Comprendre l’effet de la recherche sur les chercheurs et les chercheuses
En 2013, alors que le gouvernement canadien s’apprêtait à modifier les lois entourant le travail du sexe, la professeure Madeline Toubiana a lancé une étude de sept ans sur les travailleuses du sexe avec sa collègue Trish Ruebottom, professeure agrégée de RH et de gestion à la DeGroote School of Business de l’Université McMaster. Au cours de cette étude, elles ont découvert des formes d’entrepreneuriat innovatrices dans l’industrie du sexe, en plus de constater le changement social mené par les personnes stigmatisées et marginalisées dans ce milieu.
Grâce à ce projet de recherche, la professeure Toubiana a aussi beaucoup appris sur elle-même. Dans un article signé en son nom personnel et publié dans le HuffPost, elle a raconté comment ses recherches sur l’industrie du sexe avaient modifié sa perception de l’objectification dans sa propre vie. En lisant cet article, la communicatrice de recherche que je suis a voulu en savoir plus long sur comment la recherche affecte la vie personnelle des chercheurs et des chercheuses. J’ai donc demandé à la professeure Toubiana de me faire part de son expérience. Voici le résumé de notre conversation.
Mireille Brownhill, conseillère en mobilisation des connaissances : Merci de prendre le temps de discuter avec moi! En septembre 2023, vous avez écrit un texte d’opinion pour le Huffington Post sur la manière dont vos recherches sur l’industrie du sexe avaient changé votre perception de l’objectification. On parle très peu de l’effet de la recherche sur la vie personnelle des chercheurs et des chercheuses et sur l’orientation de leurs futurs travaux.
Professeure Madeline Toubiana : Je pense que vous soulevez là un point très intéressant. Ce n’est pas quelque chose qu’on apprend, n’est-ce pas? On ne nous enseigne pas que nos recherches auront des conséquences sur notre vie. Il existe ce qu’on appelle l’« auto-ethnographie », où on étudie des sujets pertinents sur le plan personnel, mais j’ai constaté que l’inverse était également vrai, c’est-à-dire que même en faisant des recherches qui n’ont aucun lien avec notre vie personnelle, on en vient, avec le temps, à changer la façon dont on perçoit sa propre vie.
Mireille : Y a-t-il un autre sujet que vous avez étudié et qui a modifié votre perception ou qui vous a influencée sur le plan personnel?
Madeline : Dernièrement, je m’intéresse beaucoup à la honte. Dans mes recherches sur la périménopause en milieu de travail, j’ai constaté que les femmes se comparent à un modèle de « travailleuse idéale ». Elles sont perdantes à tout coup, car cet idéal n’existe pas, mais elles semblent toutefois avoir honte de ne pas correspondre à cet idéal. J’ai aussi observé le sentiment de honte dans plusieurs autres contextes : dans mes recherches sur le travail du sexe, sur les émotions, auprès de personnes immigrantes, et lors de nombreuses entrevues. La « honte » , c’est le sentiment de ne pas être à la hauteur. Et c’est un sentiment que j’éprouve dans ma propre vie, comme femme, comme mère et comme universitaire. C’est un éternel dilemme.
Je sais qu’on peut résister à ce sentiment en l’analysant d’un point de vue cognitif; c’est un phénomène que j’ai étudié. Je sais que je fais de mon mieux et qu’il est possible de ne pas succomber au sentiment de honte. Pourtant, les gens continuent de ressentir de la honte; je le vois dans mes recherches et j’en fais aussi l’expérience dans mon propre corps. Pour gérer cette honte dans ma vie, je m’inspire des recherches que je mène à ce sujet, de même que des stratégies mises en place par d’autres. Mon travail me fait évoluer. Je ne m’attendais pas à cela, et je ne sais pas trop quoi en penser. Ce n’est pas un sujet dont on parle dans le monde de la recherche ou pendant la formation des doctorants et des doctorantes.
