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Comment offrir un véritable soutien au personnel? Un collectif de recherche à uOttawa tente de répondre à cette question

Quatre personnes dans un bureau.

Malgré une plus grande sensibilisation à la santé mentale et la création de programmes d'aide aux employés, les gestionnaires constatent encore des niveaux élevés de stress et d'épuisement professionnel alors que le personnel lutte pour trouver un équilibre entre vie professionnelle et vie privée.

Telfer est fière commanditaire d'une série de quatre événements en ligne intitulée Vers la prospérité – en route pour un meilleur Canada. Ce reportage a été produit par le Globe Content Studio en collaboration avec l'École de gestion Telfer et a été publié par le Globe and Mail le 6 juin 2022, en lien avec le deuxième événement de la série - Redefining Work: Employee Health and Happiness in the Changed Economy - qui avait lieu le 14 juin 2022. Lisez l'article original en anglais.


Sigmund Freud aurait dit que la clé du bonheur se trouve dans l’amour et un travail valorisant. S’il avait étudié de plus près les milieux de travail, il aurait sans doute ajouté à ces conditions un environnement de travail sain, inclusif et respectueux. Malgré la simplicité apparente de cet objectif, de nombreuses organisations ratent la cible.

La COVID-19 a porté à son paroxysme le mécontentement latent dans les milieux de travail, au point d’entraîner une grande vague de démissions.

« La pandémie a seulement exacerbé des problèmes qui minaient déjà la santé et le mieux-être du personnel, souligne Jennifer Dimoff, professeure et experte en gestion des ressources humaines et comportements organisationnels à l’École de gestion Telfer de l’Université d’Ottawa. Elle nous a obligés à les regarder en face. »

Les employeurs sont déconcertés. « Ils cherchent non seulement à attirer et à fidéliser les talents, mais aussi à assurer leur bien-être global, continue l’experte. Mais que faut-il faire pour que le personnel se sente bien, respecté, soutenu et entendu dans le milieu de travail? »

Dans ce contexte, le Collectif de recherche sur la prospérité organisationnelle (CRPO) arrive à point nommé. À l’initiative de l’École de gestion Telfer, ce groupe multidisciplinaire étudie les enjeux propres aux lieux de travail et aide les gestionnaires à créer les conditions propices à l’épanouissement des cadres et du personnel et, en définitive, à leur bonheur.

« L’épanouissement se caractérise par la croissance, la vitalité, et l’évolution et l’apprentissage continus », explique la professeure Dimoff, qui dirige le collectif aux côtés de ses collègues Silvia Bonaccio et Jane O’Reilly, aussi professeures à Telfer. Pour cela, il faut promouvoir la participation active et l’inclusion, ainsi que contribuer à la santé physique et mentale du personnel.

Cette dernière condition est au cœur du problème. Bien que les entreprises se préoccupent davantage de santé mentale et créent des programmes d’aide aux employées et employés, le stress et l’épuisement professionnels persistent, nourris par la difficulté de concilier le travail et la vie personnelle. Elles doivent y remédier en priorité, avant de s’attaquer à tout autre problème. « On ne peut pas s’épanouir quand on s’efforce de garder la tête hors de l’eau », illustre la professeure.

D’autres facteurs entravent aussi l’épanouissement, notamment le manque de soutien (manque de rétroaction, de respect ou d’outils).

"Redefining Work: Employee health and happiness in the changed economy"
Visionnez l'enregistrement du webinaire en anglais, mettant en vedette la professeure Jennifer Dimoff ainsi que des spécialistes des RH et des chefs d’entreprise pour discuter de la santé mentale, du bonheur et de l’engagement du personnel dans la nouvelle économie.

Les interventions du CRPO visant à aider des organisations à améliorer leur milieu de travail profiteront aussi à la recherche. En effet, le Collectif constituera une équipe multidisciplinaire de dix chercheuses et chercheurs de Telfer issus de différents champs d’expertise, dont la professeure O’Reilly, qui s’intéresse aux relations sociales au travail, notamment à l’intimidation et au harcèlement.

Pour offrir un véritable soutien aux membres du personnel, les gestionnaires doivent d’abord apprendre à les connaître.

Jane O'Reilly« C’est très important d’établir des liens sociaux, afin que les personnes en difficulté se sentent à l’aise de demander de l’aide à leur gestionnaire », affirme la professeure O’Reilly. Il est tout aussi important de prendre conscience des relations sociales qui règnent entre les membres de l’équipe pour parer à tout problème. Les gestionnaires doivent également connaître les politiques et procédures en vigueur pour être en mesure de réagir correctement en cas de conflit. « Il est aussi essentiel d’épauler les personnes en cause tout au long du processus », ajoute-t-elle.

Le CRPO aidera les organisations à cultiver un environnement de travail favorable au mieux-être, tant sur le terrain que dans le laboratoire ultramoderne de l’Université d’Ottawa, où l’équipe de recherche pourra observer des employées et employés en action à l’aide d’une panoplie de technologies, passant des caméras et oculomètres aux logiciels perfectionnés de codification et d’analyse des comportements.

« Nous pourrons étudier la façon dont les membres d’une équipe collaborent, cherchent des idées et trouvent des solutions, dit la professeure O’Reilly. Nous verrons alors quels types de comportements sont favorables ou nuisibles à l’équipe et, s’il y a lieu, nous interviendrons pour corriger la situation. »

Fruit d’une collaboration entre l’École de gestion Telfer et la Faculté des arts, le laboratoire sera situé dans le pavillon Desmarais qu’elles occupent toutes deux. La construction commencera cet été, et l’ouverture est prévue à la fin de 2023.

Selon la professeure O’Reilly, les résultats des recherches profiteront non seulement aux équipes de gestion en place, mais aussi à la relève. « Nous formons les leaders de demain dans le cadre de nos programmes de premier et de deuxième cycles, rappelle-t-elle. Une fois diplômées, ces personnes appliqueront dans leur travail ce qu’elles auront appris de cette recherche. »

Le CRPO aspire à élargir son réseau au-delà de Telfer, mentionne par ailleurs la professeure Dimoff. « J’aimerais le voir devenir un pôle de recherche renommé au Canada et ailleurs dans le monde. »

« Nous voulons attirer des chercheuses et chercheurs qui partagent nos valeurs, renchérit la professeure O’Reilly. Au bout du compte, notre objectif, c’est de voir les organisations traiter les membres de leur personnel avec respect, leur confier des tâches valorisantes et tisser des liens sociaux qui contribuent à leur bonheur. »

Découvrez le Collectif de recherche sur la prospérité organisationnelle de Telfer