Le pouvoir aux voix locales grâce à une nouvelle approche du développement international
Le développement international suscite souvent la controverse à cause du déséquilibre de pouvoir qui s’installe lorsque les pays industrialisés contrôlent des fonds destinés à améliorer les conditions dans les pays de l’hémisphère Sud.
Une nouvelle approche, dite localisée, met les communautés locales à l’avant-plan des projets de développement, ce qui leur donne plus de latitude et assure que ces projets correspondent à leurs besoins. Cependant, malgré l’intérêt que suscite l’approche localisée, elle ne fait l’objet que de peu de recherches, et il n’existe aucun consensus établi sur sa mise en application ou ses normes.
C’est la raison pour laquelle le professeur Nelson Duenas a reçu une subvention de développement Savoir du CRSH pour son projet intitulé « The Localization Agenda: Implications for accounting and management of international development resources » (L’approche localisée : implications pour la comptabilité et la gestion des ressources de développement international). Son but est de comprendre comment mettre en œuvre l’approche localisée dans les communautés de l’hémisphère Sud.
« J’ai entamé ma carrière professionnelle dans le secteur du développement international, mentionne le professeur Duenas, où j’ai constaté le besoin de corriger les tendances historiques et coloniales bien ancrées selon lesquelles les organisations locales sont perçues comme insuffisantes. Je pense que l’approche localisée est une excellente façon de véritablement placer les organisations locales au centre de l’aide humanitaire. »
Effets de l’approche localisée sur les partenariats mondiaux
Le professeur Duenas étudiera les méthodes de conception et d’application de l’approche localisée dans le développement international et les effets de celle-ci sur la responsabilité des organisations non gouvernementales (ONG) et sur les relations entre les donateurs et donatrices et les ONG. Il mènera une étude de cas avec une ONG du Sud et interrogera les principales parties prenantes, comme les ONG internationales et les organismes de coopération.
Les résultats de ses recherches pourraient aussi alimenter les politiques publiques afin qu’elles facilitent l’engagement du Canada à adopter une approche localisée, et pourraient changer les méthodes employées par les projets de développement pour tenir la comptabilité, mesurer le rendement et rendre des comptes; ces pratiques seraient alors mieux adaptées aux besoins des communautés.
De plus, les recherches du professeur Duenas pourraient contribuer à la décolonisation du développement international en y intégrant les perspectives des communautés locales et en accueillant la diversité des points de vue sociaux et culturels.