Mireille : Croyez-vous que votre travail a une influence positive sur votre vie? D’après ce que je vous entends dire, l’influence semble positive, elle semble vous faire grandir comme personne.
Madeline : Oui, je suis d’accord. Enfin, ça me met sur la voie de la croissance; de là à savoir si le processus aboutira ou non, c’est une autre histoire, mais il me fait prendre conscience des défis et des choses à travailler.
Un autre exemple : j’ai lancé récemment un projet sur la décroissance en collaboration avec d’anciennes étudiantes au doctorat, Niki Khorasani et Angelique Slade Shantz. Dans ce projet, nous observons le parcours de personnes ayant abandonné leur carrière pour se tourner vers la vie rurale ou l’agriculture, ce qu’on appelait avant dans la littérature une « décroissance professionnelle ». Certaines personnes qui font ce choix disent vouloir « s’affranchir de la course au succès ». En étudiant ces gens et leurs décisions, en témoignant de leur critique de notre rythme de vie et de ses effets sur l’humanité, on en vient vraiment à se poser des questions sur soi-même et sur notre propre vie. La transformation personnelle n’est pas rapide pour autant; je ne m’attends pas à voir l’effet transformateur de mes travaux avant des années, tout comme ça a été le cas pour mes recherches sur la stigmatisation et la honte. Le changement se fait lentement.
J’ajouterais que mon programme de recherche s’intéresse principalement aux facteurs qui entravent et facilitent le changement social. J’essaie de comprendre comment les humains et les organisations peuvent prospérer au sein de la société. Donc, en étudiant comment sortir du mode « survie » pour enfin s’épanouir, j’espère en tirer des leçons qui m’aideront moi aussi à m’épanouir. Ce n’était pas mon but au départ; je n’essayais pas de favoriser ma propre évolution, mais ça s’est produit en cours de route.
Mireille : Vous parlez de changement, tant pour vous-même que pour les personnes qui participent à vos recherches. Pensez-vous que vous choisissez vos sujets de recherche à cause d’un désir de changement?
Madeline : Je pense que oui. Si je comprends bien, vous me demandez si, en fait, j’étudie ce que je veux voir se produire dans le monde, et je pense que c’est le cas, effectivement. C’est l’une des raisons pour lesquelles je suis revenue dans le milieu universitaire. Je travaillais dans la vente, dans le secteur de l’hôtellerie, et plus mes ventes étaient élevées, plus j’étais récompensée, que mes décisions aient été morales ou non. Je me suis dit : « Dans quoi est-ce que je me suis laissée embarquer? À quoi m’ont menée mes études en affaires? » Je me demandais où étaient la bienveillance, les liens sociaux et l’éthique. Comment est-on censé faire le bien dans le monde? J’ai trouvé intéressante cette tension que j’observais à la croisée du monde des affaires, et ça m’a poussée à reprendre mes études; je me penche depuis sur la manière dont survient le changement social.
Mireille : C’est intriguant ce concept d’« auto-ethnographie », qui vous amène vers des sujets pertinents pour vous à la lumière de votre expérience et de vos connaissances actuelles. Je ne pense pas avoir rencontré de chercheuse ou de chercheur qui travaille dans un domaine dont il ou elle ignore tout. Vos recherches ont-elles produit des résultats que vous avez appliqués directement dans votre vie?
Madeline : Je ne sais pas trop. Je n’étudie pas des contextes très conventionnels. J’ai souvent étudié des populations marginalisées et stigmatisées, alors le lien direct avec ma propre vie ne saute pas toujours aux yeux. Ce n’est pas aussi immédiatement applicable que si, par exemple, j’avais étudié le processus d’embauche et qu’il en ressortait des points que je pouvais mettre en pratique directement dans mes processus d’embauche. J’ai tiré des leçons de mes recherches non pas parce qu’elles me touchaient personnellement, mais parce que j’appris à me connaître en observant des gens qui vivaient des situations très différentes de la mienne. Mais ce n’est pas toujours le cas. Mon étude de la périménopause en milieu de travail est évidemment pertinente pour moi en tant que femme. Ce que je veux dire, c’est qu’on peut trouver un lien avec sa propre vie, qu’on fasse ou pas de la recherche auto-ethnographique.
