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L’avenir des entreprises familiales : préparer la prochaine génération de chefs d’entreprise

 

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L’École de gestion Telfer est fière commanditaire principale d’une série de quatre événements Web organisées par The Globe and Mail Events. Chaque émission Web mettra l’accent sur l’un des quatre piliers soutenant notre vision d’un meilleur Canada, plus vert, plus en santé, plus heureux, plus riche et plus prospère, par le biais d’une entrevue avec un membre du corps professoral de l’École Telfer, suivie d’une discussion avec un groupe d’experts. 

Les entreprises familiales représentent plus de 35 % du PIB réel du Canada et sont à l’origine de près de la moitié de tous les emplois du secteur privé, selon un rapport produit en 2019 par Entreprises familiales Canada et le Conference Board du Canada (en anglais). Pourtant, leur avenir n’est pas assuré. Alors que les baby-boomers quittent le marché du travail, les spécialistes croient que la prochaine génération est mal préparée à assurer la relève et à protéger cette partie cruciale de l’économie nationale. Quelles sont les compétences et connaissances nécessaires aux personnes qui prendront bientôt le relais à la tête des entreprises familiales? 

Le professeur Peter Jaskiewicz, titulaire de la Chaire de recherche en Entrepreneuriat durable et premier directeur de l’Institut de l’héritage des entreprises familiales de l’École Telfer, est l’un des experts qui abordent ces questions. Au cours de l’entrevue menée par Rita Trichur, rédactrice principale et chroniqueuse affaires pour le Globe and Mail, M. Jaskiewicz traite des entreprises familiales et explique à quel point l’absence de planification mène tout droit à l’échec lorsqu’il est question de la succession d’une entreprise.

L’entreprise : une affaire de famille 

Les recherches du professeur Jaskiewicz découlent de son expérience personnelle. Le fait d’avoir grandi au sein d’une entreprise familiale d’instruments de musique en Pologne l’a initié à l’entrepreneuriat à un très jeune âge. Malheureusement, à la suite du décès soudain et inattendu de son oncle, l’absence d’un plan de relève a mené à des conflits familiaux majeurs. Six mois plus tard, l’entreprise jadis bien établie dans la communauté et dotée d’une clientèle fidèle fermait définitivement ses portes.  

Cette expérience a inspiré Peter Jaskiewicz à aider d’autres entreprises familiales afin de leur éviter de subir le même sort. Il a également constaté que son expertise pouvait renforcer non seulement les entreprises familiales, mais aussi l’économie mondiale. Pendant l’émission Web du Globe and Mail, il explique que le tiers des entreprises familiales européennes risquent de disparaître en l’absence de soutien et de préparation de la relève. Voilà qui représente une partie importante de l’économie européenne en matière d’emplois, de croissance et de contribution à la collectivité. 

Le professeur Jaskiewicz mentionne deux erreurs courantes qui donnent lieu à des plans de relève d’entreprises familiales mal conçus : 

  • Les membres de la nouvelle génération ne sont pas considérés comme des partenaires dans la planification de leur intégration, mais plutôt comme des enfants dans l’entreprise familiale. Par conséquent, ces personnes ne peuvent prendre conscience de leur valeur dans l’entreprise et, surtout, de leur contribution à la collectivité. 
  • La communication à l’intérieur de la famille est souvent implicite. Cependant, le point de vue de la génération plus âgée ne correspond pas forcément à celui de la nouvelle génération, qui est facilement tenue pour acquise. Une communication ouverte et franche doit être encouragée dès que possible et même initiée dès la petite enfance, au du repas du soir par exemple. 

Voir aussi  : Smart succession planning key to future prosperity for family businesses(en anglais seulement) 

Rita Trichur, Arjan Stephens, Patricia Saputo, Arjan Stephens et Peter Jaskiewicz lors de l'événement Future of Family Enterprise avec The Globe and Mail.

Savoir accepter l’aide proposée 

Patricia Saputo, cofondatrice et présidente exécutive du conseil d’administration et conseillère stratégique chez Crysalia, a pris part au groupe d’experts aux côtés de Arjan Stephens, président chez Que Pasa Mexican Foods et vice-président directeur chez Nature’s Path Foods, et de Margaret Hudson, présidente et chef de la direction de Burnbrae Farms Limited

Mme Saputo, qui est membre du Cabinet de leadership stratégique de l’École Telfer, partage l’avis de Peter Jaskiewicz quant au besoin de communiquer. Selon elle, il peut être difficile de parler des conflits familiaux. De nombreuses familles pourraient bénéficier d’une aide extérieure; ses membres peuvent être en mesure de gérer une entreprise, mais cela ne veut pas dire qu’ils sont aussi aptes à planifier la relève. Il existe un réseau de professionnels capables de les aider, dont Crysalia, une entreprise cofondée par Patricia Saputo dans le but de soutenir les familles en affaires depuis plusieurs générations.  

Margaret Hudson est également d’accord, ajoutant que sa famille a fait appel à des conseils externes au cours des vingt dernières années. La création de structures tels que des conseils de famille et d’actionnaires est avantageuse, tout comme le transfert des connaissances concernant l’entreprise à la prochaine génération. 

Écoutez l’événement complet : L’avenir des entreprises familiales

Commencer dès le plus jeune âge 

Les experts conviennent que le fait d’impliquer la prochaine génération dès son plus jeune âge est essentiel pour qu’elle se joigne à l’entreprise familiale. Margaret Hudson et Arjan Stephens ont tous deux parlé de leur engagement en tant qu’enfants dans l’entreprise : la première ramassait des œufs sur la ferme familiale à l’âge de huit ans, alors que le second travaillait dans les restaurants de la famille en tant que commis débarrasseur. Non seulement ont-ils acquis une meilleure compréhension de l’entreprise, mais ils ont aussi pu voir les sacrifices, la passion et l’énergie de leurs parents et de leur famille.  

Tous les spécialistes s’accordent pour dire qu’il est important de mettre en place des protocoles quant à l’entrée en poste des membres de la famille dans l’entreprise. Comme le fait remarquer Arjan Stephens, la prochaine génération doit travailler fort et démontrer sa valeur : « Les gens ne vont pas forcément vous respecter simplement parce que vous vous appelez Stephens. Vous devez le mériter et pour ça, il vous faut être un bon joueur d’équipe. » 

L’Institut de l’héritage des entreprises familiales 

Le professeur Jaskiewicz et ses collègues de l’Institut de l’héritage des entreprises familiales ont mis en commun leurs années de recherche internationale et d’expérience pratique afin de mettre sur pied l’Institut à l’École Telfer.  

Peter Jaskiewicz publiait récemment un ouvrage qui fait déjà autorité, Enabling Next Generation Legacies: 35 Questions That Next Generation Members in Enterprising Families Ask. Avec sa coauteure et collaboratrice à l’Institut, Sabine B. Rau, ils ont réuni des universitaires, des familles entrepreneuriales ainsi que des praticiennes et praticiens mondialement reconnus afin de répondre, de manière concise et néanmoins pertinente, aux questions les plus pressantes auxquelles est confrontée la prochaine génération. Fort de l’apport de quelque 100 collaboratrices et collaborateurs issus de 27 pays, le livre présente les pratiques exemplaires, des exemples concrets ainsi que des questions visant à susciter la réflexion.  

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