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Un exemple de détermination : Eric Agyemang sur l’entrepreneuriat immigrant

Eric Agyemang reçoit le prix du Jeune Phénix

Chaque année, l’École de gestion Telfer remet le prix Jeune Phénix à des diplômées et diplômés remarquables de moins de 40 ans qui apportent une contribution extraordinaire à leur collectivité et à leur profession. Lauréat cette année, Eric Agyemang (B.Com. 2015) s’illustre par son esprit visionnaire et ses réalisations. Il allie son sens des affaires à sa volonté de générer des retombées sociales qui changeront la donne. Immigrant de première génération au Canada, entrepreneur, investisseur, leader communautaire et professionnel primé du commerce international, il s’emploie à outiller les personnes immigrantes et à investir de façon significative dans leurs entreprises.  

Du Ghana au Canada : générer des retombées concrètes 

La route qui allait mener Eric Agyemang au Canada s’est dessinée bien avant qu’il s’établisse au pays au début de la vingtaine. À l’adolescence, il est « tombé amoureux du Canada en faisant du bénévolat », a-t-il raconté en entrevue. Originaire du Ghana, le jeune homme a d’abord visité le Canada dans le cadre du programme de bénévolat Jeunesse Canada Monde (JCM). Organisme sans but lucratif de réputation internationale, JCM offrait aux jeunes leaders de divers pays l’occasion de travailler à l’étranger en contribuant à des projets de développement communautaire, qui visaient à apporter un changement durable. Par l’intermédiaire de JCM, Eric Agyemang s’est rendu à Souris, un village de 1 000 habitants à l’Île-du-Prince-Édouard. Il était accompagné de huit autres diplômées et diplômés ghanéens du secondaire, et de leurs neuf homologues du Canada. La première impression qu’il a eue du Canada n’avait rien à voir avec l’effervescence de Vancouver ou de Toronto, mais il a été séduit. 

Une fois de retour au Ghana, il s’est tout de suite employé à trouver de nouvelles occasions de changer les choses à l’échelle mondiale. Il a travaillé et fait du bénévolat pendant plusieurs années à Dublin, en Irlande, puis s’est établi pour de bon au Canada en 2009.  

En tant que jeune immigrant de première génération, Eric Agyemang met l’accent sur l’éducation 

Eric Agyemang s’est d’abord inscrit en commerce international au Collège Algonquin en tant qu’étudiant international. Se souvenant des défis rencontrés à son arrivée au Canada, il éprouve une profonde reconnaissance à l’égard de ses proches, qui lui ont offert un soutien indéfectible pendant cette transition difficile. Il sait bien que beaucoup de gens arrivent au pays sans aucun réseau de soutien. « Beaucoup d’amies et amis chers ont vécu une expérience bien différente », raconte-t-il. Ils ont manqué des ressources et de moyens de se faire entendre. C’est ce qui a donné au jeune homme l’envie de donner au suivant et d’aider concrètement d’autres personnes immigrantes de première génération à s’intégrer. 

Sa volonté inébranlable de soutenir les autres et ses excellents résultats scolaires lui ont valu plusieurs prix et distinctions, dont le prix de l’école du commerce du Collège Algonquin. Il a par ailleurs figuré au palmarès des 25 meilleurs étudiants et étudiantes en commerce international au Canada en 2013, et en 2012, il a remporté le Prix du plan d’affaires international de l’année du Forum pour la formation en commerce international (FITT). Pendant ses études, Eric Agyemang s’est également vu confier le rôle de président de l’association des étudiantes et étudiants internationaux du Collège Algonquin. 

Cette expérience l’a poussé à réfléchir à certaines questions : comment pouvons-nous tirer parti de manière plus proactive des compétences et des expériences propres aux personnes qui arrivent au Canada? Comment pouvons-nous faciliter la transition, leur donner un meilleur accès aux occasions et les aider à réaliser leur plein potentiel? 

La séance du Centre des carrières de Telfer qui a mené à sa première percée  

Eric Agyemang reçoit un prix au gala des Prix d'excellence des diplômées et diplômésEn 2015, Eric Agyemang a obtenu un baccalauréat en sciences commerciales spécialisé en gestion internationale avec mention de l’Université d’Ottawa. Il se souvient avoir impatiemment attendu sa première percée professionnelle. Lors d’une séance du Centre des carrières de Telfer, à laquelle il avait hésité à assister, il a rencontré une personne représentant Exportation et développement Canada (EDC); cette interaction allait changer la trajectoire de sa carrière, voire sa vie. Elle a mené à une invitation à postuler au programme de stage EDC-FITT. Il y a été admis en 2014, ce qui lui a valu son premier poste en commerce international au Canada.    

