L’influence du Canada dans les organisations internationales non gouvernementales : un entretien avec le nouveau professeur Nelson Duenas
Nelson Duenas a été embauché cet été à titre de professeur adjoint en comptabilité à l’École de gestion Telfer. Titulaire d’un MBA et d’un doctorat de l’Université Concordia, il a travaillé comme comptable professionnel sur la scène internationale avant de poursuivre sa carrière en milieu universitaire. Nous l’avons rencontré pour en savoir plus sur ses champs de recherche.
Pourquoi avez-vous choisi d’étudier en comptabilité? Votre choix a-t-il été motivé par des raisons personnelles?
Mes recherches portent sur les pratiques comptables dans les projets de développement international. J’ai développé cet intérêt en travaillant comme auditeur externe pour des organisations non gouvernementales (ONG) qui réalisent ce genre de projet dans mon pays d’origine, la Colombie. Les ONG étant financées par des donateurs étrangers, il est très important de comprendre comment ces fonds sont gérés et contrôlés afin d’assurer des retombées concrètes pour les communautés concernées.
En quoi vos études doctorales vous ont-elles préparé à votre programme de recherche actuel?
Mon doctorat était très rigoureux. J’ai eu la chance d’être formé par de remarquables spécialistes en recherche qualitative, qui m’ont appris à mener de bonnes entrevues, à effectuer des études de cas sur le terrain dans les organisations et, enfin, à donner un sens aux expériences et aux phénomènes sociaux que j’étudie. Par ailleurs, les compétences que j’ai acquises en tant que comptable et analyse financier dans divers secteurs m’ont permis de comprendre différentes réalités au sein des organisations et d’établir le contact avec les gens qui y travaillent.
Aimeriez-vous nous présenter de nouveaux faits saillants de vos recherches? Y a-t-il des publications à venir ou de nouveaux projets qui vous enthousiasment particulièrement?
Je viens de terminer une étude de cas de trois mois avec une ONG colombienne qui réalise des projets en consolidation de la paix. J’ai étudié ses pratiques et contrôles comptables, ses méthodes de gestion et ses relations avec les bailleurs de fonds. L’un de mes constats préliminaires, c’est que les ONG et les communautés bénéficiaires gagnent lentement en autonomie dans les phases de lancement et de réalisation des projets de développement. Habituellement, le financement étranger s’accompagne d’un grand nombre de modalités et de restrictions fixées par les donateurs. On demande toutefois des initiatives de développement locales qui tiennent compte des perspectives et des connaissances des acteurs locaux d’un bout à l’autre de la chaîne. J’espère qu’il en découlera une réforme de la gestion dans le secteur du développement international.
Quelle est l’incidence de vos recherches sur le milieu des affaires au Canada?
Le Canada est l’un des principaux prestataires d’aide au développement international dans le monde. Bon nombre d’ONG multinationales y ont des bureaux régionaux. Mes recherches contribuent à une meilleure compréhension des liens, sur le plan de la gestion, entre les acteurs canadiens (les bailleurs de fonds) et les ONG locales des pays du Sud (les bénéficiaires de l’aide). Différents acteurs du développement international réclament des réformes qui feraient une plus grande place aux voix des intervenants et des bénéficiaires locaux, et mes travaux s’appuient sur ce besoin.