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Michelle Savoy et le soutien aux femmes dans les marchés financiers

Michelle Savoy tenant la médaille R. Trudeau

Michelle Savoy (B.Adm. 1982) est administratrice pour NAV CANADA, la Banque Laurentienne du Canada et Pizza Pizza Royalty Corp. Elle est aussi une activatrice de Coralus (anciennement SheEO), une initiative mondiale consacrée au financement et au soutien des femmes entrepreneures. De plus, elle a fondé GROW (Giving Ring of Women), un organisme qui donne collectivement des milliers de dollars chaque année à des causes importantes à la grandeur du pays. Au cours de son impressionnante carrière, Michelle Savoy a notamment été présidente de Capital Guardian Canada et a passé plus de 10 ans à Marchés des capitaux CIBC dans un poste de direction en finances.  

Défenseuse du leadership au féminin et philanthrope, Michelle Savoy est une professionnelle accomplie de la haute finance qui célèbre et soutient les femmes entrepreneures. Cette année, elle ajoute la médaille R. Trudeau de l’École de gestion Telfer à son impressionnant tableau de distinctions.  

La médaille R. Trudeau est la distinction la plus prestigieuse accordée par l’École de gestion Telfer. Elle est remise à des diplômés extraordinaires pour souligner leur succès professionnel remarquable, leur implication dans la communauté et leur engagement auprès de leur alma mater. Cela dit, la réussite professionnelle de Michelle Savoy ne se mesure pas d’un simple coup d’œil. Diplômée dévouée de Telfer, elle s’efforce d’aider les femmes à acquérir une autonomie économique partout au pays.  

Donner au suivant – Là où tout a commencé, comme pour bien d’autres : dans la famille 

Michelle Savoy est l’aînée d’une famille de quatre enfants, dont la mère devait tout faire. Voir sa mère aller au travail, peiner et tâcher de nourrir ses quatre enfants, à une époque – les années 60 et 70 – où le monde professionnel était moins accueillant pour les femmes, a été très formateur. « Ma grand-mère paternelle était d’une grande générosité [elle aussi], explique Michelle Savoy en entrevue. Elle donnait beaucoup, se portait toujours volontaire et avait des opinions politiques bien arrêtées. J’ai toujours essayé de me montrer à la hauteur de leur exemple à toutes les deux. » Inspirée par le parcours de sa famille matriarcale, Michelle savait qu’il était primordial d’atteindre l’indépendance financière dans sa vie, avant toute autre chose. Son travail acharné tout au long de sa carrière lui a permis d’y parvenir. Aujourd’hui, et depuis quelques années, elle est convaincue qu’il lui faut rendre la pareille et aider d’autres femmes à atteindre l’indépendance financière.  

« Tout ce que je fais dans le cadre de mon travail en faveur des femmes vise à leur offrir de meilleures conditions de vie, à faire en sorte qu’elles aient voix au chapitre, à les inciter à être elles-mêmes et à prendre leurs propres décisions. C’est très important pour moi », ajoute-t-elle. En tant que sœur aînée, elle a toujours su qu’être un exemple et une leader nécessite un grand sens des responsabilités.  

Femmes dans les marchés financiers : les leçons de Michelle Savoy 

Michelle Savoy qui présente devant un groupe d'étudiant.e.s de l'École de gestion TelferLorsque Michelle Savoy a terminé son baccalauréat en administration à l’Université d’Ottawa en 1982, elle n’était pas certaine de ce qui l’attendait, un sentiment que connaissent bien des diplômées et diplômés. Histoire de tâter le terrain, elle a fait 65 entrevues auprès de différentes entreprises avant d’entrer au service de Xerox.  

« Lorsque j’ai terminé mes études universitaires, j’étais très fière de mon diplôme. Mais quand j’ai commencé à faire du porte-à-porte pour vendre des photocopieurs, j’ai eu le sentiment d’avoir été dupée. Je me demandais quand j’allais enfin utiliser ce que j’ai appris à l’université ». N’étant pas du genre à abandonner, Michelle a décidé de changer son attitude. Au lieu de ne voir que la difficulté du travail, elle s’est concentrée sur son fondement, à savoir la vente directe. Elle a réalisé que si elle savait comment vendre un produit, elle saurait comment mieux se vendre pour décrocher un emploi. Et elle avait raison : sa connaissance de la vente a été le secret de sa réussite et lui a ouvert les portes des marchés financiers, où elle a prospéré et gravi les échelons pendant plus de 12 ans.  