« Telfer a joué un rôle crucial dans ma carrière », ajoute-t-il, décrivant l’École comme un tremplin professionnel. En lui ouvrant des portes, et en lui donnant la chance de rencontrer une personne d’EDC et de tisser des liens avec elle, Telfer a aidé Eric Agyemang à ouvrir un nouveau chapitre de sa vie, qu’il écrirait auprès du principal employeur au Canada dans le commerce international. Le jeune homme est également reconnaissant d’avoir eu l’occasion de participer à un échange à l’Université de Lund, en Suède, qui lui a permis de mieux connaître la culture scandinave et de nouer des amitiés durables avec des camarades de classe.  

Apprendre à ne laisser filer aucune occasion 

Alors qu’il poursuivait ses études au MBA de l’Université Queen’s tout en travaillant pour EDC, Eric Agyemang a eu pour tâche d’interviewer un chef d’entreprise dans le cadre d’un important projet de groupe. Un matin qu’il se rendait au travail en réfléchissant à qui il choisirait, les portes de l’ascenseur se sont ouvertes sur la chef de la direction d’EDC, Mairead Lavery. C’était le moment de dire quelque chose et de lui demander de participer au projet, mais il a hésité, et Mme Lavery, arrivée à son étage, est sortie de l’ascenseur. Eric Agyemang a compris qu’il allait rater une belle occasion. Rassemblant son courage, il a arrêté les portes de l’ascenseur et demandé à la dirigeante la permission de l’interviewer dans le cadre de son projet de MBA. Fidèle à sa réputation d’alliée des étudiantes et étudiants et des jeunes en début de carrière, celle-ci a accepté sur-le-champ, et ils ont ensemble réalisé une entrevue mémorable. Cette expérience, et les leçons qu’il a tirées du parcours de Mme Lavery jusqu’à la haute direction, s’inscrit aujourd’hui dans les meilleurs souvenirs d’Eric Agyemang au MBA. Elle s’est également révélée formatrice, puisqu’il a vu l’esprit de collaboration dont fait preuve une dirigeante réceptive. Aux jeunes professionnelles et professionnels, Eric Agyemang conseille de suivre son exemple et de « tirer pleinement parti de toute possibilité, même si vous devez empêcher une porte de se fermer – littéralement ». 

Après avoir reçu son MBA de la Smith School of Business de l’Université Queen’s, accompagné d’un certificat en répercussions sociales, il a récemment obtenu un certificat en finances durables de l’Université de Cambridge. « Dans ma famille, peut-être qu’on insistait un peu trop sur l’importance de l’éducation, mais j’espère quand même continuer d’apprendre tout au long de ma carrière. » 

Un expert du commerce international et un défenseur de la communauté primé 

Eric qui fait un discours lors de l'initiative "Celebrating Cultures" de l'EDCRésolu à créer un changement social concret, Eric Agyemang met son expérience du commerce international au service des communautés et des propriétaires d’entreprise sous-représentés. 

Pendant les quelque dix années où il a travaillé en commerce international et en finances à EDC, il a été mentoré par bien des gens, dont une autre diplômée de l’Université d’Ottawa, Justine Hendricks, qui a remporté la prestigieuse médaille R. Trudeau en 2017. En tant que gestionnaire des relations stratégiques pour EDC, Eric Agyemang a récemment aidé les entreprises canadiennes d’exportation à accéder aux marchés internationaux; outre de grandes entreprises de plus de 100 millions de dollars de revenus, il comptait parmi ses clients des jeunes pousses technologiques et des PME, ce qui lui a permis de travailler avec les entreprises en démarrage et les pôles d’innovation parmi les plus prometteurs au pays.  

Dans ses temps libres, le diplômé de Telfer veut redonner au suivant : il encadre la relève étudiante, en plus de donner des conférences et de juger des compétitions de cas à son alma mater. Il met également ses talents au service de la communauté d’Ottawa, ayant principalement concentré ses efforts ces huit dernières années sur l’Organisme communautaire des services aux immigrants d’Ottawa (OCISO), où il termine actuellement son dernier mandat consécutif comme président du conseil d’administration. Il est également investisseur providentiel au sein du Capital Angel Network d’Ottawa. Il n’est donc pas surprenant qu’en 2022, Eric Agyemang a reçu le prix Service communautaire de l’Association des diplômés de l’Université d’Ottawa. 

Combler le déficit d’innovation au Canada en maximisant l’entrepreneuriat immigrant 

Eric présente le don de l'EDC à l'OCISO« Un déficit d’innovation existe au Canada, sans parler de la pénurie de main-d’œuvre. Le Canada réussit à attirer les personnes les plus talentueuses et les mieux formées, mais les compétences de la communauté immigrante sont largement sous-utilisées, explique Eric Agyemang. Nous ne tirons pas pleinement parti de l’expertise entrepreneuriale de cette communauté, qui pourrait apporter une précieuse perspective mondiale de la résolution de problèmes et de l’innovation technologique, ainsi que des manières créatives de répondre aux préoccupations d’actualité. Il ne suffit pas d’intégrer ses membres au marché existant; il faut les aider activement à atteindre l’excellence professionnelle. Et si nous accordions aux entrepreneures et entrepreneurs immigrants canadiens de meilleurs investissements initiaux, les aidions à ouvrir eux-mêmes les portes qui resteraient autrement fermées, et leur donnions le capital pour accroître leurs activités? À quoi ressemblerait le Canada? Nous n’exploitons qu’une infime partie du potentiel de la communauté immigrante. Il est temps de changer les choses. » 

