Intégrer les chaînes de production mondiales pour obtenir des investissements contribuant au développement durable
La production, le commerce et les investissements mondiaux sont de plus en plus réalisés dans le cadre de chaînes de valeur mondiales (CVM), où les multinationales confient les multiples étapes du processus de production à différents fournisseurs, dans diverses régions du globe. Un produit fini peut donc avoir été fabriqué et assemblé dans plusieurs pays, et chaque stade de production ajoute de la valeur.
Avant, la fabrication d’un produit était principalement réalisée à l’intérieur d’un même pays. Aujourd’hui, cette époque est révolue, et la COVID-19 a mis en lumière la nécessité de comprendre la dépendance de nombreux pays à leurs fournisseurs de partout dans le monde.
Avantages sociaux et environnementaux
Tommaso Ferretti, professeur à l’École de gestion Telfer, a reçu une subvention de recherche, qui lui permettra de cerner les politiques et les mécanismes de gouvernance qui tirent parti de la participation des entreprises aux CVM pour favoriser l’accès aux investissements socialement responsables, c’est-à-dire qui génèrent un impact positif, tant sur le plan social qu’environnemental. Il s’intéressera tout particulièrement à la région des Caraïbes.
Jusqu’à présent, jamais la recherche ne s’était attardée aux moyens par lesquels les politiques centrées sur les CVM pouvaient favoriser l’accès à ce type d’investissements et promouvoir des relations interentreprises durables au sein d’une chaîne de valeur mondiale. Le chercheur examinera les CVM agro-industrielles dans les Caraïbes ainsi que les débats sur les politiques et les initiatives concernant l’accès des entreprises locales aux investissements socialement responsables.
Participer à une chaîne de valeur mondiale peut stimuler la création d’emplois et la croissance économique. Des organisations, comme la Banque mondiale et le Centre du commerce international des Nations Unies, aident actuellement les pays en développement à comprendre le rôle que peuvent jouer les CVM à titre de moteur de croissance et de facteur d’intégration régionale et mondiale, ainsi que dans la gestion des bouleversements externes.
Les têtes pensantes des pays émergents cherchent à mettre en place des politiques qui favoriseront la participation des entreprises locales aux CVM. Toutefois, cette avenue ne pourra, à elle seule, leur permettre d’atteindre les objectifs de développement durable des Nations Unies en raison de l’insuffisance des investissements publics et privés dans le développement durable. Les investissements socialement responsables pourraient pallier ce manque de ressources financières en finançant le développement durable dans les économies émergentes.
Retombées de la recherche
Les travaux de Tommaso Ferretti contribueront à faire avancer la recherche dans le domaine du commerce et du développement international. Par ailleurs, les responsables de l’élaboration de politiques et les acteurs du développement durable y trouveront des recommandations sur la manière de réduire l’écart monstre entre l’offre et la demande en matière de financement socialement responsable pour le secteur agricole dans les économies émergentes.
Ces travaux fourniront aussi aux acteurs clés de l’écosystème de l’investissement socialement responsable, comme le Council on Smallholders Agricultural Finance (CSAF), des données probantes, qui permettront de consolider et d’élargir les marchés pour faire une place au financement durable.
Enfin, le projet constituera une possibilité de formation pour une étudiante ou un étudiant de cycle supérieur, qui aura l’occasion de réaliser des revues de la littérature, de structurer des sondages visant à recueillir des données qualitatives et quantitatives, d’utiliser des méthodes d’analyse qualitative et d’animer deux événements de diffusion du savoir.