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L’entreprise familiale : marier tradition et modernité

 

Un duo de boulangers père et fille se tenant ensemble

La relève d’une entreprise familiale, c’est plus qu’un transfert de propriété : c’est aussi l’héritage d’une tradition. Or, la difficulté de trouver le juste équilibre entre la nécessité de moderniser l’entreprise et le désir de rester fidèle à la vision de celles et ceux qui l’ont créée est source de tensions au sein des familles.

Des études ont révélé que le poids de l’histoire et de la tradition de ces entreprises entravait le changement. En effet, quand le respect strict de la tradition prime sur tout le reste, il laisse peu de place à la prise de risques et à l’innovation.

Cela dit, comme l’explique le professeur Peter Jaskiewicz, titulaire de la Chaire de recherche universitaire en entrepreneuriat durable de l’École de gestion Telfer et coauteur d’un article récemment publié dans The Conversation, il faut résister à la tentation d’abandonner la tradition. Pour illustrer son importance, l’article puise dans la philosophie grecque, évoquant le fameux bateau de Thésée et l’Œdipe de Sophocle, et établit un parallèle avec la populaire série Succession, de HBO, dans laquelle la tradition est à la fois un avantage et un handicap.

D’après cet article, adapté d’une publication antérieure dans la revue Family Business Review, la relève ne doit ni rejeter la tradition, ni s’y accrocher, mais plutôt la réinterpréter sous un jour nouveau. La mémoire collective y contribue grandement : la nouvelle génération a beaucoup à apprendre des générations qui l’ont précédée, des réalisations qu’elles ont accomplies et de leur résonance dans le monde d’aujourd’hui. Il en va de même des rituels, qui confèrent une structure à la tradition, mais qui doivent évoluer avec leur temps.

Le renouvellement de la tradition forme le ciment qui unit l’ancienne et la nouvelle génération et contribue à la prospérité de l’entreprise. Le nouvel Institut de l’héritage des entreprises familiales de Telfer, dont le professeur Jaskiewicz est le premier directeur, aide les membres d’entreprises familiales à resserrer leurs liens et à stimuler l’innovation sans pour autant renier l’identité et la tradition fondatrices de l’entreprise. L’acquisition et l’application de connaissances facilitent la transmission des entreprises familiales d’une génération à l’autre, un facteur crucial pour la santé de l’économie canadienne.

Pour en savoir davantage sur la façon dont Telfer alimente la discussion sur l’avenir de l’entrepreneuriat familial, visitez le site de l’Institut de l’héritage des entreprises familiales et abonnez-vous à notre bulletin électronique.

Stephen Daze headshot

 

Peter Jaskiewicz, premier directeur de l’Institut de l’héritage des entreprises familiales, est également professeur titulaire en entreprises familiales à l’École de gestion Telfer de l’Université d’Ottawa, où il dirige la Chaire de recherche en entrepreneuriat durable. Il a également coécrit le livre Enabling Next Generation Legacies: 35 Questions That Next Generation Members in Enterprising Families Ask.

Ses travaux lui ont valu de nombreux prix et ont été reconnus parmi les plus influents au monde en 2013, en 2015 et en 2017. Le professeur a présenté les résultats de ses recherches aux députées et députés du Parlement européen, à la Commission européenne et au personnel de l’Organisation des Nations Unies. Par ailleurs, il a également travaillé avec l’administration fédérale au Canada. Actuellement, ses recherches mettent l’accent sur les antécédents d’entrepreneuriat transgénérationnel et la réputation d’entreprise dans les entreprises familiales et les entreprises fondées par le premier dirigeant. De plus, il mène des recherches sur l’héritage organisationnel des patrimoines entrepreneuriaux, la répartition de la rémunération des gestionnaires et la dynamique familiale dans ces entreprises.