« Une carrière, ce n’est pas forcément linéaire. Je ne m’attendais pas à aboutir où je suis aujourd’hui. J’ai changé de direction bien des fois. J’ai fait quelques pas en arrière et accepté des baisses de salaire pour mieux faire un immense bond en avant plus tard. » Son cheminement fructueux depuis Xerox ne s’est pas arrêté aux marchés financiers. Bifurquant vers une autre direction, Michelle Savoy a travaillé comme recruteuse de cadres pendant quelques années, avant de passer au domaine de la gestion de placements, puis de devenir propriétaire d’une franchise de Boston Pizza avec ses frères.  

L’École de gestion Telfer et l’AIESEC : l’expérience étudiante 

Michelle Savoy a adoré son passage à l’Université d’Ottawa. Même si elle dit avoir été une étudiante « très moyenne », elle a toujours aimé apprendre, et elle en a profité à l’Université d’Ottawa. En outre, elle y a noué des amitiés durables avec des gens qu’elle fréquente encore à ce jour, a travaillé comme conseillère en résidence et a fait partie de l’AIESEC, un organisme international sans but lucratif géré et dirigé par des jeunes, axé sur le leadership de la jeunesse.  

« Je suis extrêmement reconnaissante de mon expérience à l’AIESEC, confie-t-elle. Ça m’a donné la chance de mieux connaître mes collègues des secteurs des affaires et de l’économie. Nous avons participé à des projets ensemble, et assisté à des rassemblements de l’AIESEC à l’échelle provinciale et nationale, en compagnie d’étudiantes et d’étudiants d’autres écoles qui ont contribué à élargir mes horizons. Même si je n’ai pas participé au programme d’échange de l’AIESEC en raison d’un emploi à temps plein, j’ai eu la possibilité de rendre visite à une collègue de l’Université d’Ottawa qui était en échange à Zagreb, en Yougoslavie. Je n’ai jamais oublié cette expérience merveilleuse et enrichissante, la rencontre d’étudiantes et d’étudiants du monde entier participant à un programme d’échange dans l’ancienne Yougoslavie. » 

Partager la richesse : l’importance de redonner par la philanthropie 

Michelle Savoy qui discute avec une étudiante de l'École de gestion TelferJeune, jamais Michelle Savoy n’avait imaginé faire carrière en finance. Alors qu’elle travaillait dans un camp pour filles défavorisées, elle avait en fait envisagé de continuer à aider les autres en devenant travailleuse sociale ou directrice de camp. Mais finalement, se rappelant l’importance d’atteindre l’indépendance financière et s’inspirant du parcours de sa mère et de sa grand-mère, elle a choisi les affaires. Grâce à cette décision cruciale et à une carrière fructueuse en haute finance, elle concrétise maintenant par la philanthropie son ambition initiale d’aider les gens.  

En compagnie d’autres diplômées et diplômés de Telfer et de collègues qui offrent leur soutien à l’École, Michelle Savoy est fière de redonner à autrui. « Je veux montrer à mes enfants les différentes facettes de l’action caritative, notamment comme vecteur d’impact. Je veux rendre le monde meilleur et laisser à mes enfants un héritage qu’ils pourront perpétuer », ajoute-t-elle. Michelle Savoy prône aussi la philanthropie en tant qu’étape intentionnelle à la fin d’une carrière professionnelle. C’est une façon de redonner, de rendre la pareille et d’avoir un impact, le tout en ayant voix au chapitre en compagnie d’autres donatrices et donateurs accomplis.  

L’École de gestion Telfer lui est reconnaissante de son généreux don pour sa promotion de 1982. Nos étudiantes et étudiants peuvent poursuivre leurs études grâce à l’aide financière offerte par Michelle au fil des ans. En 2018, Michelle Savoy a reçu le prix Philos du doyen pour cette générosité. 

