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Roger Greenberg : bâtir l’avenir d’Ottawa

Roger Greenberg sur le terrain de la Place TD

Immobilier. Valeurs familiales. Engagement local. Voici ce qui définit Roger Greenberg, président du conseil d’administration du groupe Minto. Ce nom vous dit quelque chose? Vous avez probablement déjà vu une maison Minto, ou même le Complexe sportif Minto sur le campus de l’Université d’Ottawa.  

Qui sont les Greenberg? 

Le complexe sportif Minto sur le campus de l'Université d'OttawaFondé à Ottawa par le père et les oncles de Roger Greenberg en 1955, le groupe Minto est une société immobilière ayant connu une croissance fulgurante grâce à ses façons de faire novatrices, qui l’ont amenée à se distinguer partout en Amérique du Nord. Ayant à cœur de soutenir la communauté où Minto a vu le jour, la famille se fait depuis longtemps un point d’honneur à servir des causes dans les domaines de la santé, du sport, des arts et de l’éducation. Le Complexe sportif Minto n’est qu’un exemple des contributions de la famille Greenberg à Ottawa. 

Originaire de Russie, la famille s’est établie à Ottawa il y a plus d’un siècle. Après 35 ans de vaches maigres, elle a connu de premiers succès modestes au milieu des années 1950. Aujourd’hui, c’est Roger Greenberg, avec d’autres descendants des quatre frères fondateurs, qui a pris le relais et pose des actes philanthropiques parmi les plus généreux que la capitale nationale n’ait jamais connus.  

Une affaire de famille 

Après avoir travaillé comme avocat à Toronto, Roger Greenberg a rapidement commencé à s’impliquer dans la société immobilière familiale. Il a occupé le poste de vice-président principal du groupe Minto pendant 6 ans, puis celui de président et chef de la direction pendant 22 ans, avant de faire la transition vers la présidence du conseil d’administration. Aujourd’hui, il occupe également le poste de président du conseil d’administration du fonds de placement immobilier (FPI) Appartements Minto. Mais ce n’est pas tout : il est aussi associé directeur et président du conseil d’administration de l’Ottawa Sports and Entertainment Group (OSEG), travaillant étroitement avec la Ville d’Ottawa au parc Lansdowne. En outre, il est propriétaire, avec quelques partenaires, de deux équipes sportives du coin : le Rouge et Noir et les 67 d’Ottawa.  

Logo de la campagne Créons des lendemains de l'Hôpital d'OttawaEn 2019, la famille Greenberg a donné un montant inégalé de 25 millions de dollars pour l’ambitieuse campagne de financement de 500 millions de dollars « Créons des lendemains » de L’Hôpital Ottawa; ces fonds ont servi à la construction d’un hôpital de pointe près du lac Dow. On peut constater la vaste influence des Greenberg à Ottawa dans les différentes rues et ailes d’édifices qui portent leur nom – que ce soit en empruntant la promenade Lorry-Greenberg, à Greenboro, nommée en l’honneur du politicien, en regardant une pièce de théâtre au Irving Greenberg Theatre Centre ou en visitant le Centre des métiers Minto du campus de La Cité ou le Complexe récréatif Minto, à Orléans. En outre, le groupe Minto mène des initiatives philanthropiques à l’interne, comme des programmes de sensibilisation pour le personnel et un engagement à l’égard de la protection de l’environnement.  

Cette année, nous sommes fiers de rendre hommage à Roger Greenberg, chef d’entreprise accompli ayant à cœur de soutenir différentes communautés de notre ville. Pour ses réalisations et son apport, nous lui décernons le prix Philos du doyen de l’École de gestion Telfer, destiné aux personnes qui se distinguent par leurs efforts philanthropiques et leur engagement communautaire exceptionnels.  

Pourquoi L’Hôpital d’Ottawa est si cher au cœur de Roger Greenberg 

Enseigne de l'Hôpital d'Ottawa devant la bâtisseL’Hôpital d’Ottawa est l’une des plus importantes organisations à recevoir le soutien de la famille Greenberg. C’est grâce à une initiative philanthropique de Dan Greenberg, un cousin de Roger, que le Centre de cancérologie Famille Irving Greensberg de l’Hôpital Queensway Carleton a vu le jour. En 2019, les Greenberg sont passés à la postérité à Ottawa en versant un montant inégalé de 25 millions de dollars pour le nouveau campus Civic de L’Hôpital d’Ottawa, le don le plus élevé de toute l’histoire du milieu de la santé à Ottawa.  

