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Qu’est-ce qui freine ou accélère le changement social? - Rencontre avec la nouvelle professeure Madeline Toubiana

Homme debout dans l'obscurité avec l'ombre d'une main sur le visage.

Madeline Toubiana s’est jointe à l’École de gestion Telfer en janvier à titre de professeure agrégée et titulaire de la Chaire Desmarais en entrepreneuriat. Détentrice d’un doctorat de la Schulich School of Business, elle était auparavant titulaire de la Chaire A. F. Collins à l’Université de l’Alberta. Nous nous sommes entretenus avec elle pour en apprendre davantage sur son intérêt pour l’entrepreneuriat et le changement social.


Pourquoi avez-vous choisi d’étudier l’entrepreneuriat? Madeline ToubianaVotre intérêt professionnel cache-t-il un intérêt personnel pour ce domaine?

Le changement social est au cœur même de ma recherche, qui vise à mieux comprendre ce qui le freine et ce qui l’accélère. À mon entrée sur le marché du travail après mes études de premier cycle en commerce, les nombreux problèmes sociaux, la résistance au changement et le rôle des entreprises, qui sont en bonne partie responsables de ces problèmes, m’ont vite rendue amère. C’est ce qui m’a motivée à retourner sur les bancs d’école pour réfléchir aux moyens de transformer les entreprises en moteurs de changement social, afin qu’elles participent plutôt à la solution. Mon parcours m’a alors permis de découvrir le pouvoir de l’entrepreneuriat, entre autres choses.

En quoi vos études doctorales vous ont-elles préparées à votre programme de recherche actuel?

Mon père disait à la blague que faire un doctorat, c’était comme s’enfoncer toujours un peu plus loin dans la vase. Il n’avait pas tout faux : mes études de troisième cycle m’ont amenée à creuser en profondeur les théories de la gestion mises de l’avant pour expliquer l’environnement social et le rôle que les entreprises y jouent. J’étais dirigée par une spécialiste renommée des théories institutionnelles, Christine Oliver, qui m’a poussée à adopter une approche plus « macro » ou sociologique pour étudier le changement social. Je m’intéresse donc aux gens, mais surtout à la façon dont ils font partie intégrante de systèmes sociaux – les organisations – qui façonnent leur façon de voir le monde et de réagir.

Quels nouveaux faits saillants de vos recherches aimeriez-vous nous présenter?

Ce mois-ci, j’ai fait paraître deux articles importants : le premier, publié dans la revue Harvard Business Review porte sur les façons de composer avec le changement dans sa carrière, et le second, publié dans Administrative Science Quarterly, traite de l’effet paralysant de la stigmatisation sur le changement social. J’ai aussi coécrit un article paru dans le Academy of Management Journal où mes collègues et moi expliquons comment les entreprises peuvent agir comme des locomotives et favoriser le changement social, même dans des contextes de forte stigmatisation. En plus de continuer à explorer le potentiel de l’entrepreneuriat, je mène de nombreux autres projets de recherche emballants visant à étudier le changement social dans une perspective plus vaste. Par exemple, je m’intéresse à la façon dont les techniques de pêche à la mouche ont été adaptées pour protéger la pêche en eau douce, et je travaille à un tout nouveau projet qui étudie les innovations dans l’industrie des services funéraires, innovations qui transforment la façon dont nous vivons notre deuil, dont nous mourrons et dont nous enterrons nos morts.

Quelle est l’incidence de vos recherches sur le monde du travail au Canada?

Mes travaux exposent ce qui freine le changement social, par exemple les émotions ou la stigmatisation, et ouvre la voie à des moyens de surmonter ces obstacles, et d’aller de l’avant en acceptant le changement. La crise climatique, les inégalités croissantes et l’agitation sociale me laissent croire que le changement est incontournable : mais il faut que les entreprises, comme les personnes, soient prêtes à changer. Mes recherches, qui mettent en lumière ces deux perspectives, ont donc des retombées pour les entreprises, mais aussi pour la société en général.

 

Au sujet de l'autrice ou de l'auteur

Rania Nasrallah a rejoint le bureau de recherche Telfer en 2019. Elle a obtenu son doctorat en médecine à l'Université d'Ottawa et apporte à ce rôle plus de deux décennies d'expérience en recherche. Rania participe à tous les aspects du mandat du Bureau de la recherche et est responsable de fournir un large éventail de services aux membres du corps professoral et aux étudiants de recherche de deuxième et troisième cycle. Elle gère les subventions internes et les bourses d'études, et participe à la stratégie de communication de la recherche. Elle fournit également un soutien aux chercheurs avant l'attribution des subventions afin de maximiser le succès du financement au niveau national et international. En outre, elle travaille en étroite collaboration avec le Vice-doyen à la recherche pour élaborer et mettre en œuvre des stratégies visant à améliorer le financement et la vélocité de la recherche à Telfer, conformément à notre vision pour créer un meilleur Canada et un meilleur monde pour tous.<br/><br/>Rania Nasrallah joined the Telfer Research Office in 2019. She completed her PhD in Medicine at the University of Ottawa and brings over two decades of research experience to this role. Rania is involved in all aspects of the mandate of the Research Office and is responsible for providing a wide range of services to faculty members and research based graduate students. She manages internal grants, student awards, and participates in the research communication strategy. She also provides pre-award support to researchers to optimize funding success nationally and internationally. In addition she works closely with the Vice Dean Research to develop and implement strategies to enhance research funding and intensity at Telfer following our vision to create a better Canada and a better world for all.

Profile Photo of Rania Nasrallah