Chercher une aiguille dans une botte de... données
Le professeur Bijan Raahemi, de l’École de gestion Telfer de l’Université d’Ottawa, a reçu une subvention à la découverte du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG) pour concevoir, vérifier et analyser des algorithmes dans les domaines de la santé, des finances d’entreprise et du génie.
Le professeur Raahemi travaillera avec des données de très grandes dimensions en vue de les décrire à l’aide d’une vaste gamme d’attributs. Les données de très grandes dimensions regroupent toute l’information que Facebook, par exemple, recueille au sujet de ses utilisateurs : données démographiques, sexe, intérêts, voyages et interactions avec les autres utilisateurs, entre autres.
Le professeur créera et mettra à l’épreuve des algorithmes qui lui permettront de déceler des anomalies dans ces données de très grandes dimensions. « Lorsque nous cherchons des anomalies, nous sommes à l’affût des données qui ne ressemblent pas aux autres sur le plan statistique, celles qui ne cadrent pas dans les modèles “normaux”, explique-t-il. Si nous voyons un point de données qui a un comportement différent de celui de la majorité des données, c’est une anomalie. » La détection d’anomalies dans les données de très grandes dimensions, surtout en présence de bruits, constitue un problème important qui pose tout un défi dans des situations réelles.
Dans le domaine de la santé, le professeur Raahemi s’intéressera surtout celle de la population et tentera de surveiller la progression d’une maladie qui se propage. Par exemple, « les mégadonnées nous permettent de suivre les caractéristiques de la saison de la grippe, la transmission de la maladie, sa durée et les endroits où elle se propage, précise-t-il. Nous pourrons aussi analyser les signes vitaux des patients (température, pouls, tension artérielle et résultats d’électrocardiogramme) pour détecter des anomalies. » Les données seront recueillies à l’aide de différents senseurs en temps réel et seront stockées dans un nuage.
Dans le domaine des finances d’entreprise, le chercheur observera les anomalies qui se manifestent en tant qu’opérations financières frauduleuses. Les activités frauduleuses constituent une grande préoccupation pour les banques, car elles compromettent leurs résultats nets. Il s’agit aussi d’un grave problème pour les clients des banques qui se font pirater leur carte de crédit ou de débit, qui est ensuite utilisée pour faire des achats non autorisés.
Le professeur Raahemi explorera aussi le domaine du génie, en particulier le trafic Internet. Le trafic quotidien sur Internet est incroyablement élevé, et les pirates peuvent facilement paralyser des entreprises et des organismes en envoyant tellement de demandes vers leur site Web qu’il cesse de répondre et tombe hors service. Il veut créer un algorithme qui aidera les entreprises et les organismes à se protéger contre ces attaques.
Ce programme de recherche innovateur permettra au professeur Raahemi d’explorer de nouveaux algorithmes, plus efficaces que les actuels, qui nous aideront à mieux intervenir en cas de risque pour la santé des populations et à nous protéger contre les fraudeurs en ligne. De plus, ils permettront aux entreprises et aux organismes de mettre à profit le plein potentiel de la connectivité Internet.