Dans le cadre d’une entrevue pour un balado, Roger explique pourquoi : « Tous les membres de ma famille sont nés au campus Civic, de même que deux de mes trois enfants. Beaucoup, beaucoup de gens dans mon entourage – famille, amis, collègues – y ont reçu des soins. »  

Et même s’il a travaillé et habité à Toronto pendant 20 ans, c’est à Ottawa qu’il se sent chez lui, d’où l’importance pour lui d’honorer l’endroit au Canada où tout a commencé pour sa famille. La famille est un pilier pour les Greenberg. « Les dons ne viennent pas que de moi : ils viennent aussi de ma famille et des actionnaires, précise Roger dans son entrevue avec Telfer. Mon père et mon oncle, les fondateurs de la société, ont lancé le bal en commençant à faire des dons au nom de Minto. Et ce cadeau, il vient de nos actionnaires. »  

Très tôt, son père et son oncle ont commencé à transmettre à leurs enfants la valeur fondamentale du don communautaire, et l’importance de redonner aux communautés où l’on gagne sa vie. C’est pourquoi Minto joue encore aujourd’hui un si grand rôle à Ottawa. C’est la seule ville dans laquelle la société a fait affaire durant ses 30 premières années d’existence. Maintenant que la famille est dispersée d’un bout à l’autre de l’Amérique du Nord, elle fait des dons un peu partout, mais surtout à Ottawa.  

« En tant que société immobilière, nous nous devons de redonner aux communautés pour qu’elles soient fortes et saines, et poursuivent leur essor », précise-t-il. Et ce n’est pas un concept abstrait pour les Greenberg, car pour eux, une communauté saine et prospère repose sur quatre piliers : la santé, l’éducation, les sports et la culture. Ils constituent le fil conducteur de cette générosité de longue date : la famille a notamment soutenu l’Université d’Ottawa, l’Université Carleton et le Collège Algonquin, des hôpitaux comme Queensway Carleton et Montfort, les personnes en situation de handicap, le milieu des sports par l’intermédiaire de l’OSEG pour promouvoir l’esprit sportif à Ottawa, et des causes relatives aux arts par des dons à des organismes comme le Centre national des Arts (CNA).  

L’histoire centenaire de la famille Greenberg à Ottawa 

Comme beaucoup d’entre nous qui vivons et travaillons sur le territoire non cédé du peuple anichinabé aujourd’hui appelé Ottawa, les Greenberg ont immigré au Canada. Devant la montée de l’antisémitisme en Europe de l’Est à la fin du 19e siècle, de nombreuses personnes de confession juive ont décidé de tout laisser derrière elles pour fuir la persécution. Parmi elles, Roger Greenberg Sr., qui quitte son petit village de Moscou et arrive à Montréal en 1913, abandonnant aussi son nom de naissance, Nepomiazchy. La même année, Rose Bezumny, sa future épouse, arrive au Canada, présumément de l’Ukraine. Le couple se marie à Montréal en 1915, et s’installe rapidement à Ottawa.  

Recommencer à zéro dans un nouveau pays n’était pas facile, et la jeune famille vivait modestement. Sa première entreprise, un petit dépanneur, a mordu la poussière après l’arrivée des supermarchés Loblaws. Sa deuxième a connu plus de succès. Avec ses deux fils, Gilbert et Louis, Roger Greenberg Sr. a fondé une entreprise de récupération de ferraille, de vieille machinerie et de cuir de vache, qu’ils transformaient pour les revendre et en tirer un maigre revenu. Deux autres des enfants, Irving et Grace, ont rapidement commencé à participer à l’activité. L’entreprise a évolué et changé au fil du temps. Nommée « Sterilized Wiper, Towel Supply, and Industrial Bag Co. », elle a contribué à sauver Winnipeg d’une inondation en 1950, en fournissant trois millions de sacs de sable à la ville. Or, la matriarche de la famille, Rose, n’aimait pas la nature de l’entreprise.  

