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Régler la crise des soins primaires grâce à une meilleure gestion administrative

médecin homme débordé par la paperasserie

Le système de soins primaires du Canada connaît une véritable crise. L’augmentation des frais généraux et la lourdeur de la charge administrative découragent les médecins de famille et le personnel infirmier d’ouvrir ou de conserver leur propre clinique. Pour bien des professionnelles et professionnels de la santé, gérer une clinique s’apparente plus à diriger une petite entreprise qu’à s’occuper des patientes et patients. En plus de fournir des soins, il faut s’acquitter des tâches de gestion (recrutement, paperasse, opérations quotidiennes, etc.). Cette double responsabilité contribue à l’augmentation des cas d’épuisement professionnel.

Parallèlement, l’accès aux soins recule, et plus de 6,5 millions de Canadiennes et de Canadiens n’ont pas de médecin de famille, selon le sondage NosSoins. Certains gouvernements ont pris des mesures pour atténuer le problème, comme la mise en place de nouveaux modèles de paiement, mais la plupart négligent encore l’aspect administratif de la gestion d’une clinique, un élément essentiel pour assurer l’accès aux soins. 
Grâce au soutien financier des Instituts de recherche en santé du Canada, la professeure agrégée de l’École de gestion Telfer Agnes Grudniewicz et son équipe dirigent un projet novateur visant à explorer la façon dont les cliniques de soins primaires sont gérées. L’intérêt de la professeure Grudniewicz pour les soins primaires va au-delà de la recherche. Après avoir été témoin des conséquences néfastes de la mauvaise qualité des soins, elle a pris la décision audacieuse d’abandonner sa carrière en finance pour se consacrer à l’amélioration du système de soins primaires. « Je voulais que ce soit mieux pour tout le monde », dit-elle.

 Amener la recherche au cœur des soins primairesAgnes Grudniewicz

La professeure Grudniewicz et son équipe mèneront des sondages auprès des gestionnaires, s’entretiendront avec le personnel et analyseront le fonctionnement de diverses cliniques en Ontario, en Colombie-Britannique et en Nouvelle-Écosse pour mieux comprendre leur gestion quotidienne. L’objectif est de cerner les éléments qui fonctionnent bien, les lacunes et le soutien dont les gestionnaires ont besoin pour prospérer.

« Les soins primaires sont la base de nos systèmes de santé, selon la professeure Grudniewicz. Mais le bon fonctionnement de ces systèmes ne dépend pas que de l’interaction entre les patientes et patients et les médecins de famille. » Elle insiste : c’est vers ces cliniques que les gens se tournent en premier. Des médecins, du personnel infirmier et d’autre personnel médical y fournissent une vaste gamme de soins, des examens de routine aux soins en santé mentale en passant par le traitement de maladies chroniques, afin que les patientes et patients reçoivent les traitements nécessaires à long terme.  « Mon équipe est ravie de pouvoir contribuer à combler l’énorme manque de données probantes sur la manière de gérer une clinique de soins primaires. »

En collaboration avec des prestataires de première ligne, l’équipe développera des outils pratiques, des ressources de formation, des stratégies basées sur les données probantes ainsi que des recommandations en matière de politiques pour aider les cliniques à optimiser leurs opérations.

Réduire la pression pour améliorer les résultats

En s’attaquant à la gestion, un aspect souvent négligé des soins primaires, la professeure Grudniewicz et son équipe contribuent à résoudre une crise au cœur du système de santé canadien. Les conclusions de ces recherches permettront de réduire la charge administrative et l’épuisement du personnel, en plus de favoriser l’efficacité des opérations et de renforcer les équipes de première ligne. En fin de compte, ces connaissances devraient mener à un meilleur accès ainsi qu’à davantage de continuité en matière de soins pour la population canadienne. À une époque où le système de soins primaires subit une immense pression, ces recherches offrent une solution plus que nécessaire, qui solidifie les fondements de la prestation de soins pour veiller à ce qu’elle demeure accessible, fiable et efficace pour les années à venir.