Gregory Richards, École de gestion Telfer, et Linda Duxbury, Université Carleton, ont récemment publié une étude démontrant le rôle pivot des gestionnaires en tant que facilitateurs du savoir au sein des organismes du secteur public. Les résultats de cette étude évoquent non seulement l'importance des gestionnaires intermédiaires au moment de faciliter l'utilisation des connaissances par les équipes de travail, mais aussi les répercussions de l'applicabilité des connaissances et du rôle des connaissances générales sur les équipes.

La gestion du rendement dans le secteur public a fait l'objet de nombreuses discussions et de plusieurs débats au cours des deux dernières décennies. Elle prend de plus en plus d'importance puisque les citoyens exigent une transparence accrue dans les activités gouvernementales, les gestionnaires cherchent à optimiser les ressources et les politiciens prennent davantage conscience des conditions économiques qui se détériorent.

Cependant, les chercheurs écrivent ceci dans le Journal of Public Administration Research and Theory : alors que les praticiens et les universitaires ont mis l'accent sur l'utilisation de systèmes et de cadres de mesure du rendement pour améliorer le rendement organisationnel, un nombre étonnamment faible de proposants reconnaissent le fait que les travaux réalisés dans le secteur public concernent surtout la prestation de services axés sur les connaissances. L'équipe propose d'examiner les déterminants de l'acquisition des connaissances dans les groupes d'organisations du secteur public en fonction de la prémisse selon laquelle le rendement de ces organisations dépend dans une certaine mesure des processus de connaissances. Plusieurs répercussions découlent de leurs résultats, obtenus auprès de 28 groupes de travail de 7 organisations du secteur public d'Ottawa.

  1. L'un des principaux précurseurs de l'acquisition du savoir au sein des groupes est leur perception de la pertinence des connaissances, et les gestionnaires intermédiaires semblent influencer cette perception.
  2. Les gestionnaires intermédiaires aident les groupes de travail à comprendre l'importance de la nouvelle information. Ils semblent le faire principalement en partageant de l'information stratégique qui permet aux membres du groupe de départager ce qui est important de ce qui ne l'est pas.
  3. Les connaissances générales à l'échelle des membres du groupe constituent aussi un élément important qui influence le degré selon lequel les groupes acquièrent des connaissances. Cela illustre bien la nécessité d'offrir des formations axées sur les équipes au sein des organisations, afin d'établir une base de référence commune.

Les chercheurs concluent que, dans l'actuel environnement foisonnant d'information, la capacité de reconnaître, de saisir et d'appliquer des connaissances s'avère un enjeu crucial pour les organisations du secteur public. Cette « capacité d'absorption » dépend largement des compétences et des comportements des gestionnaires intermédiaires; plus qu'à tout autre échelon de la direction, ils assurent la cohésion à l'échelle de l'organisation. En outre, ils ont une grande influence sur le contrôle des ressources et sont à même d'encourager ou de limiter l'innovation et le changement. Les résultats de cette étude laissent entendre qu'il faut davantage porter attention au perfectionnement de ces gestionnaires, particulièrement dans la mesure où il est question d'utiliser les connaissances pour améliorer la prestation des programmes.