Doctorante à l’honneur - Xin Ding
Xin Ding a intégré le programme de doctorat en gestion de Telfer en 2019 et se spécialise en finance. Elle est dirigée par le professeur Walid Ben-Amar et la professeure Lamia Chourou.
Pourquoi avez-vous choisi d’étudier en comptabilité et contrôle? Votre décision a-t-elle été motivée par des raisons personnelles?
Les activités humaines émettent d’énormes quantités de gaz à effet de serre (GES), ce qui contribue aux changements climatiques. On estime que le réchauffement climatique est l’une des plus grandes menaces qu’il faudra contrer au cours des dix prochaines années, et ses conséquences sur l’environnement et les sociétés humaines sont considérables. J’ai donc eu envie d’explorer les moyens que prennent les entreprises pour lutter contre ce problème mondial.
Sur quoi vos recherches portent-elles?
Mes travaux portent sur les conséquences du risque climatique. Je cherche tout particulièrement à savoir si – et comment – les parties prenantes d’une entreprise (investisseurs, créanciers et vérificateurs) tiennent compte du risque climatique dans leur évaluation. Je m’intéresse aussi à l’influence de certains facteurs à l’échelle de l’entreprise ou du pays sur leur prise de décisions. Ma recherche enrichira les connaissances dans le domaine, car elle démontre que le risque climatique est pris en compte par les différentes parties concernées et que l’impact de ce risque varie d’une entreprise et d’un pays à l’autre.
Récemment, vous avez envoyé un article à la revue Emerging Markets Review. Quelles en étaient les grandes lignes?
Nous cherchions à savoir si – et dans quelle mesure – les vérificateurs, dans les pays émergents, tenaient compte du risque climatique dans leur travail. Nous avons découvert que leurs honoraires de vérification étaient plus élevés dans le cas des entreprises présentant un risque climatique plus élevé. Et, selon nos résultats, la gouvernance climatique atténuerait cette hausse des honoraires associée au risque climatique.
Quelle incidence vos recherches pourraient-elles avoir dans le domaine des politiques ou le milieu des affaires au Canada?
Récemment, les Autorités canadiennes en valeurs mobilières (ACVM) ont proposé le projet de Règlement 51-107 sur l’information liée aux questions climatiques, qui expose la nécessité d’adopter des obligations de communication d’information liée au changement climatique plus uniforme et comparable. Mes travaux pourraient fournir des données empiriques importantes à l’appui de ce projet. Nous sommes d’avis que la communication d’information de qualité liée aux changements climatiques favorisera la transparence à ce sujet, réduisant du même coup les conséquences néfastes du risque climatique sur les entreprises (p. ex., la hausse des honoraires de vérification).