Les statistiques appuient ses dires : d’ici 2036, 30 % de la population du Canada sera composée de personnes immigrantes, par rapport à 20,7 % en 2011. De plus, l’immigration est responsable de près de 100 % de la croissance de la population active au Canada, et environ 75 % de la croissance de la population canadienne est attribuable à l’immigration, principalement à l’immigration économique. Ce n’est pas le fruit du hasard – sur le plan qualitatif, les personnes immigrantes de première génération présentent bon nombre des qualités attribuées aux bâtisseurs et bâtisseuses : résilience, persévérance, faculté d’adaptation et capacité à recommencer (encore et encore). Et c’est sans parler des compétences techniques : 54 % des personnes ayant fait des études universitaires en STIM au Canada sont immigrantes de première génération. Aux États-Unis, plus de 55 % des entreprises d’une valeur d’un milliard de dollars ou plus ont été créées par des personnes immigrantes de première génération 

Outiller les personnes immigrantes grâce au capital de risque 

Eric Agyemang a récemment pris une décision audacieuse : il a quitté EDC pour réaliser son rêve de fonder une entreprise qui se consacrerait à combler les lacunes en matière d’investissement touchant l’entrepreneuriat immigrant, à stimuler l’innovation au Canada et à abattre les obstacles systémiques auxquels font face les entreprises appartenant à des personnes immigrantes. C’est ainsi que Maple Bridge Ventures est née. 

Croyant fermement à l’importance de tirer parti du remarquable bassin de talents arrivant au Canada, l’homme se dévoue maintenant entièrement à sa nouvelle société de capital de risque, qui appuie l’entrepreneuriat immigrant. En tant qu’associé directeur, il investit activement dans des projets de visionnaires qui promettent de lancer la prochaine vague d’innovation mondiale. 

Il s’est donné pour mission d’investir d’ici 10 ans auprès de 100 entrepreneures et entrepreneurs immigrants novateurs au Canada. 

Ce qui compte, c’est de donner au suivant 

« Qu’est-ce qui me pousse à m’investir autant? Je veux apporter la plus grande contribution possible en raison de mes humbles origines. Je ne saurais être plus reconnaissant des occasions et du soutien qu’on m’a donnés. Mon histoire ne serait pas la même sans les personnes qui ont misé sur moi dès le départ. Elles m’ont aidé à réaliser mes rêves. » Voulant toujours aller plus loin, Eric Agyemang se demande chaque jour : « Comment puis-je réellement changer les choses? Comment tirer parti de ce que j’ai pour avoir une incidence concrète? » Rendre le monde meilleur : voilà la philosophie de cet expert du commerce, philosophie qui s’est reflétée dans tant dans son travail auprès d’EDC que dans ses investissements. Sa volonté de réussite va bien au-delà du simple chiffre d’affaires. Il s’emploie à régler des problèmes réels et à apporter des changements concrets dans tout ce qu’il fait.  

Que ce soit à titre de leader au sein de sa communauté au Ghana ou de gestionnaire d’un fonds canadien de capital de risque qui aidera bien des personnes immigrantes comme lui, Eric Agyemang mérite amplement le prix Jeune Phénix. L’École de gestion Telfer est fière de compter cet homme d’exception au sein de sa communauté diplômée. 

Nous avons hâte de voir ce que l’avenir réserve à Eric Agyemang et à Maple Bridge Ventures, ainsi qu’à toutes les entreprises immigrantes qu’il aidera. Il ne devrait pas manquer de nous impressionner. 

Au sujet de l'autrice ou de l'auteur

Jeune diplômée du programme de baccalauréat en sciences commerciales spécialisé à l’École de gestion Telfer, Sonya Gankina a déjà amorcé sa carrière en tant que consultante et rédactrice en marketing numérique. Ses trois années d’expérience en agence cumulées pendant ses études l’ont aidée à fonder sa propre entreprise, où elle travaille avec de petites boîtes de la région comme de vastes sociétés au Canada et aux États-Unis. On peut la lire dans plusieurs publications de renom, et dans un blogue sur les arts et la culture à Ottawa. <br><br>Sonya Gankina is a recent graduate from the Honours Bachelor of Commerce program at the Telfer School of Management and has already begun her career as a consultant and writer in digital marketing. Armed with three years of agency experience earned while completing her studies, she has established her own business working with local businesses and large enterprises in Canada and the United States. She’s been featured in numerous respectable publications and also writes for an arts and culture blog in Ottawa.

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