Mireille : C’est vrai que le genre de recherche que vous menez ne débouche pas nécessairement sur des solutions ou des outils.
Si vous tenez compte des effets de vos recherches, passées ou actuelles, sur votre vie, pensez-vous que vous allez choisir vos futurs projets en fonction des effets qu’ils pourraient avoir sur vous?
« Ce n’est pas là-dessus que je m’interrogeais au départ. Je voulais répondre à une question très générale : pourquoi est-ce si difficile de faire le bien dans le monde des affaires? À chaque fois, pour chaque projet, je cherchais des réponses à une question, puis je finissais par me dire : bon, maintenant, il faut que j’en sache plus. »
Madeline : Je ne sais pas. Je pense que les expériences que je vis façonnent la recherche que je fais, et que cette dernière façonne aussi mes expériences. C’est itératif. Comment je fais pour choisir mon prochain projet? Les deux aspects influencent ma décision parce que le processus même m’apprend des choses et chaque projet bonifie ma compréhension du concept d’« épanouissement », tant individuel, qu’organisationnel et social. Comment peut-on susciter un changement social qui nous rapprochera de ça?
Le travail que j’ai fait sur les émotions et sur la stigmatisation en est un exemple. Ces deux concepts m’ont mise sur la piste de la honte et du frein à l’épanouissement qu’elle représente dans différents aspects de nos vies. Je publierai bientôt un article sur la honte à l’échelle organisationnelle; un autre article, actuellement en révision par un comité de lecture, portera sur la transformation de la honte. Cette recherche sur la honte m’a sensibilisée à la notion d’incarnation. Par ce constat, et l’étude que je mène actuellement sur la ménopause, j’ai compris qu’on ignorait les besoins du corps physique, tant dans l’environnement de travail que dans les réflexions théoriques. Alors, j’essaie maintenant de creuser cette question à fond. Ce n’est donc pas juste mon vécu personnel, c’est un processus itératif, c’est la recherche qui évolue, c’est l’information qui manquait à notre compréhension, c’est la motivation de pousser plus loin. Mon prochain projet portera sur le concept d’incarnation, sur le corps, ainsi que sur le ralentissement du rythme de vie, sur la décroissance, sur les gens qui quittent des organisations et des carrières conventionnelles pour pouvoir s’épanouir.
Ce n’est pas là-dessus que je m’interrogeais au départ. Je voulais répondre à une question très générale : pourquoi est-ce si difficile de faire le bien dans le monde des affaires? À chaque fois, pour chaque projet, je cherchais des réponses à une question, puis je finissais par me dire : bon, maintenant, il faut que j’en sache plus. Alors le pont entre les deux mondes, pour moi, c’est que j’apprends à me connaître comme personne et comme être humain, et découvrir ce qui me permet d’être heureuse.
Mireille : Pensez-vous que c’est un phénomène fréquent pour les chercheuses et les chercheurs? Avez-vous observé cette même volonté chez vos collègues d’accueillir ces leçons et de les incorporer à leur vie personnelle?
Madeline : Je pense que plusieurs le font. Les sujets étudiés ne s’appliquent pas toujours concrètement, mais la plupart des universitaires que je connais adoptent en partie ce qu’ils ou elles apprennent dans leur travail à leur propre vie.
J’ai lu un ouvrage sur les émotions de Lisa Feldman Barrett, dans lequel elle explique sa théorie des émotions, qui s’appuie sur plusieurs décennies de recherche en neuroscience et en neuroscience des émotions; ce faisant elle y présente sa nouvelle compréhension des émotions et la manière dont elle l’applique à ses interactions avec ses enfants.
