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Une nouvelle recherche examine les risques bancaires dans les paradis fiscaux

Tiemei Li

Une équipe de recherche menée par l’École de gestion Telfer a lancé une nouvelle étude sur les paradis fiscaux et les risques bancaires qui y sont associés dans le contexte de l’explosion récente de l’activité financière dans les centres financiers extraterritoriaux, ou CFE.  

« Alors que l’on commence juste à réfléchir aux possibilités de coopération mondiale sur les CFE, le montant total de richesses gérées dans ces centres augmente fortement », dit Tiemei Li, professeure de comptabilité et chercheure principale de l’étude qui a reçu au mois de juin une subvention de développement savoir du CRSH. En 2014, on trouvait dans les CFE 25 %, soit près de 198 milliards de dollars, de l’ensemble des investissements canadiens à l’étranger, le triple du montant en l’an 2000.

Les marchés continuent de se mondialiser et de nombreuses institutions financières ont ouvert des bureaux dans des CFE. Selon un rapport récemment publié par le FMI, la majorité des grandes banques américaines ont des filiales dans des CFE, de même que les « cinq grandes banques » canadiennes.

« Les banques sont très présentes dans les CFE. Nous aurions cru trouver plusieurs études sur l’impact de ces opérations sur la prise de risques des banques et sur les conséquences économiques connexes  », dit la professeure Li qui a travaillé pendant près de dix ans dans le domaine des investissements bancaires pour l’une des plus grandes banques de Chine. « Nous avons été très surpris de découvrir qu’il y a en fait très peu de recherches. »

Selon la professeure Li, les activités hors-bilan menées par les filiales dans les CFE constituent l’un des grands soucis étant donné les politiques du secret et les réglementations laxistes et flexibles. « Faute de surveillance par des organismes de réglementation, des vérificateurs et des actionnaires extérieurs, ces activités ont de fortes chances d’entraîner une prise de risques accrue par les banques. »

L’étude est basée sur un grand échantillon de banques implantées dans des CFE entre 1998 et 2014 et un échantillon témoin. À partir des données, les chercheurs élaboreront des modèles de recherche empirique basés sur des études antérieures pour mieux comprendre les risques bancaires associés aux activités dans les CFE. Les chercheurs se sont également penchés de plus près sur les caractéristiques des CFE les plus susceptibles d’influencer la prise de risques par les banques et sur la fraude d’entreprise.

Les résultats seront particulièrement intéressants pour les organismes de réglementation ayant le mandat de développer des règles en matière de risques bancaires, affirme la professeure Li. « De la même façon, les responsables des politiques du gouvernement trouveront dans nos travaux des données probantes pour renforcer la coopération mondiale et la transparence de l’information qui circule entre les CFE et les autres pays et juridictions.”