Leadership au féminin : le mentorat est la clé 

« Au cours de mes 12 années passées dans le domaine des marchés financiers, nous avons travaillé sans relâche à encourager les jeunes étudiantes universitaires à s’intéresser au domaine », se souvient Michelle Savoy. Malheureusement, les parquets des bourses d’aujourd’hui ressemblent encore beaucoup à ce dont ils avaient l’air il y a plusieurs années. Michelle attribue une partie du problème de la représentation des femmes en finance à un manque de confiance en soi.  

« Comme la plupart des femmes, j’ai souffert du syndrome de l’imposteur. Mais, par chance, on m’a enseigné dès le début de ma carrière que si tu ne demandes pas plus de responsabilités et d’argent, quelqu’un d’autre le fera à ta place. » Michelle s’est toujours efforcée de mettre en évidence son apport et sa valeur auprès de ses supérieurs, et elle cherche désormais à encourager la confiance en soi chez les jeunes filles et garçons qu’elle accompagne à titre de mentore. Toutefois, leurs réactions à cette leçon sont fort différentes : alors que les jeunes femmes hésitent souvent à demander une augmentation de salaire ou une promotion (malgré la valeur certaine qu’elles apportent), les jeunes hommes foncent et obtiennent ce qu’ils demandent.  

Pour Michelle Savoy, le secret de la réussite dans un domaine essentiellement masculin est de trouver un employeur qui nous appuiera, sans égard au sexe. Lorsque quelqu’un croit profondément en nous, mentor ou collègue, nous avons le sentiment de pouvoir foncer et en demander plus.  

Les avantages de l’apprentissage expérientiel dans les établissements postsecondaires  

Le doyen Stéphane Brutus offrant la médaille R. Trudeau à Michelle SavoyLe désir d’apprendre dépasse le carcan des notes attribuées à nos travaux théoriques. C’est vraiment par l’expérience que beaucoup d’entre nous apprennent les compétences fondamentales sur le plan professionnel et personnel, d’ajouter Michelle Savoy. Étudiante « épouvantable » à l’université, elle a appris grâce à son expérience avec l’AIESEC et à ses rencontres, puis à l’école de la vente chez Xerox et tous les jours de sa carrière en finance et en gestion. Farouche partisane de l’apprentissage expérientiel, Michelle continue d’élargir ses horizons en suivant des cours variés et en participant à des activités d’accompagnement et de croissance personnelle : « On ne peut jamais suivre trop de cours pour apprendre à devenir une meilleure personne. »  

Pour les étudiantes et étudiants de l’École de gestion Telfer, Michelle n’a que ce bref conseil : « Faites preuve de gentillesse et de curiosité, et foncez! » C’est pour nous un honneur de remettre la médaille R. Trudeau de l’École de gestion Telfer à Michelle Savoy, et nous avons hâte de voir ce qu’elle continuera d’accomplir par son leadership et ses œuvres philanthropiques afin de soutenir les femmes.

Au sujet de l'autrice ou de l'auteur

Jeune diplômée du programme de baccalauréat en sciences commerciales spécialisé à l’École de gestion Telfer, Sonya Gankina a déjà amorcé sa carrière en tant que consultante et rédactrice en marketing numérique. Ses trois années d’expérience en agence cumulées pendant ses études l’ont aidée à fonder sa propre entreprise, où elle travaille avec de petites boîtes de la région comme de vastes sociétés au Canada et aux États-Unis. On peut la lire dans plusieurs publications de renom, et dans un blogue sur les arts et la culture à Ottawa. <br><br>Sonya Gankina is a recent graduate from the Honours Bachelor of Commerce program at the Telfer School of Management and has already begun her career as a consultant and writer in digital marketing. Armed with three years of agency experience earned while completing her studies, she has established her own business working with local businesses and large enterprises in Canada and the United States. She’s been featured in numerous respectable publications and also writes for an arts and culture blog in Ottawa.

Profile Photo of Sonya Gankina