Avec un peu de chance, les connaissances que nous mettons au jour façonnent nos interactions avec le monde, mais nous n’y portons jamais vraiment attention, et nous n’en discutons pas explicitement. Le faire nous rends vulnérables, car cela nous oblige à nous dévoiler en tant que personne, et nous éloigne de l’image du travailleur idéal ou de la travailleuse idéale.
Mireille : Ressentez-vous le besoin de séparer votre identité personnelle de votre travail? Est-ce que ça fait partie de votre formation?
Madeline : Pas explicitement, mais je me rappelle qu’une directrice de recherche m’a déjà raconté qu’on lui avait dit de ne pas mettre de photo de son enfant dans son bureau. Le message, c’est qu’elle ne pouvait pas être totalement elle-même dans son propre bureau. C’est particulièrement frappant pour les femmes, dans un domaine qui est fortement genré. Plus j’étudie le concept de « travailleur idéal » ou de « travailleuse idéale », plus je me rends compte qu’il y a aussi beaucoup d’hommes qui ne se sentent pas à la hauteur, alors ils cachent eux aussi certains côtés de leur personnalité. Nous dissimulons tous et toutes une part de ce que nous sommes.
Dans le monde universitaire, une des choses qui est enseignée et qui peut se révéler assez toxique, c’est l’attachement à une certaine culture du travail. D’un côté, cela produit des chercheuses et des chercheurs qui se dévouent, par passion, à leur travail, mais beaucoup finissent par s’épuiser à cause de cette idée qu’il faut travailler en tout temps, être disponible en tout temps, répondre aux courriels de jour comme de nuit et ne jamais s’arrêter. Cette conception du travailleur idéal ou de la travailleuse idéale s’insinue dans notre profession.
Mireille : La personne ne peut donc pas être totalement elle-même.
Madeline : Exactement.
Mireille : Dans votre profession, on attend des gens qu’ils publient les résultats de leurs recherches dans des revues scientifiques et, en parallèle, qu’ils participent à différentes activités de mobilisation des connaissances. Sentez-vous le désir ou le besoin de parler à vos collègues des effets personnels de la recherche pour leur faire profiter de votre expérience?
Madeline : Au début de ma carrière, ça ne m’a même jamais traversé l’esprit; je ne pensais pas avoir la latitude pour le faire. On espère obtenir rapidement un poste permanent, alors on veut publier les bonnes recherches au bon endroit. Le fait de transmettre nos connaissances au-delà de la tour d’ivoire, si je peux m’exprimer ainsi, n’est pas valorisé, du moins selon les critères habituels. Et même si j’avais voulu le faire, je ne savais pas comment m’y prendre. Après être devenue titulaire, et après mes recherches sur le travail du sexe, qui ont été si transformatrices, ma co-autrice et moi avons voulu présenter nos idées à un public plus vaste. C’est à ce moment-là que Trish et moi avons donné une conférence Tedx; nous essayons maintenant d’écrire un livre. C’est un sujet qui ne concerne pas que nos pairs; d’autres pourraient s’y intéresser.
Je suis fière de ma capacité à rédiger des articles scientifiques, c’est un processus qui m’a beaucoup appris, mais beaucoup de gens qui pourraient en bénéficier ne les lisent pas et n’en tirent rien. Plusieurs éléments qui pourraient aussi être bénéfiques pour le lectorat ne se retrouvent pas dans la version finale de l’article. Par exemple, nous avons dû résumer les résultats de notre étude de sept ans dans un article de moins de 60 pages. Ça ne laisse aucune place aux expériences personnelles.
Alors, oui, j’ai le désir de transmettre cette information à un plus vaste public, mais c’est très difficile à faire dans les limites que nous impose notre travail. Il y a tellement d’attentes : l’enseignement, les tâches de service, la publication dans les grandes revues. À tout ça vient s’ajouter la vie personnelle. Je veux le faire; le défi principal c’est de trouver le temps.
