéressant, j’ai envoyé des demandes d’admission à quelques programmes de doctorat. Et voilà, c’est tout (ou presque!).
Question 2 : En quoi vos études doctorales vous ont-elles préparé à votre programme de recherche actuel?
Ma formation au doctorat m’a fait découvrir, entre autres, la valeur des théories, que ce soit celles de la relativité ou celles sur la motivation. Les théories nous aident à comprendre pourquoi les choses se produisent et à déterminer comment résoudre des problèmes. J’ai donc lu beaucoup à ce sujet et, sans surprise, j’ai commencé à orienter mes travaux sur la motivation en général et les théories connexes.
Question 3 : Aimeriez-vous nous présenter de nouveaux faits saillants de vos recherches? Y a-t-il des publications à venir ou de nouveaux projets qui vous enthousiasment particulièrement?
Mes collègues et moi publierons bientôt une étude portant sur la manière dont les activités de loisir peuvent vous aider à vous remettre d’une mauvaise journée au travail. Disons qu’une personne revient à la maison en colère. On pourrait penser qu’une activité relaxante, comme la méditation ou le yoga, serait la meilleure solution pour évacuer cette frustration. Toutefois, nos recherches démontrent qu’il lui faudrait plutôt pratiquer une activité de loisir qui génère des émotions positives capables de contrebalancer l’intensité des émotions négatives dont elle tente de se remettre. Une activité calmante ne sera pas aussi efficace pour apaiser cette personne qu’une activité qui la rendrait, par exemple, énergique, joyeuse ou enthousiaste (comme se joindre à une ligue récréative de hockey). Par contre, calmer son esprit est une stratégie efficace quand on se ressent de la nervosité ou de l’anxiété.
Question 4 : Quelle est l’incidence de vos recherches sur le milieu des affaires au Canada?
Jusqu’à présent, dans ma carrière, je me suis surtout intéressé à la motivation, c’est-à-dire aux raisons qui poussent les membres du personnel à travailler fort, à faire de bonnes actions (comme se porter volontaire pour aider une ou un collègue) ou à adopter de mauvais comportements (comme voler, faire preuve d’agressivité, etc.). Je suis heureux de me joindre à l’Université d’Ottawa, notamment parce que cette coupure naturelle me donnera l’occasion de réfléchir à la manière de mieux aider les entreprises et la société dans son ensemble. J’ai tout particulièrement envie de travailler avec des organisations nationales et de cerner les interventions qu’elles pourraient mettre en place dans leurs propres milieux de travail.