« Ma grand-mère n’aimait pas particulièrement Sterilized Wiper. Mon oncle Irving a donc lancé une entreprise de construction résidentielle, et lorsque la famille a constaté que c’était rentable, mon père est allé y travailler à temps plein. Tout est parti de là. » En 1955, Roger Greenberg Sr. et son frère Irving ont acheté six terrains à bâtir pour y construire des maisons, qu’ils ont vendues pour une jolie somme. Les activités de construction de la toute nouvelle entreprise, Mercury Homes, ont commencé en 1955, après quoi les quatre frères – Louis, Gilbert, Irving et Lorry – lui ont donné un nouveau nom, en 1957 : Minto. Durant sa première année d’activités, l’entreprise a vendu pour près de 400 000 $ de maisons, pour un profit de plus de 60 000 $. Dans les années 1960, Minto a construit la toute première tour d’habitation en copropriété au Canada, ici même, à Ottawa. Depuis, le groupe Minto a bâti plus de 100 000 résidences en Amérique du Nord.  

Chez la famille Greenberg, l’esprit entrepreneurial est inné, mais la philanthropie s’y entremêle, ce qui n’est pas un hasard quand on connaît l’histoire familiale. La famille Greenberg s’est toujours entendue pour soutenir la communauté juive d’Ottawa et la population en général, s’appuyant notamment sur une valeur fondamentale du judaïsme, le tikkun olam, une expression qui signifie littéralement « réparer le monde ». Ce principe invite à laisser le monde dans un meilleur état que celui dans lequel on l’a trouvé. Il s’applique aussi au groupe Minto.  

Roger Greenberg sur la réussite exceptionnelle du groupe Minto 

Roger Greenberg« Nous sommes guidés par des valeurs profondes; or, c’est une chose que d’avoir des principes, mais une autre de les suivre, soutient Roger Greenberg. Dans notre famille, nous les incarnons vraiment. » Lorsqu’en 2013, il a passé le flambeau de la direction à Michael Waters – la toute première personne ne faisant pas partie de la famille à occuper ce poste – il était confiant dans sa décision parce que les deux hommes partagent les mêmes valeurs d’équité. « Nous accordons de l’importance à la façon dont les autres nous perçoivent. Bien traiter les gens, c’est fondamental, et c’est déterminant pour qu’ils souhaitent travailler pour vous. Sur le plan des valeurs, ce sont souvent ceux et celles qui parlent le plus fort qui sont les plus décevants », ajoute-t-il, se rappelant avoir lu un magnifique énoncé de mission et de valeurs, pour ensuite constater qu’il venait de l’entreprise Enron, probablement un des pires exemples de gouvernance d’entreprise en Amérique du Nord.  

Pour l’entrepreneur, il va de soi qu’il faut bien traiter les gens, mais à cela s’ajoute trois incontournables pour réussir en affaires : le dur labeur, la perspicacité et la chance. « Si je pouvais demander quoi que ce soit à Lui, en haut, je lui demanderais plus de chance, s’amuse Roger Greenberg. La chance a joué un rôle immense dans mon parcours. Le dur labeur crée de la chance, mais ça, aucune stratégie d’entreprise ne vous le dira. » 

Pour illustrer ce genre de décisions d’affaires où la chance lui a souri, il cite la création du fonds de placement immobilier (FPI) de Minto, un volet public de l’entreprise. « Comme les marchés publics n’aiment pas beaucoup les utilisations polyvalentes dans les FPI, nous avons délaissé certains volets de notre portefeuille et vendu une bonne partie de nos bureaux entre 2017 et 2019. Nous passons aujourd’hui pour des génies, vu la chute vertigineuse du marché immobilier de bureau, mais évidemment, nous n’avions aucune idée qu’il y aurait une pandémie. Il arrive qu’on prenne des décisions, et qu’avec le recul, on constate qu’elles ont été bien meilleures que ce que l’on croyait. »  

Les conseils de Roger Greenberg aux étudiantes et étudiants en administration des affaires d’Ottawa  

Il peut être plus facile de prendre de bonnes décisions d’affaires lorsqu’on s’investit pleinement dans ce qu’on fait. « Trouvez votre passion. Ainsi, vous n’aurez pas l’impression de travailler et pourrez le faire sans compter les heures; vous serez réellement dévoués. »  

Mais ce n’est là que le premier conseil de Roger Greenberg à la population étudiante de Telfer. Le suivant, c’est de garder le cap sans se perdre dans une mer de possibilités. Le dernier est de se concentrer sur la mise en œuvre et l’exécution. « Un bon plan, c’est fantastique, mais il faut porter attention aux détails et en faire un suivi méticuleux; ne vous laissez pas distraire par les tendances. Pensez plutôt à long terme. Si votre entreprise a une bonne base, vous avez de bonnes chances de connaître du succès. »  

Ce n’est pas la première fois que Roger Greenberg collabore avec Telfer: puisqu’il croit en l’importance de la formation liée à l’entrepreneuriat familial, Roger Greenberg a été conférencier invité à plusieurs reprises dans le cadre du cours Advising Family Business, l’un des quatre cours de niveau universitaire offerts en collaboration avec l’Institut de l’héritage des entreprises familiales. Chaque fois, il a entretenu les étudiantes et étudiants du baccalauréat en sciences commerciales et de la maîtrise en administration des affaires de son enfance au sein d’une famille entrepreneuriale, de sa reprise du flambeau et de son expérience au sein du Groupe Minto. S’il s’implique auprès de l’Université d’Ottawa, c’est parce qu’il aime notre ville.  

