À Telfer, l’organisme caritatif étudiant CASCO œuvre pour le CHEO
Lorsqu’ils ont fondé CASCO en 1998, Alexandre St-Jean et Tuan Nguyen (B.Com. 1999) avaient une mission bien précise : récolter des fonds pour une bonne cause dans un contexte amusant, invitant et inclusif pour la communauté étudiante, le corps professoral et le monde des affaires à Ottawa.
L’organisme caritatif CASCO, ou Commerce and Administration Student Charity Organization, est un club étudiant de l’École de gestion Telfer de l’Université d’Ottawa. Chaque année, il organise des collectes de fonds, des activités de réseautage et un gala annuel dont toutes les recettes sont remises au Centre hospitalier pour enfants de l’est de l’Ontario (CHEO).
Depuis sa création, CASCO a recueilli plus d’un million de dollars au profit de la Fondation du CHEO et des enfants qui reçoivent des soins au centre hospitalier, grâce au généreux soutien d’organismes communautaires, de l’École de gestion Telfer et de la communauté diplômée, du corps professoral et d’étudiantes et étudiants bénévoles de l’Université d’Ottawa.
La naissance de CASCO
CASCO est la création d’un artiste dans l’âme. Tuan Nguyen, qui en était à sa dernière année d’études en comptabilité à Telfer, rêvait depuis toujours de produire un grand spectacle digne de Broadway, avec de la danse, de la mode, de la bonne chère et de l’humour. Amoureux des arts, mais sans en pratiquer aucun, il a découvert avec stupéfaction qu’il n’était pas le seul et que bon nombre de ses pairs avaient laissé leur passion de côté en entrant à l’Université.
Outre l’absence d’occasions pour déployer leurs talents artistiques, les étudiantes et étudiants en gestion faisaient face à un autre problème. Lors des activités de réseautage organisées par le corps professoral, les clubs étudiants ou les entreprises locales, Tuan a remarqué un certain déséquilibre des forces entre le milieu étudiant et le milieu professionnel, qui nuisait à l’authenticité des échanges. Faute de relations ou de ressources, les étudiantes et étudiants n’arrivaient pas à faire valoir leurs idées innovantes auprès du monde des affaires.
En 1998, Tuan a entrepris de mettre sur pied un événement inédit à Telfer, à mi-chemin entre le théâtre et le réseautage, qui serait entièrement organisé par des étudiantes et étudiants. En plus de montrer l’étendue de leurs talents et de leur créativité, les participantes et participants forgeraient des liens avec des acteurs communautaires et professionnels.

et Tuan Nguyen (à droite) souhaitent la
bienvenue au
public au gala 2024 de CASCO.
En présentant son idée à des membres d’un club étudiant de Telfer, Tuan a rencontré Alexandre St-Jean, fervent adepte d’initiatives philanthropiques, qui a été séduit par le projet. Alex avait perdu son grand ami, Eric Danis, emporté par la leucémie, et c’est pour honorer sa mémoire que les deux étudiants ont décidé de consacrer leur initiative à des fins caritatives et de soutenir le CHEO.
Ils ont d’abord communiqué avec Dave Ready, qui était alors vice-président des relations avec les entreprises de la Fondation du CHEO, et le défunt Max Keeping, ancien vice-président de l’Information et des affaires publiques et chef d’antenne du bulletin de nouvelles du soir à CTV Ottawa. Les deux hommes ont apporté un immense soutien au projet, notamment en établissant la liaison avec leurs organisations respectives et l’ensemble du milieu des affaires de la capitale nationale.
Avec leur rêve en tête, une solide communauté étudiante derrière eux et un objectif précis, Alex et Tuan étaient prêts à se lancer.
« Je ne pense pas qu’on avait déjà donné à des étudiantes et étudiants une telle occasion de réaliser leurs idées, d’exprimer leur créativité et leur sens artistique et d’aiguiser leur leadership tout en soutenant une bonne cause. »
– Tuan Nguyen, cofondateur de CASCO
Des débuts humbles jusqu’à la reconnaissance générale
Au début, l’événement n’avait pas encore de nom ni le statut officiel de club étudiant de l’École. Le petit groupe comptait seulement neuf membres à la direction et une quinzaine de danseuses et danseurs, et ne disposait ni de fonds ni de ressources pour produire un spectacle à grand déploiement. Et pourtant...
