Le libre accès : lever les obstacles à la diffusion de l’information
La diffusion de l’information n’a jamais été aussi importante qu’au début de la pandémie de COVID-19. À l’aube de 2020, avant que l’Organisation mondiale de la Santé ne déclare l’état de pandémie, les scientifiques étudiaient déjà ce nouveau virus inquiétant. Grâce à la publication en libre accès, un modèle d’accès gratuit et facile aux recherches, les données étaient largement accessibles. Cette approche a aidé les gouvernements à prendre des décisions sur la fermeture des frontières et les mesures sanitaires, tout en accélérant la mise au point de vaccins.
Mais qu’adviendra-t-il du libre accès dans le monde après la pandémie? La professeure Evelyn Rita Micelotta a reçu une subvention Savoir du Conseil de recherches en sciences humaines pour étudier les tendances d’adoption du libre accès dans trois domaines scientifiques : sciences biomédicales, physique et chimie.
Remettre en question le statu quo
Selon Micelotta « le libre accès est un excellent exemple de dossier extrêmement complexe où plusieurs intérêts sont en cause et où le statu quo est vraiment remis en question. Par ce travail de collaboration (avec les professeurs Mike Lounsbury et Frank Wijen), nous pourrons expliquer pourquoi les progrès sont si lents et comment répondre de manière constructive aux préoccupations des principales parties intéressées. »
Depuis le début de la pandémie, tout le monde a gratuitement accès aux nouvelles informations en un rien de temps. C’est grâce à la diffusion des connaissances collectives qu’il a été possible d’approuver des vaccins et de créer des programmes de vaccination responsables dans des délais records.
L’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) a avalisé le libre accès en 2017. Cette année, elle adoptera une recommandation sur une science ouverte (page en anglais) « pour rapprocher les citoyens de la science et [...] pour faciliter la production et la diffusion des connaissances scientifiques dans le monde ».
Le Canada traîne de l’arrière
En dépit de ces recommandations, les institutions canadiennes n’ont toujours pas changé leurs pratiques de production et de diffusion des connaissances. Une meilleure compréhension des obstacles au libre accès au Canada aidera à déterminer comment remédier à cette situation.
Le projet de la professeure Micelotta, intitulé « Open Access in higher education publishing: A theory of institutional accommodation », consistera à examiner, dans une optique comparative, les facteurs qui favorisent ou freinent le libre accès aux publications scientifiques dans le milieu de l’enseignement supérieur au Canada et aux Pays-Bas (un pays qui s’est doté d’un mandat clair et de lignes directrices sur les pratiques exemplaires en la matière).
Adopter le libre accès
Les travaux de la professeure Micelotta montreront comment adopter graduellement une nouvelle pratique telle que le libre accès, plutôt que de l’ignorer ou de la contester. Qui plus est, ils pourront orienter les futures politiques de libre accès des institutions canadiennes concernées, comme les bibliothèques et les organismes de financement.
Et bien sûr, la société au grand complet ressortira gagnante d’une transformation des pratiques et structures de production des connaissances qui assurera un large accès à l’information.