L’étiquette professionnelle : ça s’acquiert dès l’université!
« L’habitude est une seconde nature. »
– Saint-Augustin
Si je vous demandais comment vous vous comportez avec un employeur une fois que vous avez reçu une demande d’entrevue, vous me répondriez sans doute : « Impeccablement ! Je soigne mon apparence, fais preuve de courtoisie et de ponctualité et relis mes courriels deux fois plutôt qu’une. Je ne veux surtout pas donner la mauvaise impression ! » Et si je vous demandais de me décrire les plus récentes interactions que vous avez eues avec un chauffeur d’autobus, une caissière, un vendeur, une professeure ou n’importe quelle autre personne chargée de vous offrir un service ? Votre conduite mériterait-elle une offre d’embauche immédiate ou un rejet catégorique ?
L’étiquette, tant en milieu professionnel qu’universitaire, constitue l’une des compétences les plus importantes à maîtriser pour réussir sa carrière. Elle fait parfois toute la différence entre progrès et stagnation. Pourtant, on y accorde souvent peu de considération.
Pour faire la lumière sur la question, j’ai consulté deux expertes : Esther Ouellet, gestionnaire, Administration des études de premier cycle, et Sophie Ducharme, agente, Cheminement et opérations scolaires, au Centre des services aux étudiants (premier cycle) de Telfer. Grâce à leur vaste expérience du service client et de la communication professionnelle, j’en ai appris beaucoup sur l’importance de connaître et de suivre les règles d’étiquette avec le personnel de première ligne, bien avant qu’on se retrouve face à un employeur.
La préparation et la ponctualité : les clés du succès
Esther et Sophie sont unanimes : la préparation et la ponctualité sont deux compétences transférables que tout le monde gagne à développer tôt. Être ponctuel et bien préparé, c’est montrer à l’autre qu’on respecte son temps, ce qui est crucial dans toute rencontre professionnelle. Esther et Sophie ajoutent que si on arrive avec une demande d’exception bien préparée, ça rend la rencontre efficace et productive. En revanche, une communication écrite trop informelle (par exemple, un courriel sans salutation ni contexte ou ligne d’objet) donne une mauvaise impression et nuit à l’efficacité du service.
Les comportements à éviter
Esther et Sophie insistent : chaque étudiante et étudiant doit comprendre que toutes ses interactions, que ce soit en personne au Centre des services aux étudiants, en virtuel dans ses rencontres avec des spécialistes, ou encore par écrit dans ses échanges de courriels, définissent son image professionnelle. Elles décrivent notamment deux comportements inappropriés : d’une part, envoyer des courriels sans salutation, ni ponctuation, ni signature; et d’autre part, déverser sa frustration sur le personnel de soutien à la réception. Et que dire des courriels, affiches, formulaires ou plans de cours ?! Prenez le temps de les lire attentivement avant de poser des questions superflues : vous ferez gagner du temps à tout le monde.
Les recommandations à suivre
La courtoisie et le respect, ça se cultive avant de devenir une seconde nature. Mieux vaut donc saisir toutes les occasions de s’y exercer. N’oublions pas que nous sommes tous humains : notre vie personnelle peut affecter notre travail, mais mieux vaut traiter tout le monde avec le respect qu’on estime mériter soi-même.
Quelques conseils pour les étudiantes et les étudiants
Pour conclure, je vous laisse sur les sages conseils de nos deux spécialistes :
Esther Ouellet : « Renseignez-vous sur l’étiquette (voire sur l’éthique) en milieu de travail. Consultez des articles ou des blogues, visionnez des vidéos sur le sujet et demandez conseil. Ce n’est peut être pas une priorité pour vous en ce moment, car personne à Telfer ne vous refusera ses services même si vous dérogez aux règles d’étiquette. Cela dit, je vous donne ma parole de gestionnaire : ça fera toute la différence lorsque vous passerez un entretien pour un poste ou quand vous voudrez obtenir une promotion. L’étiquette vous confère de la crédibilité, donne du poids à votre expérience et met vos compétences en valeur. »
Sophie Ducharme : « Ça ne vous semble peut-être pas très évident maintenant, mais pendant que vous poursuivez vos études universitaires, vous côtoyez peut-être vos futurs employeurs et collègues. Un(e) professeur(e) pourrait très bien agir comme référence pour un premier contrat, non seulement en raison de vos notes, mais aussi en raison du professionnalisme dont vous avez fait preuve dans toutes vos interactions. Personnellement, c’est grâce à mon éthique de travail comme étudiante que certains de mes professeurs m’ont offert mes premiers contrats professionnels. Notre réputation nous précède, et cette dernière se forge au cours de nos études universitaires. »
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Auteur : Anes Benkrid, étudiant de 3e année au baccalauréat en sciences commerciales/Juris Doctor