Étude de la gouvernance d’événements sportifs : rencontre avec la nouvelle professeure Milena Parent
Milena Parent s’est jointe à Telfer en juillet en tant que professeure titulaire en gestion. Elle détient un doctorat de l’Université de l’Alberta. En plus d’enseigner, la professeure Parent dirige le programme anglophone MEMOS (Executive Masters in Sport Organisation Management), siège au conseil d’administration de l’Institut canadien de la recherche sur la condition physique et le mode de vie et est membre du groupe de travail sur le suivi et la mise en œuvre des politiques proposées par les Politiques sportives canadiennes. Nous nous sommes entretenus avec elle pour en apprendre davantage sur ses intérêts en matière de gestion et de gouvernance d’événements sportifs.
Pourquoi avez-vous choisi d’étudier la gestion du sport? Y a-t-il une motivation personnelle derrière cet intérêt?
Dans le cadre de mon programme de maîtrise, j’ai fait un stage aux Jeux de la Francophonie de 2001 qui se déroulaient dans notre région. Ça ne faisait que huit mois que je participais à un programme de gestion. Avant ça, j’avais obtenu un baccalauréat spécialisé en physiologie et entamé ma maîtrise en médecine cellulaire et moléculaire! Confrontée au manque de renseignements sur la « façon d’organiser » un événement sportif, j’ai été captivée par ce domaine. J’ai également compris que si j’avais à organiser d’autres événements à l’avenir, je devrais faire des recherches pour ne pas refaire les mêmes erreurs. J’ai communiqué avec un professeur réputé en gestion du sport, qui m’a confirmé la rareté de la recherche dans ce domaine et m’a encouragée à poursuivre un doctorat pour y contribuer. On connaît la suite!
En quoi vos études doctorales vous ont-elles préparée à votre programme de recherche actuel?
Mes études doctorales m’ont ouvert les yeux sur les différentes façons d’étudier les organisations et la gestion. Mes travaux m’ont permis de jeter les bases de l’étude de la gestion des événements sportifs, en comprenant qui est le comité organisateur, qui sont les parties prenantes, ce qu’elles veulent et comment le comité organisateur gère ces besoins divers, et souvent contradictoires. Encore aujourd’hui, j’utilise ces renseignements comme référence pour mes recherches sur la gouvernance du sport. J’utilise également la perspective du réseau de parties prenantes pour mes recherches plus larges sur la gouvernance du système sportif et des diverses organisations.
Avez-vous de nouveaux résultats à nous présenter? Des publications intéressantes à venir?
Depuis que j’ai obtenu mon doctorat, le domaine de la gestion d’événements sportifs a considérablement évolué et regroupe désormais un large corpus de recherches. Mon rôle de rédactrice de la section sur les événements sportifs pour Routledge Resources Online — Sport Studies (une encyclopédie) reflète cette évolution. J’ai également publié un article sur l’état actuel de la recherche en gestion d’événements.
Ces récentes contributions montrent comment le domaine a évolué au cours des deux dernières décennies, en abordant des sujets comme la gouvernance des événements sportifs, les politiques d’accueil, l’héritage que peuvent laisser les événements sportifs s’ils sont planifiés correctement, les préoccupations économiques et de durabilité, ainsi que l’intégration des technologies émergentes.
Quelle est l’incidence de vos recherches sur le monde du travail au Canada?
Les événements sportifs permettent aux parties prenantes, y compris les entreprises, d’obtenir des résultats et des avantages qui dépassent les retombées économiques généralement citées. L’organisation de grands événements sportifs offre la possibilité d’exploiter différents types d’héritage. Toutefois, cet effet de levier doit faire l’objet d’une planification consciente et stratégique de la part de la communauté d’affaires, idéalement avant la finalisation de la proposition d’événement. Dans le cas contraire, comme l’ont montré certaines de mes recherches, les entreprises risquent d’être mises à l’écart et laissées pour compte.