« C’est l’une des choses les plus difficiles que j’ai faites : combiner plusieurs grandes idées et produire un tout cohérent qui fera évoluer la théorie. C’est de la création de connaissances, non? Et c’est important et précieux. J’adore cette partie de mon travail. »
Mireille : À titre de conseillère en mobilisation des connaissances, je vous félicite pour le travail que vous faites pour transmettre les résultats de vos recherches à un vaste public d’une manière accessible en faisant des liens avec leur vie personnelle. Je comprends aussi qu’à l’heure actuelle, ce type de travail n’est pas mesuré ni même adéquatement valorisé.
On observe présentement un mouvement qui tente de faire reconnaître les résultats de ce genre de travail et de les valoriser, mais nous n’en sommes pas encore là. Alors, je comprends ce que vous dites : vous souhaitez faire le bien parce que vous voulez susciter un changement social, mais c’est difficile à cause du fonctionnement du milieu de la recherche et de la manière dont on définit le « succès » de votre parcours professionnel.
Madeline : C’est vrai et j’ajouterais ceci : je n’aurais pu tirer les conclusions et les leçons que j’ai tirées si je n’avais pas eu à suivre le processus rigoureux de publication dans une revue scientifique. Ce processus nous oblige à raffiner et à bien articuler nos principales conclusions. Je ne crois donc pas que cette façon soit sans valeur, ou qu’on doive l’abandonner. C’est l’une des choses les plus difficiles que j’ai faites : combiner plusieurs grandes idées et produire un tout cohérent qui fera évoluer la théorie. C’est de la création de connaissances, non? Et c’est important et précieux. J’adore cette partie de mon travail.
Le plus dur, c’est de concilier tout ça, et je pense qu’au lieu de se laisser tomber une approche ou une autre, il faut plutôt permettre plus de flexibilité. D’un côté, il faut faire le travail et la recherche, mais il faut ensuite avoir le temps et l’espace (ou le soutien) nécessaires pour communiquer le savoir extrait de ce travail. Je ne voudrais pas transmettre des connaissances qui n’ont pas été soumises à un processus d’évaluation rigoureux.
Mireille : On souhaite bien que les discussions en cours permettront d’adapter les mesures d’évaluation, ce qui donnerait de la valeur à la mobilisation des connaissances découlant de la recherche et qui, en retour, rendrait peut-être possible cette période de transition.
Madeline : Dans l’ensemble, tout changement social se produit assez lentement. Comme je l’ai dit, mon prochain projet portera sur le ralentissement du rythme de vie. À quoi ressemblent les métiers qui bougent moins vite? Ça revient à ce que vous disiez sur les résultats de la recherche, à la manière dont ils sont mesurés. Qu’est-ce qui se passerait si on concevait autrement nos carrières et nos organisations, en fonction de buts différents, en choisissant de ne pas juste « croître à tout prix » ou « travailler sans arrêt », mais simplement sentir que ce qu’on fait est suffisant?
C’est l’une de mes pistes de réflexion, et j’étudie les gens et les organisations qui ont choisi cette voie. Ça me force à examiner ma propre vie, qui est pas mal dans cette dynamique de « croître à tout prix » et de « travailler sans arrêt ». J’ai du mal à ralentir, à trouver la sérénité. C’est une réflexion naissante, un processus de croissance qui commence tout juste. Si vous me reposez la question dans cinq ans, je pourrai peut-être dire que j’ai réussi à ralentir le rythme.
Mireille : Je vous reviens dans cinq ans! Merci, Madeline, de m’avoir partagé tout ça.
Madeline Toubiana est professeure titulaire et détentrice de la Chaire Desmarais en entrepreneuriat à l’École de gestion Telfer à l’Université d’Ottawa. Son programme de recherche porte, dans l’ensemble, sur ce qui entrave et favorise le changement social et l’innovation. Elle s’intéresse tout particulièrement à l’influence des émotions, de l’entrepreneuriat, des processus institutionnels et de la stigmatisation sur les dynamiques de changement social. En 2023, l’École Telfer lui a décerné le Prix de la chercheuse prometteuse de l’année.