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Comment les entreprises peuvent-elles améliorer les relations entreprises-fournisseurs pour favoriser le développement durable?

Mains tenant un globe terrestre et Sara Hajmohammad sur le côté

Rencontrez notre nouvelle professeure : Sara Hajmohammad s’est jointe à l’École de gestion Telfer de l’Université d’Ottawa en juillet 2019, en tant que professeure adjointe. Elle possède un doctorat en administration des affaires de la Ivey Business School de l’Université Western. Son article récent a remporté la mention honorable 2019 de division de la Gestion des opérations et de la production de l’ASAC. Nous l’avons interrogée afin d’en apprendre davantage sur ses champs d’intérêt de recherche en matière d’opérations durables et de gestion de la chaîne d’approvisionnement.

Pourquoi avoir choisi d’étudier la gestion?

Lorsque j’ai été engagée pour mon premier poste d’ingénieure, mon objectif initial de carrière était d’atteindre un poste de direction. À cette époque, il était habituel pour les ingénieurs de progresser vers ce type de poste. Les entreprises promouvaient leurs ingénieurs expérimentés disposant d’une expertise particulière à des postes de direction afin d’éviter de les perdre au profit de leurs concurrents. Un grand nombre de mes gestionnaires étaient des ingénieurs exceptionnels qui manquaient toutefois des compétences adéquates pour mener les processus de travail de manière efficace et efficiente. C’est pourquoi j’ai décidé de poursuivre mes études de deuxième cycle en administration des affaires et de concentrer mes efforts sur les opérations et la gestion de la chaîne d’approvisionnement.

Vous possédez plusieurs années d’expérience en génie et en gestion de la qualité. En quoi cette expérience a-t-elle orienté vos recherches?

J’ai travaillé deux ans comme ingénieure des procédés puis six ans en tant que gestionnaire de la qualité et de la santé et sécurité dans les industries du génie et de la construction. J’y ai appris que pour prospérer et assurer leur longévité, les entreprises doivent placer la durabilité au cœur de leur stratégie. Cela peut les aider à minimiser les effets négatifs de leurs activités et produits sur l’environnement et la société, tout en créant de la valeur supérieure à de simples bénéfices. Je crois qu’il est crucial que les organismes combinent les processus de prise de décision et de planification stratégique aux considérations environnementales et sociétales, notamment celles qui concernent la sécurité et le bien-être de leurs employés, de leurs clients et de la collectivité. Ainsi, j’ai axé mes recherches sur les opérations durables et la chaîne d’approvisionnement.

Quels sont les points les plus saillants de vos recherches?

L’un de mes flux de recherche principaux consiste à étudier la durabilité de la chaîne d’approvisionnement selon une perspective de risque et à découvrir le rôle des décideurs dans ce processus. En particulier, les mauvaises conduites sociales ou environnementales des fournisseurs, comme le travail clandestin dans des conditions non sécuritaires, des salaires de misère, le travail des enfants ou forcé, la discrimination, l’utilisation de matières dangereuses dans les produits, les pratiques de déforestation, la pollution de l’air, de l’eau ou des sols, peuvent engendrer des risques réputationnels importants pour les acheteurs.

Ma publication la plus récente, « Mitigation, Avoidance, or Acceptance? Managing Supplier Sustainability Risk » (en anglais seulement), présente trois stratégies de gestion de risque appliquées par les acheteurs : mettre fin à la relation d’affaires avec le fournisseur, surveiller le fournisseur ou collaborer avec ce dernier, ou encore simplement ne rien faire. Nos résultats suggèrent que, lorsque les gestionnaires perçoivent de hauts niveaux de risque et disposent du pouvoir nécessaire, leur [AH1] organisation mettent en œuvre des stratégies plus proactives et efficaces, comme la collaboration avec le fournisseur.

Dans quelle mesure vos recherches peuvent-elles influencer le secteur public ou le monde des affaires au Canada?

Des recherches universitaires menées de manière rigoureuse et dans un objectif de pertinence pratique par rapport aux enjeux du monde réel peuvent aussi bien contribuer aux collectivités locales que conduire à des mobilisations de plus haut niveau à la fois nationales et internationales. Ainsi, j’effectue des recherches empiriques afin de traiter les enjeux de gestion contemporains, comme la durabilité, les changements climatiques et la responsabilité sociale d’entreprise, lesquels sont devenus des composantes cruciales du portefeuille stratégique de nombreux organismes mondiaux ces dernières années. Mes résultats de recherche peuvent contribuer à rendre les entreprises et leur chaîne de valeur plus « durables »! J’espère que mes résultats profiteront aux décideurs des secteurs public et privé, avec ou sans but lucratif, qui militent pour l’environnement et la société.