Le groupe était riche de sa créativité et de sa passion. Les deux cofondateurs tenaient à ce que l’événement reste simple; pas question de smokings ni de décorum. Ils ont réservé l’ancien Ottawa Athletic Club pour la fin mai 1999 et construit une scène à l’emplacement de deux courts de tennis. Le club avait mis à leur disposition une cuisine et un chef; Alex et Tuan ont mobilisé des personnes de leur entourage afin de préparer des bouchées et des collations pour le public.
La première édition du gala de CASCO comprenait un défilé de mode, un spectacle de danse et, à la suggestion de Dave Ready, un concours spécial de lip-sync entre les médias invités. L’événement a bénéficié d’une belle vitrine dans les pages de plusieurs journaux, comme l’Ottawa Citizen, l’Ottawa Sun et Le Droit.
Pourtant, malgré le succès du spectacle et l’enthousiasme de l’effectif étudiant ayant participé à sa production, Alex et Tuan ne s’attendaient pas à renouveler l’événement... jusqu’à ce qu’on leur demande ce qu’ils comptaient faire l’année suivante. Ils ont alors passé le relais aux premières coprésidentes de l’organisme, Geneviève et Christiane, deux femmes inspirantes qui s’étaient beaucoup investies dans l’initiative. D’autres personnes sont intervenues pour la faire reconnaître comme un club de Telfer, notamment l’ancien doyen, Michael Kelly, et feu Peter Koppel, ancien directeur des services aux étudiantes et étudiants de premier cycle. En 1999, CASCO voyait officiellement le jour.

les artistes posent avec un chèque
de plus d’un million de dollars au nom de la
Fondation du CHEO lors du gala annuel de 2023.
Le club et ses retombées ont grandi au même rythme que l’intérêt pour la cause qu’il défend. CASCO a l’avantage de plaire à un public normalement difficile à séduire, et c’est ce qui le distingue des autres initiatives sur le campus. Plusieurs membres du corps professoral de Telfer ont brûlé les planches lors du gala annuel, notamment le regretté professeur Koppel dansant avec ses assistantes et assistants d’enseignement, ou encore le doyen Stéphane Brutus avec son fameux petit train.
Grâce à cette ambiance créative, inclusive et amusante, CASCO a attiré depuis ses débuts près de 7 000 étudiantes et étudiants de diverses facultés sur scène et dans l’assistance. Bientôt, la soirée qui se limitait au cercle de Telfer s’est muée en grande célébration universitaire. En 2023, le club a dépassé la barre du million de dollars de dons pour la Fondation du CHEO. Un an plus tard, CASCO célébrait ses 25 ans.
Laisser une marque durable dans la communauté
Pour un Canada plus en santé
Les dons recueillis par CASCO et versés au CHEO financent de nouvelles technologies, des ressources et des programmes d’aide pour un Canada plus en santé, contribuant ainsi à ce pilier de la vision de Telfer pour Bâtir un meilleur Canada.
Chaque année, les fonds amassés comblent des besoins urgents de l’hôpital, par exemple l’amélioration de l’accès aux services de santé mentale ou le projet Stitch, qui prévoit la rénovation du bloc opératoire du CHEO. En 2024, CASCO a récolté plus de 157 000 $ au profit de la plus importante campagne de capitalisation du CHEO à ce jour, 1lieupourallermieux, pour la construction d’un Centre de traitement intégré pour enfants.

s’adresse à l’assistance lors du gala annuel.
La tradition veut que, chaque année, la Fondation du CHEO désigne une championne ou un champion. Cette reconnaissance est décernée à une personne ayant bénéficié de soins de longue durée au centre hospitalier. Bob Ghosh, agent d’engagement communautaire à la Fondation, souligne l’importance de ces témoignages inspirants et empreints d’humilité, car les enfants et leurs familles sont les meilleurs porte-parole du CHEO.