« Je suis né et j’ai grandi à Ottawa, explique-t-il. J’ai ensuite étudié et travaillé à Toronto pendant 20 ans, où vivent encore à ce jour la famille de ma femme, les deux plus jeunes de ma fratrie, ainsi que ma fille, mon gendre et leur enfant, qui a fait de moi un grand-père pour la première fois. J’affectionne beaucoup Toronto, mais j’aime profondément Ottawa! On y trouve tout ce qu’il faut pour élever une famille, ainsi qu’une foule d’activités de plein air et sportives; bref, c’est tout simplement une ville merveilleuse. » Roger Greenberg fait l’aller-retour entre Ottawa et Toronto depuis qu’il a 17 ans, et bien que, pour lui, Toronto regorge de possibilités d’affaires, la famille concentre ses dons à Ottawa, contrairement à d’autres sièges sociaux de Toronto. 

Le groupe Minto et l’appel de l’immobilier 

C’est à Toronto que Roger a commencé à travailler pour le groupe Minto, dans les années 1980. À l’époque, après avoir obtenu son diplôme, il pratiquait le droit immobilier dans le cabinet Blaney McMurtry LLP. En 1985, son oncle est venu à Toronto et lui a dit : « C’est le moment d’ouvrir un bureau de Minto ici. Je veux que tu quittes ton cabinet et que tu t’en charges. » Il a accepté, et il a demandé à son oncle quand ce dernier souhaitait avoir pignon sur rue à Toronto (c’était alors le mois de mai). Irving souhaitait une ouverture au 1er septembre, soit seulement quelques mois plus tard. Roger a alors demandé quand il devrait annoncer son départ à son cabinet, ce à quoi son oncle a répondu : « Que dirais-tu de cet après-midi? » 

Au fond, Roger a toujours su qu’il finirait par intégrer l’entreprise familiale. « Lorsque je me suis levé ce matin-là, je ne pensais pas que ce serait la fin de ma carrière en droit, et le début de ma carrière à Minto! », précise-t-il.  

Aujourd’hui, près de 40 ans plus tard, Roger Greenberg est fier et heureux de poursuivre sa carrière à Minto. « L’immobilier, c’est une affaire de création, ce qui donne un incroyable sentiment d’accomplissement. Mais il faut être extrêmement patient et laisser le temps aux choses d’arriver », ajoute-t-il. Par ailleurs, il est ravi de continuer de collaborer avec l’OSEG et Lansdowne : « Par le projet Lansdowne, on redonne à la communauté, c’est comme un cadeau pour revitaliser une partie importante de la ville. »  

Roger Greenberg est fier de recevoir le prix Philos du doyen de Telfer, qui s’ajoute à sa longue liste de distinctions (il a notamment reçu l’Ordre du Canada en 2013).  

Nous avons hâte de voir ce que deviendra Ottawa dans les décennies à venir, avec le soutien de la famille Greenberg.

Au sujet de l'autrice ou de l'auteur

Jeune diplômée du programme de baccalauréat en sciences commerciales spécialisé à l’École de gestion Telfer, Sonya Gankina a déjà amorcé sa carrière en tant que consultante et rédactrice en marketing numérique. Ses trois années d’expérience en agence cumulées pendant ses études l’ont aidée à fonder sa propre entreprise, où elle travaille avec de petites boîtes de la région comme de vastes sociétés au Canada et aux États-Unis. On peut la lire dans plusieurs publications de renom, et dans un blogue sur les arts et la culture à Ottawa. <br><br>Sonya Gankina is a recent graduate from the Honours Bachelor of Commerce program at the Telfer School of Management and has already begun her career as a consultant and writer in digital marketing. Armed with three years of agency experience earned while completing her studies, she has established her own business working with local businesses and large enterprises in Canada and the United States. She’s been featured in numerous respectable publications and also writes for an arts and culture blog in Ottawa.

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