Les travaux d’Antoine Sauré contribuent à améliorer le processus décisionnel en santé
Le professeur Antoine Sauré est, depuis peu, membre du corps professoral de l’École de gestion Telfer. Ses travaux se concentrent sur la résolution des problèmes de planification de la capacité et d’établissement des rendez-vous dans les services de santé. Récemment, il s’est entretenu avec nous concernant l’orientation de ses travaux de recherche.
Pouvez-vous nous parler des débuts de votre carrière, c.-à-d. avant que vous vous installiez au Canada ?
Je suis originaire du Chili, où j’ai travaillé aux problèmes de gestion de l’exploitation dans un certain nombre d’industries. Mon dernier projet de recherche appliquée avant de m’établir au Canada était pour l’entreprise qui gère le métro de Santiago. Notre objectif étant de déterminer le nombre d’employés et les horaires de travail appropriés pour faire fonctionner le système de vente de billets. C’est un problème classique de gestion de l’exploitation, le but étant de ramener les files d’attente à un niveau prédéterminé en affectant les ressources de la manière la plus économique possible.
Vous avez commencé à vous intéresser aux soins de santé lorsque vous êtes venu vous installer au Canada, plus particulièrement dans le cadre de votre thèse de doctorat que vous avez faite à l’Université de la Colombie-Britannique. Depuis, qu’est-ce qui détermine l’orientation de vos travaux de recherche actuels en soins de santé ?
Dans ce domaine, la recherche peut facilement aider les administrateurs de la santé à prendre des décisions cruciales qui garantiront un accès opportun aux patients et des soins de santé au meilleur coût possible. En examinant les problèmes, un chercheur sait avec certitude qu’il peut améliorer la qualité de vie d’une personne, et c’est très gratifiant.
Aussi le défi de bien saisir la complexité des décisions en santé m’interpelle. Les ressources en matière de service de santé doivent être affectées judicieusement, et ce même lorsque la demande à venir est incertaine, et tout en tenant compte des préférences des patients et de leur degré de priorité. Des techniques avancées de l’analytique permettent aux chercheurs de trouver une solution aux problèmes, qui souvent seront à la base de guides pratiques. Une fois développé, un guide sera mis en application par un commis aux admissions qui réussira à offrir un service de meilleure qualité sans connaître quoi que ce soit des mathématiques sous-jacentes. Même si les travaux de recherche semblent compliqués, le produit final est souvent très simple.
Parlez-nous d’un projet en santé auquel vous avez participé.
La plupart des outils de prise de rendez-vous en santé disponibles sur le marché équivalent plus à des systèmes de tenue de livres. À titre de membre d’une équipe de chercheurs affiliée à la BC Cancer Agency, j’ai contribué à la conception et à la réalisation d’un outil intelligent de prise de rendez-vous en chimiothérapie, baptisé Chemo SmartBook, qui est beaucoup plus qu’un système de tenue de livres. Il s’appuie sur un modèle d’optimisation, ce qui lui permet d’améliorer à coup sûr les décisions relatives à l’établissement des rendez-vous avec les patients. Il a connu un énorme succès parce qu’il permet aux patients d’obtenir un rendez-vous plus rapidement et il prend en considération la charge de travail des infirmières et celle des pharmaciens. Ce nouvel outil a augmenté la satisfaction des patients et du personnel parce qu’il a été conçu pour tenir compte des deux points de vue.
Qu’est-ce qui vous stimule dans la recherche à venir dans ce domaine ?
On n’a jamais prêté autant d’attention aux problèmes de gestion opérationnelle en santé, et c’est très encourageant. On reconnaît de plus en plus que les innovations cliniques et les innovations sur le plan de l’organisation des soins de santé vont de pair. L’adoption de nouveaux traitements risque toujours de faire grimper les coûts et la fréquence des visites. C’est la raison pour laquelle il faut organiser les soins de santé de façon efficace pour apporter une véritable amélioration clinique. C’est précisément là que la recherche peut jouer un plus grand rôle, parce qu’elle peut vraiment entraîner une meilleure utilisation des ressources existantes et une amélioration des soins aux malades.