CASCO rend hommage à la championne ou au champion à son gala annuel, en novembre, en l’invitant à parler de son parcours personnel au CHEO.
« Depuis 25 ans, les efforts de la communauté de CASCO fournissent de l’équipement ultramoderne aux médecins et au personnel infirmier, soutiennent nos activités de recherche de pointe et parent aux besoins urgents du CHEO, pour offrir aux enfants la plus belle vie possible. »
– Bob Ghosh, agent d’engagement communautaire à la Fondation du CHEO
Une communauté diplômée et professionnelle plus connectée
En forgeant des relations avec des organisations locales et au sein de son réseau de personnes diplômées, CASCO s’efforce de resserrer les liens dans le milieu des affaires à Ottawa.
Le club sollicite régulièrement des commandites pour ses principaux événements, comme son tournoi de golf, sa soirée de réseautage « Cheers to CHEO » et son gala annuel. Des entreprises comme BMO, Logan Katz, CHIN Radio et Deloitte ont répondu à l’appel par le passé.
Mais c’est essentiellement par l’intermédiaire de son vaste réseau de diplômées et diplômés que CASCO maintient des liens avec la communauté : un conseil consultatif accompagne son équipe de direction, et son programme de mentorat jumelle ses membres avec des professionnelles et professionnels diplômés dans des domaines semblables.

de CASCO en 2024.
« Il y a quelque chose de l’esprit [de CASCO] qui résonne en nous, même quand on n’en est plus membre. Cette culture de la philanthropie, l’importance de redonner aux autres, d’aider les enfants, fait tout simplement partie de notre vie. Ça nous colle à la peau. Même après de nombreuses années, on se sent toujours membre de la famille de CASCO. »
– Amanda Richardson, directrice de création et conseillère auprès du corps professoral de Telfer pour CASCO en 2007
Une communauté étudiante philanthrope
Enfin, CASCO n’existerait pas sans le dévouement de ses membres à sa cause. C’est l’un des premiers clubs de Telfer à s’être doté d’une mission purement philanthropique : aider les enfants qui suivent un traitement au CHEO et leurs familles.
Et l’organisation a essaimé dans le milieu universitaire canadien. Avec l’aide d’Alexandre St-Jean, l’Université McGill a mis sur pied son propre club CASCO au profit de l’Hôpital de Montréal pour enfants.
Faseeha Farhan, présidente de CASCO en 2024, assure que des initiatives comme celle-ci contribuent à forger la responsabilité sociale des étudiantes et étudiants.
« Le milieu universitaire peut parfois sembler coupé du monde, mais pour l’avoir vécu, je peux affirmer que des initiatives comme CASCO nous rappellent que nous avons le pouvoir de changer la société et qu’il est extrêmement stimulant de mettre en pratique dans la réalité ce qu’on apprend en classe. »
– Faseeha Farhan, présidente de CASCO en 2024
De plus, les membres du club acquièrent des compétences pratiques essentielles dans n’importe quelle profession, comme la planification, l’établissement d’un budget, la résolution de problèmes, la communication et la collaboration. À cette liste, Faseeha ajoute la résilience, l’empathie et la faculté d’adaptation.
Poursuivre l’œuvre de CASCO
La période de candidature aux postes de direction de CASCO s’ouvre en décembre de l’année précédant l’entrée en fonction, et les auditions des artistes se tiennent en août et en septembre. Pour en savoir plus sur la prochaine période de candidature, consultez le site Web de CASCO ou écrivez au président de CASCO.
Lorsqu’on lui demande comment il voit l’avenir de CASCO, Tuan Nguyen repense à ce premier spectacle organisé par une trentaine de personnes sur un court de tennis. Aujourd’hui, l’équipe compte plus de 80 étudiantes et étudiants, et le club a remis plus d’un million de dollars à la Fondation du CHEO.
« Dans 25 ans, CASCO sera peut-être un important agent de changement sur plusieurs plans, prédit-il. Un acteur influent qui produit des retombées concrètes. Je pense que tout est possible! »